Portrait d'auteur #19 : Découvrez Aude Mermilliod

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Salut Aude, ça va ?

Plutôt super bien, oui ! Je lézarde au soleil en griffonnant les phrases de mon futur best-seller.

Tu fais quoi dans la vie ?

A part écrire un futur best-seller, je suis blogueuse-voyageuse pro, illustratrice, graphiste, rédactrice et auteure de bandes dessinées. Oui, je sais, ça fait un peu beaucoup.

Auteur de BD, illustratrice et graphiste…Tu n’as jamais eu à faire un choix ?

J'ai plutôt de moins en moins à le faire ! Grâce à mon blog La Fille Voyage qui est devenu ma carte de visite, je travaille avec des clients et des partenaires pour tout ce qui est écriture, graphisme et illustratrion. Par contre la bd, c'est plus personnel, intime. C'est un travail de longue haleine, où je suis toute seule sur mon îlot. Ça se marie très bien avec le reste de mes activités, où je suis toujours en contact avec du monde. Le seul problème c'est le temps, tout est toujours urgent.

À quoi ressemble ta journée type ?

Vu mon boulot, je ne parviens pas à avoir de journée type... Mais j'essaye ! J'ai des périodes où je ne vais réussir qu'à parer au plus urgent, répondre aux emails etc...mais où je ne bosserai que 2 heures par jour. Quand je me pose au même endroit durant un moment, je partage ma semaine en deux : le matin est réservé pour les mails, gestion de contrats, etc...quand j'ai finis j'enchaine sur l'écriture des articles, illustrations, mise en ligne. Quand je suis en période bd, il n'y a aucune règles, je peux passer 3 jours sur du scénario, du découpage, ou m'arracher les cheveux sur le même dessin !

Tu es donc blogueuse voyage. Il se passe quoi quand tu dis ça à des gens qui travaillent dans un bureau de la Défense ?

Ils croient en principe que je suis rentière, en vacances, et/ou hippy. Alors que mon temps de travail est plutôt élastique. Visiter un pays est pour moi synonyme de boulot à fournir, et ça m'arrive de courir avec mon appareil photo à la main pour photographier LE spot, mais sans en profiter. Evidemment ça reste un boulot super, avec comme principal avantage d'être mon propre boss. Les gens imaginent aussi que voyage = richesse, alors que le nomadisme me coûte largement moins cher que des factures, un appart etc...

Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui cherchent à vivre de leur plume ?

De faire leurs gammes ! C'est avec de nombreuses pages au compteur que l'on découvre ses capacités et son style à soi. Il faut avoir l'humilité d'écrire sur des sujets et des clients variés, en se mettant comme objectif de rendre son texte le plus pertinent, même si le thème nous ennuie prodigieusement.

C’est quoi pour toi une communauté d’auteurs ?

Une bande de personnes sous caféine avec 12 fenêtres word ouvertes les unes sur les autres et 25 onglets en attente sur leur navigateur web. Mais aussi un joyeux laboratoire créatif, évidemment !

Sinon, tu préfères partir en voyage 1 mois avec un Michel Houellebecq ivre sur une île déserte ou rester chez toi avec Guillaume Musso qui te suit partout ?

Oh god ! Pas facile, mais Houellebecq je crois. Parce qu'au bout d'un moment il cuvera et me foutera la paix. Alors que la guimauve coulant des oreilles de Musso n'a pas de limites.

Comme le veut la tradition, il nous faut ton Topwords : 5 mots de ton choix et pourquoi.

Préparez-vous à du culcul la praline !

Résilience : J'adore cette idée, faire du beau sur des anciennes blessures. Je n'ai aucun diplôme, et j'ai longtemps été serveuse, avec des difficultés financières. J'ai créé mon propre travail et cela me ravie tous les jours.

Fabuler : Pas dans le sens de mentir, plus dans le sens inventer. Créer des fables. Je reste à 50/50 dans la narration et dans l'image. J'aime créer mes personnages, les faire vivre, inventer des histoires dans lesquelles peuvent se glisser mes lecteurs et provoquer leur empathie.

Racines : C'est paradoxal car je suis nomade, mais j'ai justement l'impression que j'accumule des racines, qu'elles se multiplient. Et pas seulement au gré des pays visités, mais aussi des rencontres et des projets réalisés. J'ai des racines de rédactrice grâce à votre site, par exemple.

Impuissances : c'est avec ses impuissances et ses limites qu'on avance. J'ai appris ça grâce à un ami auteur, qui me disait que ce n'était pas ce qu'on connaissait qui nous faisait avancer, mais la frustration de ne pas savoir, mais de vouloir.

Bienveillance : pour ne pas dire « amour » Parce que c'est tout de même le moteur principal créatif, non ? J'essaye d'avoir beaucoup de bienveillance pour ceux qui m'entourent et pour moi-même. Car avoir comme but de se suffire à soi-même professionnellement demande beaucoup d'abnégation, de patience et d'indulgence.

Merci Aude.

Retrouvez Aude sur son blog LaFilleVoyage, sur sa page Twitter et sur son compte WeLoveWords !

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