Vladimir Kovaskof

Christian

Luberon Rouge Sang - chap 35 Vladimir Kovaskof doit s'acquitter d'une dette.


A peine rentré chez lui en Ukraine, l'ex colonel du KGB reçoit une missive très précise de Gianelli. Si il veut recevoir définitivement les fonds pour la capture des cochons sauvages, il devra s'acquitter d'une dernière mission pour faire disparaitre le dernier maillon reliant Gianelli aux bestiaux du Luberon et ceci sans éveiller de soupçons.

Vladimir enrage, lui et ses hommes se sont donnés un maximum pour cette mission. Il va devoir agir seul. Il ne peut plus se permettre d'engager des hommes au risque de perdre sa réputation. Il doit absolument les payer, il n'a pas d'autres alternatives. Cette capture des bestiaux lui a coûté un maximum  et il  a avancé l'intégralité des fonds pour aller vite comme Gianelli lui demandait.
Erreur stratégique ! Il s'en rend maintenant cruellement compte.

Pas le temps de s'apitoyer ! Action ! Il réserve le premier vol du lendemain pour  Paris avec correspondance pour Avignon, Gianelli lui a fourni l'info essentielle pour mener à bien cette dernière mission.

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Julien Portal après bien des difficultés est parvenu à prendre contact avec Gianelli.

Les informations sur les recherches de la police l'ont mis de très mauvaise humeur.

Il lui a intimé l'ordre de se tenir éloigné de cette affaire pour ne pas avoir de contact avec la police. Il lui a également fortement conseillé de détruire toutes traces sur les manipulations génétiques qu'il détient, en extrayant les disques durs susceptibles de contenir de l'information précise. Gianelli lui indiquera un contact pour les remettre. Sans collaboration de sa part le Milliardaire ne pourra garantir sa sécurité !

Julien ne peut que s'exécuter pris dans le maelström d'une affaire qui le dépasse.

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Arrivé à l'aéroport d'Avignon Vladimir a RV avec un particulier rencontré sur le web via un site de location de voiture entre particuliers. Pour des raisons de confidentialité il ne souhaitait pas utiliser un loueur professionnel.

Devant l'aérogare sur le parking minute un puissant 4x4 Toyota immatriculé dans le 84 l'attend. Après avoir fait un rapide tour du véhicule avec le loueur, il récupère les clefs et prend aussitôt la direction du Luberon, sans l'aide du GPS intégré. Il commence de bien connaître cette Montagne.

Sans plus attendre il s'attèle au plan qu'il mis en place le temps du voyage en  avion, tout doit aller très vite. Une fois la mission terminée, il remontera en voiture sur Paris dans la nuit et prendra le premier vol, déjà réservé pour l'Ukraine le lendemain matin sous une identité bien sûr différente de celle de l'Aller, précaution dictée par son expérience au KGB.

Il doit récupérer au plus vite des mains mêmes de Julien Portal les disques durs. dans un endroit discret et sans témoins.

Gianelli lui a remis le tel du chercheur, mais il ne souhaite pas l'appeler il préfère lui adresser un message crypté sur sa boite email. Il ne veut surtout pas laisser de traces de son passage en France.

Il est 13H30 Julien reçoit un étrange message sur sa boite email : Le temps est venu  !  Il ouvre le message.

— Le temps est venu de vous rendre ici ! Avec un lien internet  sur ici.

Inquiet et surtout angoissé, il continue et arrive sur une page avec le texte  suivant :

— vous allez suivre les instructions suivantes en cliquant sur la flèche ci-dessous, retenez les biens, après avoir fermé cette fenêtre vous ne pourrez plus les lire.

Julien s'est arrêté en pleine rue le regard scotché sur son smartphone, les passants le bousculent, la foule est dense à cette heure-ci, Cours Mirabeau.
Conscient du ridicule il avise un banc libre sur le Cours, pour prendre le temps de réfléchir.
Il revient au message et clique sur la flèche.

— Je vous donne RV pour récupérer comme convenu avec M.Gianelli les disques durs contenant vos données. Soyez à 23h30 précise au point GPS  : latitude 43.8125269 et Latitude 5.338709 sur la D36 à 500 m au-dessus du croisement avec la D943. Gardez votre portable avec vous. Terminé ces informations ne sont plus récupérables à fermeture de  cette page.

Julien est abattu. Il est désormais au pied du mur. Gianelli ne lâche rien !
23h30 ! Il devra attendre la fermeture des bureaux pour extraire les disques durs ainsi que les sauvegardes. Cela ne lui laissera pas trop de temps pour les manips, il doit auparavant acheter des disques neufs sinon leur disparition éveillera des soupçons. La Fnac est à 500 mètres il décide de s'y rendre immédiatement.

Vladimir est fier de lui, son site sécurisé vient de l'avertir, Julien Portal vient de lire son message au vu du temps où la page est restée ouverte, il est certain qu'il l'a bien retenu. Il ne lui reste plus qu'à se rendre à proximité du lieu fixé et d'attendre l'heure prévue.

