155 ans de malheurs de Sophie !
eric-d
Il y a 155 ans cette année, la comtesse de Ségur signait l'une de ses plus belles œuvres, dont le succès allait être international. En février prochain, ce seront les 140 ans de la disparition de la célèbre romancière.
Les malheurs de Sophie sont publiés en 1858 par Hachette. La comtesse l’intègre alors au cœur d’une trilogie, avec Les petites filles modèles et Les vacances. En 2006, Hachette rééditait encore le roman pour enfants.
A l’instar d’autres de ses livres, la comtesse de Ségur y dénonce les châtiments corporels à l’encontre des enfants. La romancière s’inspire, en partie, de sa propre enfance. Sophie est son propre prénom.
Voilà donc 155 ans, naissait Sophie, une petite fille espiègle et incorrigible, dont la principale occupation est de commettre des bêtises, plus originales les unes que les autres, dans le château familial. La fillette est invitée à suivre l’exemple de ses deux amies, petites filles modèles, ou encore celui de de son cousin, un petit garçon bien élevé. La comtesse de Ségur délivre des petites leçons de vie, à ne pas confondre avec le message moralisateur, présent à son tour.
Depuis, l’oeuvre inspire le monde culturel : dès 1946, la réalisatrice Jacqueline Audry porte Les malheurs de Sophie au cinéma. Derrière le titre du film, identique au roman, l’on découvre Sophie, devenue jeune femme. La demoiselle ne peut se résoudre à un mariage de raison avec le fils du préfet, face à l’amour qu’elle porte à son cousin, Paul. A qui, enfant, elle jouait des tours, dans le roman.
Il faudra attendre 1980, pour voir l’œuvre originale adaptée au cinéma, par Jean-Claude Brialy. Aujourd’hui, le film est même vendu en DVD. Qui ne se souvient pas de la chanson interprétée par Chantal Goya, écrite par Jean-Jacques Debout pour le générique ?
Bien entendu, le roman est adapté en dessin animé. Une série télévisée voit même le jour, en 1998, sur France 3. Bien avant, le personnage de Sophie connaît un autre succès, grâce à la bande-dessinée :
Dès 1927, par Maurice Radiguet, puis en 1975, par Louis-Michel Carpentier et Jean-Claude Lowenthal. Plus récemment, en 2012, c’est au tour de Max L’Hermenier et Manboou, de redonner vie à l'histoire, tout comme Mathieu Sapin cette année.
Le théâtre met également à l’affiche Les malheurs de Sophie, avec, en 2012, la comédienne Rebecca Stella pour metteur en scène. La même année, Virginie Aguzzoli en fait un spectacle musical. Cet été, c’est le festival d’Avignon qui accueillait l’adaptation d’Eugène Durif.
Sophie est partout et a encore de beaux jours devant elle !
De toutes ces adaptations, nombreuses sont celles où les auteurs dépoussièrent le message moralisateur de la comtesse de Ségur, forcément désuet à notre époque. Comment apprendre à une fillette, de bonne famille, à bien se comporter dans le monde, dans l'unique but de faire un beau mariage, est passé de mode, ça va de soit.
Mais le personnage de Sophie montre à quel point il est intemporel, si l’on veut bien adapter l’œuvre, côté morale. Puisque avant tout, le roman nous plonge dans les joies de l’enfance et l’apprentissage de la vie. La comtesse de Ségur savait écrire le bonheur, pour nous le partager. C’est sans doute pourquoi son oeuvre inspire tant d’artistes, toujours et encore, plus de 150 ans après. Bon anniversaire Sophie !
Eric D
Auteur d’un conte pour enfants (en recherche d’éditeur)
Le site ActuaLitté Paris / mag les univers du livre vient de reprendre / publier l'article !
· Il y a environ 11 ans ·http://www.actualitte.com/societe/chatiments-corporels-155-ans-de-malheurs-pour-sophie-45949.htm
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