je suis assise dans le bureau d'un magicien. je suis entrée par la fenêtre de son château venue de la mer, en volant grâce à une grande cape à capuche en velour noire à reflets violets. il m'offre à manger un biscuit à la cannelle et à boire un thé chaud et réconfortant.
il tire d'énormes cartes devant moi. je prends une première carte, qui représente ce que je pense apporter aux autres. je la retourne : je vois une colombe appelée Etium, symbolisant la paix. je tire une seconde carte, qui représente ce que les autres pensent que je leur apporte. je retourne la carte : une chaise en bois, symbolisant une place. je tire une troisième carte qui représente ce que je pense apporter de négatif aux autres. je la retourne et y vois un feu dévorant une forêt appelée Thy. il symbolise la fascination et la destruction. le feu sort de la carte et enflamme une horloge dans la pièce, puis tous les objets alentour. le magicien me demande de me calmer et de me recentrer. j'arrive à maitriser le feu et à le faire revenir dans la carte. je tire une dernière carte, qui représente ce que les autres pensent que je leur apporte de négatif. je la retourne et vois une boule noire lisse. elle symbolise le complexe. un silence parfait se fait.
il tire de nouvelles cartes. il me demande de visualiser dans ma tête toutes les personnes qui font partie de ma vie. j'y vois beaucoup de visages, cinq en particulier. d'autres m'apparaissent, que je n'ai pas vu depuis longtemps mais qui ont été importants fût un temps.
il me demande de piocher une carte. avant de la retourner, il me dit que ce visage est celui d'un être qui me fait du bien. je la retourne et vois le visage d'Arthur. il est rieur, il sort de la carte, monte sur mon épaule en riant, retourne dans la carte en se moquant de moi gentiment. je ris, je ris fort. je repose la carte devant moi.
le magicien me dit de piocher une seconde carte. ce visage sera celui d'un être avec qui la relation est compliquée, non définie, floue. je la retourne et vois le visage d'Anil. son regard est grave et malicieux. sombre et lumineux. comme à son habitude il me remet à ma place, me questionne sur l'absurdité du moment. je le regarde en souriant. il me fascine de sa beauté atypique. je repose la carte devant moi.
je tire une dernière carte, celle d'un être qui me fait mal. relation passionnelle et conflictuelle. en la retournant je vois Luke. j'essaye de me souvenir des traits de son visage. c'est lointain. ses lèvres, ses yeux, son nez, je dois me rappeler. son regard est alarmant, plein de questionnements. je range les trois cartes dans mon ventre.
le magicien me demande d'aller dans l'amphithéâtre travailler ma magie. je passe par les grands escaliers en volant. tous les personnages des tableaux muraux me disent bonjour, les élèves me saluent. j'arrive dans la salle de classe et m'assois loin du professeur. nous arrivons à communiquer par télépathie. il me rassure sur ce que l'on va vivre.
il nous demande de créer dans nos mains deux boules d'énergie. la première dans ma main droite détient le cosmos, toutes les galaxies de l'univers, l'unité. je l'appelle "amour".
la seconde est l'énergie de la différence. elle prend la forme de plumes de paon dans ma main gauche. à l'intérieur j'y vois tout un monde : un peuple africain en train de danser et chanter. je l'appelle "écueil".
je fusionne les deux sphères d'énergie, mes mains sont lourdes et brulantes.
je pose les cartes d'Arthur, Anil et Luke devant moi. chacun ont un message différent : amusé, réconcilié, éloigné. Des filaments d'énergie blanche sortent de ma poitrine et se joignent aux trois cartes. ma main droite fait des allers-retours entre mon coeur et eux. "je t'aime"
Anil entre dans le chemin de lumière et ne fait plus qu'un avec moi.
je suis alors aspirée dans l'univers infini que les deux sphères ont créée. je me retrouve sur une plage la nuit. la lune est pleine. le peuple africain danse pieds nus dans le sable. il célèbre l'amour.
Anil se trouve à coté du peuple, il est serein. je m'avance nue vers lui. je colle mon corps contre le sien. nous fusionnons à nouveau. il me murmure "tu vois, nous sommes un."
n'étant qu'un même corps, nous nous dirigeons dans l'océan. je me rends alors compte que l'eau à une couleur de cosmos. une voix lactée, une aurore boréale, un univers entier de lumières ocrées.
nous sommes un.
je plonge dans l'eau et me retrouve dans le vide universel parmi les étoiles. je flotte. je me sens si bien. je sors alors la tête de l'eau, Anil nage devant moi. il me prend dans ses bras. il me serre fort.
l'énergie blanche s'empare complètement de moi et m'emmène hors de ce moment, dans le vide intersidérale. j'ai peur puis me sens bien, je ne veux pas revenir. je répands l'amour.
les voix du magicien et d'Anil résonnent dans ma tête. Luke aussi me dit "reviens". je dois rentrer. je reviendrai.