TopWords N°6 : Et un TopWords une fois !

Belgique

Bonjour à tous,

Il ne suffit pas simplement de savoir bien placer « une fois » dans une conversation pour se gausser de savoir imiter un belge. Dans le cadre de notre concours "TopWords," nous publions aujourd'hui un décryptage des expressions belges les plus populaires qui nous permettra de briller lors d’une soirée moules - frites.

Merci Alinoë pour ce TopWords complètement "oufti."

Par Alinoë

Lorsque j'ai constaté la mise en ligne du concours « TopWords » mon cerveau s'est immédiatement mis à carburer et, tel Amonbofis dans « Astérix mission Cléopâtre », je me suis dit: « J'ai une idée...j'ai deux idées...j'ai plein d'idées! Je suis un génie! Tstststs! »

Bon, évidemment, tout ça c'était avant de me mettre devant l'ordinateur pour commencer à écrire... Car, arrivée devant la page blanche, plus rien! Néant! Nada! Quedal!

Du coup, je me suis lancée dans la quadricapilectomie – je me suis coupée les cheveux en quatre, pour ceux qui n'avaient pas compris - et je me suis mise en quête des mots les plus capilotractés – tirés par les cheveux, pour les incultes - de notre belle langue française. (Moi, un problème avec les cheveux? Qu'est-ce qui vous fait dire ça?)

En tant que belge, il m'était difficile de parler de mots sans parler de nos belgicismes qui ne sont souvent pas piqués des vers tels que « la bloque », « le fritkot » ou « la baraque à frites », « l'arsouille », « la drache », « froucheler», « la pape » et non « le pape », le beurre « frigotartinable » - si si, ça existe! - et j'en passe des vertes et des pas mûres !

Pour ceux que ça intéressent, « La bloque » c'est le moment où les étudiants étudient à fond leurs examens, « Le fritkot » ou « la baraque à frites », c'est l'endroit où t'achètes tes frites (Je vous épate là, hein?), « l'arsouille » c'est une canaille, en général utilisé en parlant d'un enfant un peu turbulent, « la drache » c'est une grosse pluie, « froucheler» c'est se faire des papouilles, « la pape » ou « la michpape » c'est un peu comme la panade des enfants. le beurre « frigotartinable » c'est un beurre qu'en le sortant du frigo tu peux tout de suite le tartiner sans difficulté ! (ou presque...)

Ensuite, on à le traditionnel « une fois », utilisé à toutes les sauces lorsqu'un français cherche à imiter un belge...

Je pense qu'il est utile de préciser que le « une fois » est, à l'origine, issu des néerlandophones qui parlent le flamand (pas comme les Néerlandais des Pays-Bas qui parlent le néerlandais) et qui traduisent littéralement leur expression « één keer » lorsqu'ils parlent en français. Par la suite, ce « une fois » s'est répandu comme une traînée de poudre, ainsi que beaucoup d'autres créant ce qu'on appelle « le brusseleer », « brusselair» ou « brusseleir » qu'on pourrait traduire en « bruxellois ».

Sans oublier nos autres expressions bien typiques: « Oufti » à Liège pour dire...euh....plein de choses ! Littéralement issu de la contraction de deux mots: « ouf » et « toi » qui, en wallon, donne « ouf » et « ti ».

« Dikkenek » qui n'est pas QUE le titre d'un film ! C'est avant tout une expression qui désigne des personnes imbues d'elles-même, qui ont pris la grosse tête. Enfin, littéralement, ça serait plutôt le « gros cou » par chez nous puisque composé de deux mots flamand: « dikke » qui signifie « gros » et « Nek » qui signifie « cou ».

« Curieuse neuse de mosterpotte » qui, si on tente une traduction, donnerait en français « Nez curieux de pot de moutarde! » ou quelque chose dans ce genre.

« A pouf » pour dire « au hasard, au pif ».

« Ça plekke » pour dire « ça colle », d'où sont issus les « plekke madame» qui sont en fait de « gaillet gratteron ».

« Faire quelque chose en stoemeling » qui signifie faire quelque chose « en cachette », etc. Voilà le genre de phrase que vous pourriez entendre par chez moi: « Hey, l'arsouille! Tu peux m'ramener une loque ou un essuie, une fois? J'ai splitté d'la sauce sur le tapis plein, ici! Et si j'passe pas l'torchon volle gaz, ça va plekker, une fois! »

Si vous l'avez comprise: bravo! Vous devriez être capable de vous faire comprendre d'un belge la prochaine fois que vous viendrez voir « ce plat pays qui est le mien! ».

Si vous avez encore du mal: Ne baissez pas les bras! Avec quelques efforts et un peu de patience, ça viendra, une fois