Vieilles canailles

Jean Claude Blanc

non pas de la chanson, une autre musique Juppé, Fillon...

                      Vieilles canailles

Plébiscitées deux vieilles canailles

Sont de retour pour le récital

Juppé, Fillon, plus jeunes premiers

Entre vieillards, duo, fatal

Pour conquérir l'Elysée

 

En apparence entente cordiale

Se sont salués, l'air glacial

Le plus ancien a tutoyé

Mais fier François, l'a dédaigné

 

A 80% pourtant d'accords

Sur le programme de la droite

Sur notre dos, ils tapent fort

Taxes et impôts, ce qu'ils nous gâtent

 

Budget serré, bien obligé

Trop de branleurs fonctionnaires

Les 35 heures vite oubliées

Dorénavant coûtent trop cher

Mais des cadeaux au capital

Aux pleins aux AS, c'est bien normal

 

Gaullistes par force, pour l'honneur

Juppé pourtant européen

Fillon le sens des valeurs

Celles de ses frères, pieux chrétiens

 

L'émule du Pape, menant au score

A laissé venir le bordelais

Le mors aux dents, bavant d'efforts

Facile dompté, tellement âgé

 

Faute d'adversaire à sa taille

A mis en cause les médias

Hautain Fillon, fout la pagaille

Le pauvre Alain en reste coi

 

L'appétit venant en mangeant

Les deux compères, se sont régalés

Ce fut à qui ferait plus de ravages

Plus de 500 postes à supprimer

Pour alimenter le chômage

Surtout chasser les mécréants

Là, c'est Fillon qui a gagné

 

Peu de différence sur le sujet

Façon de traiter les étrangers

Pour l'un s'agit les expulser

Et pour Alain, juste les repérer

Certes unanimes pour condamner

Ce pauvre Hollande, qui n'a rien fait

Autre manière, pas aborder

Sujet qui fâche de leur côté

 

Spectateurs assidus

Et électeurs bien déçus

On est resté sur notre fin

Aucune insulte, que du dédain

En se serrant mollement la main

 

Pas un débat, qu'un étalage

De bonnes idées, pour leur camp

Professions de foi, tas de mirages

Qui y croient ferme les innocents

Se gardant bien de s'engueuler

Pour pas trahir leur parti

Quelques mots acerbes, vite balancés

Pour amuser la galerie

 

Pas bon client, pour les primaires

N'étant pas même républicain

Le résultat, m'en soucie guère

Souvent amers les lendemains

Fillon, Juppé, même gibier

Celui de la caste de la haute

La gauche cette fois est épargnée

Déjà mijote sa riposte

 

N'étant ni de l'un ni de l'autre bord

Le libertaire n'a pas de remords

Se moquer de tout, il n'a pas tort

Pouvoir au peuple, il le crie fort

 

Va venir le tour des socialistes

Pour désigner le plus fumiste

Vont s'affronter tas d'humanistes

Que pour leur portefeuille, réalistes

 

Tout compte fait, quand on y pense

La droite pas sotte a fait de l'audience

Publicité à bon marché

Confrontations que pour nous sonder

Pour 2 euros, se déplacer

Iront voter même les fauchés

Braves gens crédules en toute conscience

Croyant sûrement servir la France

Alain, François, courage fuyons

Mais il a fait le trou Fillon…

Pilote habile, folle passion

Appuie à fond sur le champignon      JC Blanc   novembre 2016  (primaires à droite)

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