2008 (1)

rosaleb

Réécriture des notes prises au printemps et à l'été 2008. C'est toujours difficile de revenir sur ces moments difficiles. En même temps, j'adore me dire que je ne l'oublie pas.


Pendant le mois d'août 2008, notre famille a vécu dans une sorte de parenthèse hors du temps. En la vivant, je savais que c'était un moment fort et charnière de mon existence, de notre existence à tous. Encore aujourd'hui, je crois que ces jours passés à veiller mon père aux soins palliatifs ont profondément changé ma vision de ce que j'étais en mesure de faire de ma vie, en devoir de faire de ma vie. Souvent, j'oublie de mettre mes résolutions en pratique. Alors, parfois, il faut se replonger au coeur de ces moments, se dire que, même s'il étaient douloureux, nous devions les vivre dans toute leur intensité. Il ne fallait pas passer à côté. En fait, à côté de quoi sommes-nous en droit de passer?

"Nous avions tout pour être heureux, nous l'étions mais nous ne le savions pas jusqu'à ce que ce bonheur nous quitte.

Quand je repense à tous ces moments partagés, ces repas, ces fêtes, ces vacances que nous vivions comme si cela coulait de source, je m'aperçois à quel point tout cela avait un sens. Pas seulement sur le moment, mais un sens profond, car cela finirait bien plus tôt que prévu. Je regrette de ne pas toujours avoir su prendre la mesure du bonheur de ces moments où nous étions une famille toute entière, un bloc, avec ses petits trous, ses défauts, ses petits vices de construction mais un bloc solide. Comment aurions-nous pu nous douter qu'à l'intérieur de celui que nous croyions le plus solide, notre roc, mon papa, grandissait depuis des années, sans doute, sa fatale fragilité? "

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