Vieux jeu, plus aucun voeu
Jean Claude Blanc
Vieux jeu, plus aucun vœu
Rentrant chez toi complétement rond
Fais pas le malin, saoul à gerber
Madame te case, toute excitée
Dans le placard à balais
Privé de dinde au réveillon
A moins que tu sois gai, ris dont !
En son bon appart, manchot…
Pas Napoléon, simple nabot
Va t'accrocher au porte-manteau
Pas question , grimper aux rideaux
Pour en jouir, pas de sitôt
Moi-même ivre, m'en fais l'écho
Pardonne-moi mélange mes mots
Vaste fouillis dans mon cerveau
Bien trop tapé dans l'apéro
Nouvelle année, tu l'as fêtée
Même sans attendre jusqu'à minuit
Ayant passé ta sainte journée
Au bar avec tes amis
Une fois par an de se cuiter
C'est pas l'enfer entre copains
Mais t'y a pris abonnement
Comme boit sans soif, t'as plus de fin
Jadis riche prétendant
Dès lors en ruine ta santé
Pourquoi renier les traditions
Entre fidèles joyeux lurons
Que communier c'est tellement rare
Tous accoudés au coin de comptoir
Mais le plus dur reste à voir
Elle qui t'attend bobonne poire
Pour te servir dinde et marron
A craindre qu'elle botte ton troufignon
Risque d'être longue la veillée
De toute façon sans invités
Pas de chandelles, ni de foie gras
T'as bien assez, fumer ta pipe
En guise de passage à tabac
Tellement elle t'as pris en grippe
De l'association des vieux mariés
Où on reste seul, pour se tirailler
Sachant que les gosses se sont barrés
Vraiment funèbre cette soirée
Dans le blanc des yeux, se regarder
Pas très malin que l'arroser
2018, avant que sonne l'heure
Toujours ça de pris en cas de regrets
Qu'avec tes potes, tu te beurres
Sans ta pénible si mal virée
Tandis que toi, te bourres la gueule
Ta charmante femme, parfaite, pure
Avale tisanes de tilleul
Pauvre roulure, te traite d'ordure
Presque toujours entre deux vins
Elle t'en promet, des plus sévères
Ne suffit pas être devin
Tu t'en es mis, plus que d'ordinaire
Ne penses-tu pas, que tu exagères ?
Te confondant en fausses excuses
C'est ton collègue qui est en cause
N'étant pas là, donc tu l'accuses
Lui qu'avait l'air si morose
Partant en retraite, ( pas d'une cirrhose )
Car le boulot à force, ça use
Hélas marche pas à tes petites ruses
Elle te connait, en a sa dose
Pour la dompter cette farouche
Obligeamment t'as pris ta douche
N'oubliant pas te parfumer
Car les huitres sentent le marais
(Pas de bon goût de la charrier)
Mais ça lui fait, ni froid, ni chaud
Pourtant mariole ton cinéma
Alors pour pas jouer les ingrats
T'enfile des moules à coups de verres d'eau
Alors, comble d'inconvenance
Quand le Champagne reste en souffrance
Ménageant pas sur la dépense
Ta belle dame, l'a un peu rance
Comme deux Etres abandonnés
Indifférents et désolés
Chacun se plonge dans ses secrets
Bonheur perdu à tout jamais
Règne entre vous que le silence
Car pour la joie, c'est terminé
Que de se faire douces violences
Déjà bien beau, pochetron quelle chance
Dans ton plumard aller cuver
T'as pas touché même au dessert
Y'a de l'alcool, dans le gâteau
A dégueuler tripes et boyaux
Pas conseillé pour toi shooté
Au moindre degré, d'un demi de bière
(Rien que du bluff, de poivrot)
Mais ta bourgeoise, te surveille
L'entendant pas de cette oreille
T'es après tout qu'un misérable
Te dédaignant pour tes bouteilles
Souvent cachées, mais détectables
Ne te tombe même plus sur le râble
N'ayant pas vu le temps passer
S'en reprocher des plus féroces
Soudain les aiguilles de l'horloge
Franchissent sans bruit, 1er janvier
Toi ne sachant plus, même où tu loges
Demain dès l'aube pas à la noce
Le bon moment pour s'embrasser
Faire de vœux pour la santé
Sachant que t'es près à y passer
A la casserole, bien amoché
Qu'à voir ton nez rouge tacheté
Scène pitoyable de mon cru
Cerné de ces humains fourbus
De festoyer sans la parole
Une année de plus sûrement folle
Qui se l'arrosent à la gnole
Pour être bleus, rien de plus drôle
Je m'en tamponne, car c'est mon rôle
Vous en conter, sur ces guignols JC Blanc janvier 2018 (aveux du type bleu)