Vous...( 610 )
Jean Marc Frelier
Qui-vive...
Je n'existe pas
je fais seulement semblant
de paraître moi-même
au milieu des autres
non pas que je sois
d'un naturel faux
ou indifférent à ce qu'ils
font et sont
dans leur temps imparti
au contraire
je le leur souhaite toujours
meilleur et mieux équilibré
simplement
je ne me sens pas présent
ni bien certain de là où je suis
rien à voir avec l'idée
d'un quelconque décalage existentiel
qui m'aurait fait ressentir
plus à ma place en d'autres époques
et d'autres lieux
rien à voir avec l'idée
qu'hier ou demain
ici ou là-bas me serait
davantage approprié
rien à voir non plus
avec les déceptions d'aimer
qui m'auraient dévasté
quelque part le coeur
et l'esprit
encore moins avec une espèce
de dégoût qui serait survenu
au cours des années
devant l'impossibilité évidente
à mouvoir seul ou unis
les montagnes imposantes
illustrations parfaites
de l'immobilisme commun
face aux problèmes insolubles
comme un fait avéré
clairement je n'existe pas
maintenant ailleurs partout
je fais seulement semblant
étranger depuis la naissance
apatride en la vie
et pour conclure
non des moindres
oublié par la mort
ce qui vous en conviendrez aisément
n'arrive pas tous les jours...
jean-marc frelier 19/02/2017 (ev)
“ chants immatures “
copyright exclusif
Dédicace : M. Janis Rokpelnis
La couche de culture
Un jour un descendant
ouvrira les vantaux de la terre,
Et nous serons devenus une couche de culture.
Sous les pommiers et sous les palus,
Parmi les gratte-ciel en miettes,
Dans la couche de culture étendus
Nous causerons sans fleurettes.
Le descendant lointain alors
n'en clora plus la bouche
Tellement a de culture cette couche.
Quelques empans nous ont été offerts
Dans lesquels tout sera défeuillé…
Il faut savoir devenir couche de terre
– Aussi bien qu'à la surface séjourner.
Janis Rokpelnis
( traduit du letton par Alain Schorderet )
Merci pour ce poème Jean Marc, les dernières strophe sont très belles.
· Il y a environ 7 ans ·nilo