2- Hansel et Gretel
astiacle
-Tu ne devrais peut-être pas faire ça.
Elle baissa son arc en levant les yeux au ciel :
-Tu n'es pas sérieux là ?
-Qui te dis que cette biche n'est pas une jeune fille ensorcelée ?
-Tu as dit la même chose pour le cerf, le sanglier et les trois lapins. Tu te rends compte qu'à un moment il faudra qu'on tue quelque chose pour manger ?
Il fixa le sol d'un air penaud :
-Oui, mais on pourrait pas faire des courses au marché ?
-Mon cher petit frère, nous allons manquer d'argent alors il faut qu'on s'entraîne à la chasse, tu comprends ?
Le jeune homme hocha la tête et suivit sa sœur qui repartait déjà à la poursuite de la biche. Un son au-dessus de lui, lui fit lever la tête. En entendant son frère crier, la jeune fille soupira d'exaspération avant de se retourner :
-C'est pas vrai Hansel, mais qu'est-ce que tu fais ?
Elle haussa un sourcil en voyant son frère par terre, un corbeau dans les bras.
-Il vient de me tomber dessus.
-Je m'évertue à suivre des traces et à renifler des feuilles, alors que toi, il te suffit de tendre les bras ? C'est extrêmement vexant.
Elle revint vers lui s'armant du couteau qu'elle portait à la ceinture.
-Bon, on peut toujours essayer de manger ça.
Hansel s'écarta :
-Non, Gretel, tu ne peux pas.
-Pourquoi ?
-Regarde.
Il tourna l'oiseau et pointa du doigt une marque blanche sur la poitrine de l'animal. Gretel fronça les sourcils en se penchant :
-Qu'est-ce que c'est ?
-Un chiffre, le douze.
-Le… ?
Elle se redressa avec un air blasé :
-Tu veux dire que de tous les animaux de cette forêt, le seul qui nous tombe dans les bras est en fait un homme ensorcelé ?
-Désolé.
-Faut qu'on se tire de ce pays, je te l'dis.
Elle soupira :
-Bon, si je ne me trompe pas, c'est la marque d'un des douze frères, mais ils ne sont pas censés se promener avec leur chemise quand ils se transforment ?
-Il me semble aussi.
Gretel se releva en fixant les branches au-dessus de leur tête :
-Il vient d'où exactement ?
-Il est tombé comme une pierre, inconscient. Il a peut-être perdu sa chemise en cours de route.
La jeune fille croisa les bras en réfléchissant. Comme elle ne semblait pas décider à parler, Hansel meubla :
-Le douze, ce serait donc Décembre ? Tu crois qu'il vient d'où pour être si fatigué ? Il faudra refaire une chemise pour qu'il puisse reprendre forme humaine ? Tu as déjà fait une chemise d'ortie ? Moi non.
-On devrait l'amener à la maison. Papa saura peut-être quoi faire.
-D'accord.
Serrant délicatement le volatil dans ses bras, Hansel se releva avec précaution et les deux jeunes gens reprirent le chemin de leur maison.