20 centimètres en moins
somethinglikebliss
Aujourd'hui je vais pousser un coup de gueule. Vous allez me dire, il y en aurait des coups de gueule à pousser en ce moment. Les politiques qui se tirent la bourre et se taclent comme des gamins matin-midi et soir, Hollande qui nous explique devant les caméras que c'est dans cette boulangerie de quartier qu'il va chercher sa baguette (c'est cool mais on s'en tape non ?), le soleil qui a décidé de faire la gueule, l'appart de nos rêves qu'on ne trouve pas avec mon mec parce que les prix parisiens sont scandaleux, mes 34 ans qui se pointent...BREF. (un peu d'exagération s'est glissé dans ce paragraphe).
Non, mon coup de gueule va être hyper superficiel, oui, j'assume.
L'autre jour flânant dans les rues parisiennes, je décide de me faire couper les cheveux. Genre après avoir coupé ma touffe longue jusqu'à mi dos en dessous des épaules, j'ai décidé de recouper encore un tout petit peu, histoire de rafraichir. Je flâne, je flâne, je vois un salon vide (j'aurais du me méfier), genre franchement canon, design, cosy, prix pas excessif. Je me dis, soyons folle, allons-y gaiement. (bad idea). Le rafraichissement va virer à un seau envoyé en pleine tronche. (un peu d'exagération s'est glissé....vous connaissez la suite).
Bon déjà il faut sonner pour rentrer dans le salon. OK. Ding dong. Une tête se montre. "Bonjour Madame, j'ai pas rendez-vous mais vous auriez le temps pour une coupe ?" "Heu oui si vous voulez." Super. Quel enthousiasme. La nana aimable comme une porte de prison. Je rentre et le bruit de la porte qui se ferme à clefs derrière moi me fait sursauter. Elle m'enferme dans son salon. J'ai peur, aidez-moi. La surprise passée, j'avance et je vois une caméra de surveillance "Ce site est sous surveillance vidéo", un truc dans le genre. OK. Si t'as envie de voler une brosse à cheveux, t'es mort. Il y a aussi des produits mais sachant que la nana est tout le temps avec toi, je vois pas. Bon soit. On est jamais trop prudent. Le salon est vide, on entend une mouche voler (Bizarre, bizarre). Donc la première nana, sans un sourire, sans un mot, me lave la tête. J'ai eu vraiment l'impression de la déranger dans sa sieste. Elle m'enturbanne la tête avec la serviette (so sexy) et je passe entre les mains d'une autre nana aussi aimable pour la coupe. Et là, si j'avais su, j'aurais pas venu mais surtout j'aurais couru (au ralenti comme dans les films), cheveux mouillés avec mon peignoir blanc vers la sortie et j'aurais gardé ma touffe intacte. Mais j'avais pas la clef, alors je suis restée. Fuck. La "coiffeuse" commence à me peigner ou plutôt m'arracher les cheveux. Elle m'a défoncé la touffe, comme jamais. (désolée pour l'expression mais vu la violence, j'ai rien trouvé d'autre). Yeux qui pleurent, ongles qui rentrent dans mes paumes de mains, doigts de pieds qui se crispent et grimaces à gogos. (elle s'en fout). Pourtant tout dans mon comportement dit "he ho Madame, regarde j'ai mal, tu as vu, je souffre. ha ben non tu vois pas, tu me regardes pas". (Elle s'en fout).
Après un bon labourage de crâne en bonne et due forme, elle passe à la coupe. Je tente de me raisonner: "Don't worry, elle est pas sympa, pas souriante, elle parle pas, elle fait mal mais si ça se trouve elle déchire tout en coupe". Et là, elle coupe, bieeeeeeeeeeeeeeeeen plus que ce que je voulais. J'avais dit RAFRAICHISSEMENT MOI. Elle tire encore de tous les côtés, me fait mal, coupe n'importe comment.
DING DONG. Une nana sonne et j'ai envie de lui hurler, au choix :
1/ "Venez m'aider, rentrez, arrachez moi à ces mains siouplai Madame."
2/ "nooon, partez, ne rentrez pas dans cet enfer. Vous allez avoir mal ".
Au final, j'ai rien dit, la douleur m'avait anesthésiée la bouche.
"Bonjour ce serait pour une coupe". Rebelote. "Heu oui si vous voulez". Elle rentre, il est trop tard pour elle. Nos regards se croisent, enfin mes yeux rouges et pleins de larmes, on se sourit, puis elle disparait au bac. C'est terminé, elle va y passer aussi. Puis la "coiffeuse" passe à mon brushing. Elle tire encore et encore. J'en peux plus. Je la laisse "peaufiner", je regarde même pas. Terminé, je n'ai qu'une envie, partir. Il y a des mauvaises ondes, les nanas sont aigries, il y a un truc qui ne va pas. Je paye, et rentre chez moi. J'ai mal aux cheveux.
Sauf qu'arrivée chez moi, je regarde de plus près. Check up complet. Bilan : côté droit plus long que le gauche, des mèches de toutes les longueurs, derrière beaucoup plus long que le devant (la coupe mulet ne va pas vraiment avec mon style). En gros, pas de coupe, la coupe est pleine. Très en colère, j'y retourne. Ding dong de nouveau. La tête sans sourire de nouveau. Re-Bonjour de nouveau. "Je reviens parce que la c'est pas possible, regardez, c'est beaucoup plus long à droite qu'à gauche." Pas de stresse chez la "coiffeuse". Elle regarde. "Ah oui c'est vrai, vous avez raison, installez-vous." Pas d'excuses, rien. J'hallucine. Re-fermage de porte à clefs. Re arrachage de cheveux. Je ressors sans avoir vraiment une coupe mais les deux côtés de la même longueur je crois. Ouais super, plus besoin de pencher la tête d'un côté pour que ce soit au même niveau. Par contre j'ai toujours la coupe mulet, long derrière. Trop aimable. J'abdique.
Non mais franchement, un coiffeur qui ne sait pas couper, c'est comme un cuisinier qui crame son plat et qui le sert quand même, c'est un poissonnier qui propose du poisson pas frais, c'est une fleuriste qui propose des fleurs fanées, c'est une télévision sans images, un bain sans eau. C'est N'IMPORTE QUOI... Si tu rentres chez un coiffeur, c'est pour qu'il fasse son boulot de coiffeur non ? Pas pour ressortir avec une coupe farfelue et expérimentale. Sinon j'aurais été chez Toni&Guy (Hum). J'ai pas demandé à ce qu'elle teste un truc sur moi. N'est pas Edward aux mains d'argent qui veut mais faire une école de coiffure avant d'avoir un salon, je crois que pour elle ça aurait été bien pratique (ça c'est le coup de gueule).
Après ça, je me suis dis, bon je vais attendre et laisser pousser. Puis non, j'ai décidé d'aller chez une vrai coiffeuse, chez la super coiffeuse qui me coiffe d'habitude (les habitudes ont du bon parfois), dans une chaine (les chaines ont du bon parfois) (jean-Louis je t'aime). La double peine quand même, j'avais encore mal au cuir chevelu. Mais elle a tout rattrapé, donc du beaucoup couper. Snif.
Le 5 Mai, Je me retrouve donc avec 20cms de cheveux en moins (paix à ma kératine), ma touffe sacrifiée par une coiffeuse ne sachant pas coiffer mais soulagée.
Donc si vous passez devant cet "appartement" avenue Félix Faure dans le 15ème, où il faut sonner pour entrer, où la porte se referme à clés derrière vous, où des caméras vous regardent souffrir sans jamais appeler les secours, pensez à moi et fuyez...