Veiller tard

aile68

Veiller tard jusqu'aux petites heures de la nuit, qu'ai-je dans le ventre? Deux, trois étincelles pour rire, me retrouver plus heureuse que jamais, je me fiche du bonheur. Je préfère me sentir bien, prendre un train sans la peur de laisser derrière moi un peu de ma vie, de ces instants à l'intérieur de nous qui s'enfuient vers le passé. Savoir qui j'aurais voulu être. J'ai comme un rêve, c'est comme une envie de chocolat mais en plus fort, plus mystérieux. Je voudrais avoir la simplicité d'une petite main qui travaille dans son coin comme un jardinier dans son potager, réaliser de petites choses. Je vis pour ces petites choses, ces particules de sable dans les boîtes à souvenirs qui encombrent mes étagères avec quelqu'un qui me sourie un peu bêtement  dans une photo...

Veiller tard jusqu'aux petites heures de la nuit, penser à ce que j'ai fait aujourd'hui, à ce qui m'a le plus émue. Un guitariste dans la rue, une femme qui fait la manche, toujours la même à l'entrée d'un supermarché, un vieux toboggan tout esquinté, tout renversé (celui de mon enfance)  et des enfants dessus qui jouaient à s'attraper. Ils riaient comme le font les enfants, sans retenue et sans gêne, sans main devant leur bouche, et leurs rires s'envolaient comme ces instants à l'intérieur de nous qui se pressent vers un passé toujours présent. 

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