L' Ukrainien repère sur la route menant au Luberon un magasin de bricolage où il espère bien trouver quelques bouteilles de diluants à peintures, des chiffons, un mini chalumeau, un gros serre-joint. Il paiera tout en liquide, ne rien laisser comme traces exploitables, le BABA pour un ancien du KGB.


Pour être paré à repartir en direction de Paris, Vladimir fait le plein du 4x4 à proximité du magasin de Bricolage dans une grande surface. Il ignore que tous les véhicules sont filmés (en cas de départ sans passage par la caisse et pour tracer les véhicules volés).

Il est 22h30 ! Deux véhicules s'élancent en direction du point GPS, le Toyota et l'Audi Quatro de Julien.

Vladimir arrive 20 minutes en avance et se positionne toux feux éteints, en marche arrière sur le chemin forestier qui part de la route de façon à ne pas offrir de reflets à d'éventuels véhicules qui circuleraient ici.

Julien les yeux rivés sur le GPS de son Audi vient d'aborder la route de Lourmarin en direction d'Apt.
Depuis le message reçu sur son portable il est dans un état second, tout s'est déroulé très vite, la Fnac, la fermeture des bureaux, mentir à sa femme sur un dossier de financement du Labo à terminer pour demain, il ne rentrerait pas avant minuit !
Les phares lui ouvrent un tunnel dans la nuit, mais il ignore ce qui l'attend au bout de la route. Julien n'arrive plus à se raisonner, il lui semble s'enfoncer dans un cauchemar sans fin. Les traits blancs délimitants la route s'estompent, comme le brillant chercheur en génétique qu'il était devenu. Il ne cherche plus qu'à sauver sa peau, en obéissant aux injonctions de celui qui l'a porté aux nues en finançant ses recherches de pointe.

— Point d'arrivée à 800 mètres sur votre gauche ! La voix féminine du GPS vient de le sortir des brumes de ses morbides pensées.

Julien commence de ralentir, pour l'instant il ne voit que la route, sans espace pour s'arrêter.

Vladimir vient d'apercevoir les phares d'un véhicule qui vient de prendre la D36. Ce doit être le chercheur, il prend son portable prépayé acheté en Ukraine pour l'occasion et lance l'appel pour le portable de Julien Portal.

L'appel sonne dans l'habitacle de l'Audi

— Décroche, commande Julien.

— Bonsoir M.Portal ! Je suis sur votre  gauche dans 100 mètres, je viens de faire un appel de phare, passez devant moi, roulez 200 mètres faites demi-tour sur la route.Laissez votre paquet sur le bord de la route à ma hauteur, ne descendez pas de la voiture.

Julien blême, à l'écoute de cette voix autoritaire à fort accent slave, s'exécute.
Arrivé à hauteur d'un 4X4 qu'il devine sur un chemin sur sa droite, il s'arrête laisse tomber de la portière droite un sac contenant les disques durs.
Il aperçoit immédiatement un homme cagoulé s'emparant du sac vérifiant le contenu, le portable à la main, remontant dans sa voiture.

— Maintenant nos chemins se séparent définitivement M.Portal, M.Gianelli souhaite ne plus entendre parler de vous et bientôt vous n'entendrez plus jamais parler de lui, prenez la route et disparaissez. La voix de Vladimir vient de surgir à nouveau dans l'Audi.

Julien enclenche la seconde et se laisse glisser sur la route.  Aussitôt le 4x4 bondit derrière lui l'aveuglant de ses pleins phares.
Affolé, il appuie sur l'accélérateur et l'a voiture toujours en seconde rugit en bondissant. C'est à et instant que Vladimir penché à portière du 4x4 tire et vise les pneus de Julien. L'avant droit éclate sous l'impact. L'Audi est déséquilibrée par la vitesse. Julien n'arrive plus à contrôler la voiture, elle part en zig zag, l'arrière mord le bas côté et bascule dans le précipice au bord la départementale.

Vladimir s'arrête, constate qu'après un tonneau la voiture se retrouve sur ces quatre roues, 20 mètres en contrebas. Il s'empare du sac du magasin de bricolage et descend dans les broussailles. Avec le serre-joint il fracture la vitre du chauffeur.
Julien git la tête désarticulé sur le volant. Vladimir lui assène un violent coup avec l'outil sur la nuque, histoire de s'assurer de la mort du chauffeur.
Toujours avec le serre joint, il fait sauter le capot et asperge d'essence diluée le moteur, puis le corps de Julien ainsi que les sièges.
En s'éloignant de l'Audi il lance plusieurs chiffons enflammés avec le chalumeau et la voiture s'embrase immédiatement.
Tel un diable illuminé par les flammes, il regagne son 4x4 sans plus contempler son forfait, certain d'avoir achevé sa mission.

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