Vraie vie de château

Jean Claude Blanc

Scènes de loisirs des hautes castes; à consulter en magazines, "sans la nausée ni les mains sales" évidemment de Sartres pour bac de philo ne pas confondre avec le département de la Sarthe!

                                 Vraie vie de château 

J'ai rendez-vous, chez mon dentiste

La salle d'attente, pleine à craquer

Des magazines sur les artistes

Sur présentoir sont étalés

 

Ragots de stars, moi, je m'en tape

Mais malgré moi, ils me rattrapent

Soudain s'éveille l'iconoclaste

Va brocarder cette haute caste

 

Vraie vie de château, ses tristes sires

Font des envieux, et des rêveurs

Gala, Voici, je m'en inspire

Car ça apaise mes douleurs

 

Feuillette les pages, juste pour voir

Que c'est le comble de la bêtise

Beaucoup d'images, pour la surprise

Niais commentaires, pour faire ringard

 

Roman photo, pour demoiselles

Qui plongent nues, dans la piscine

Le valet de chambre, sort les poubelles

Faut le montrer, tellement intime

 

Rafraîchissements, servis tout près

Cocktails glacés, à volonté

La fière starlette, se déhanche

Son jeune premier, lui fait la manche

 

Eté pénard à St Tropez

Même les cigales sont de la partie

Soleil de plomb, sur le Midi

Douce pilule, à se dorer

 

C'est le farniente, toute la journée

On glande, on baise, à satiété

Même que la sieste est sacrée

Pour lendemain recommencer

 

Pour la pétanque, pas le bon choix

Par dignité, on ne s'abaisse pas 

Seule la roture, courbe l'échine

Et puis ce jeu, fait pas très in

 

Les invités sont assemblés

Mais sans le bob, s'il vous plaît...

Lui jettent un sort, à l'apéro

Même les vieilles stars, rides tirées

Cachent leur faux plis, et leurs défauts

On y croit comme un conte de fée

La clope au bec, charmante hôtesse

Pour ses flatteurs, fait des prouesses

Je n'ose dire des largesses

Tellement est ample sa paire de fesses

 

Parler de fric, interdit

Quand on en a, vite, on l'oublie

Villa et Rolls, riches symboles

Tombés du ciel, le beau rôle

 

Ainsi, plongé dans ma lecture

Déjà, les heures ont tourné

Mon mal de dent, facile, l'endure

Comme quoi d'un rien, je me distrais

 

Je chope au vol, autre feuille de chou

Même scène et même quand dira-t-on

Cette fois, c'est la reine d'Angleterre

Qui nous présente son morpion

 

Prince de Galles, couperosé

Tend son bébé, comme un trophée

Le juste fruit, de ses ébats

On l'applaudit, pour cet exploit

 

La reine mère, couleur bonbon

Porte sur sa tête, une galette

Ne cherchez, vieux polissons

Rien à tirer, pas de santon

C'est Mardi Gras, en plus clownesque

 

Balai dans le cul, Charles le benêt

Oreilles tendues, même à l'excès

Oiseau maudit, ne va pas régner

Pour lui le trône, ça sert à chier

 

S'est entiché, d'une laide grue

L'a préférée, à Lady Dy

Manque de goût, l'a fait cocu

Le prince consort, quand il fait nuit

 

Arrive mon tour, pour la roulette

Me reste à lire quelques miettes

Pour patienter, faut se distraire

Mais le toubib, pas que ça à faire

 

La vie des riches, ça me fait rire

Jouent en public la comédie

Je voudrais être petite souris

Qu'est-ce qui se passe, en privé

Besoin de péter ou de pisser

Noblesse oblige, se retenir???       JC Blanc  mai 2022 (pour mon menteur, arracheur de dents)

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