(200) DEPRESSION ATMOSPHERIQUE...

rocco-souffraulit

Tête vide, fenêtres fermées, mon regard s’éternise

Devant l’étincelant cocktail, naturel de couleurs,

Disparate avec mon humeur des mauvais jours,

Se trémoussant, tressaillant à coup de trémolos,

Musique classique angoissante d’un beau blaireau.

La douceur laisse place aux toiles d’amas de vapeur,

Qui apparaissent, qui tapissent et s’épaississent,

Dans le grand bleu, la nuit tombant nappée d’étoiles,

Le blanc oculaire trempe, dans des bassines d’eau,

Les pieds au sec, dans des pantoufles bien au chaud.

Vague déluge de larmes, aux lueurs qui se noircissent,

Dans un souffle les feuilles virevoltent vers le sol,

Dénudent les squelettes d’écorces, qui se couchent,

Sous la force des éléments qui se dressent avec ferveur,

Les emportant fiévreusement à l’article de la mort.

Les lumières s’amenuisent, se tamisent chose promise,

Dans une marrée noire de mots des canards locaux,

Aux bulletins météos des froids médias nationaux.

Regard pensif, pupilles dilatées qui se durcissent,

J’écrase mon fond de clope, regarde cette salope

Qui tombe dehors, toujours et de plus belle encore.

La dépression me tombe sur le coin de la gueule,

Si seuls, les oiseaux se cachent des coups de fouet

Muselant les grondements qui tentent de m’hypnotiser.

L’averse orchestre, déverse des valses de flotte,

Eclate les flaques en mesure sur mes volets qui claquent,

Se déchaine souillée dans des bouts de chéneaux rouillés,

Terminant avalée par les bouches d’égout puantes saturées.

Les lumières s’amenuisent, se tamisent chose promise,

Respectable spectacle, si terne, réceptacle de ma débâcle,

Je t’admire, avec pour te saluer ma gorge qui racle.

Eclairs de génie, flash pour une ultime photo,

Avec un air de vent qui me coiffe au poteau,

Je sais pas ce qui se passe, me font volte face

Mes désinvoltes certitudes d’habitudes en altitude,

Changement d’attitude, pour un prélude de solitude,

J’ai peur, j’ai froid, je broie du noir et me noie

Dans le méandre de mes malheurs à la noix.

Avant la fin, j’ai faim d’un sein nourricier

Pour remonter le niveau et m’aimer à nouveau.  

Coulée de bave, mauvaise graine qui saigne

D’une soie épaisse coagulant sur mon corps malade,

Je cherche les rennes pour continuer mon règne,

Les fantômes déchainés m’enchainent pour une ballade,

Au sommet des crocs de cette chienne hargneuse de mort,

Finir pomme en bouche comme un petit porc.

Amplifiés, les courants d’air aux bras d’acier

S’emparent des déchets, laissés par la société

Qui chemisent cette ronde poubelle de planète,

Dieu le père cherche à nous condamner

Pendant que je cherche à me faire pardonner.

J’en ai rien à branler, moi je suis armé,

Sous le couvercle de ma boite en moellon

Qui ramassent les salves de sable et de limon.

Des flocons de cailloux gelés tombent du ciel,

Martèlent si fort l’ambigüité de mon sort,

Puante aigreur à la salaison de mes tords,

Espèce d’espace suant aux ports dégueulasses,

L’audace de l’orage menace ma carcasse,

Au compte-goutte, à coup de vinasse lavasse,

Par trainées de foutre, depuis cette clef de voute,

Le cynisme du temps, qui se décharge d’électricité

En attendant la fin de l’érosion, de cette dépression,

Au profit de l’éclaircie d’un esprit remplit de mépris.

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