2030 -- Chapitre 4: Maalok, Chef Suprême.

sarahlambert2030

Le voyage se termine plusieurs minutes plus tard, ça m'a semblé être une éternité. La porte en face de moi s'ouvre de nouveau et deux grandes silhouettes arrivent et se postent devant moi sans un mot. Des esclaves sans doute, ils ont le regard vide. Je suis prête à sortir de là, mais j'ignore ce qui va se passer ensuite. Je suis terrifiée. Ce n'est vraiment pas ma veine. Trop de questions se bousculent dans ma tête et j'ignore si j'aurais un jour des réponses. Bon, je prends une grande bouffée d'air et expire d'un coup. J'avance d'un pas. Les deux hommes se retournent et ouvrent la marche vers la sortie. Je les suis.
Une fois descendus du vaisseau, j'observe ce nouvel environnement. C'est un hangar très haut, en fait on dirait presque qu'il n'y a pas de plafond ni de sol - qui semblent être en verre- tellement il y a d'étages. Regardant autour de moi, je vois qu'il y a beaucoup d'humains et quelques extraterrestres qui surveillent l'endroit. Les humains ont le regard vide et semblent bouger tels des automates tandis que leurs supérieurs ont le regard vif, agressif et ont l'air en bonne santé. Quatre d'entre eux me dévisagent avec mépris et dégoût. Un cinquième m'observe avec insistance. Savent-ils qui je suis ? Mais aucun d'entre eux n'a cette gentillesse dans les yeux que j'ai vue chez Zaalaak plus tôt. D'ailleurs, c'était étrange qu'il n'était pas plus hostile à mon égard, contrairement à ses collègues. Ou bien il voulait voir comment je réagissais. Je suppose que c'est ça.
Les deux hommes qui m'escortent avancent, je les suis. Nous montons dans un ascenseur et en un clin d'œil, nous arrivons dans une très grande salle. Au fond de celle-ci il y a un trône vide. Au -dessus de celui-ci, il y a un symbole gravé dans la pierre: un triangle dans un rond.
De chaque côté de ce signe, dans l'obscurité, il y a des balcons avec des bancs également de pierre.
- C'est quoi cet endroit ? Un tribunal ? Je demande à l'un des gardes.
Celui-ci me fait signe de me taire. J'obéis. J'observe les balcons, mais je suis perdue dans mes interrogations. Au moment où je reprends mes esprits, je me rends compte que, dans la pénombre, des yeux me fixent sans ciller. Un regard qui semble être plein de gentillesse. Je plisse les yeux et la lueur disparaît. Aurais-je rêvé ? Était-ce Zaalaak ! Non, attendez, cet endroit est tellement peu accueillant avec son atmosphère lugubre et froide bien qu'il fasse chaud, que la pénombre me joue des tours. Ça doit être ça.
L'homme qui m'avait demandé de me taire me fait signe de m'asseoir, ce que je fais immédiatement. Les gardes restent debout de part et d'autres de moi. Nous attendons, quoi, j'en sais rien, mais on ne va sûrement pas tarder à le savoir.
Une éternité plus tard, une porte s'ouvre et trois hommes apparaissent, puis une petite silhouette, fine et frêle arrive à son tour. Elle s'installe sur le trône et me dévisage en silence pendant quelques instants, puis m'adresse la parole.
- Mademoiselle Morezzo, c'est ça ? Je vous salue, je suis Maalok, dit cette silhouette dont on ne peut voir le visage. Cette voix est féminine ! Cette rumeur serait-elle fondée ? Pourtant, son nom a l'air masculin. Ça ne veut peut-être rien dire.
Sa voix est polie mais clairement tendue. De la peur ? Il en sera que plus dangereux.
- Oui, c'est bien moi, je réponds, tendue également.
- On m'a expliqué... votre cas, dit Maalok. Vous êtes curieuse et très certainement dangereuse made...
Une explosion au loin se fait entendre. Maalok se tait, et fait signe à ses gardes d'aller voir qui se passe.
Boum ! Cette fois, l'explosion est plus forte encore, à tel point que le sol tremble et les flammes s'éteignent.
Je panique. Il fait noir, froid, je suis en compagnie du Chef des Chefs des Maîtres et il y a des explosions qui retentissent. Ah, c'est une journée qui s'annonce... assourdissante.
Encore une explosion ! Celle-ci fait exploser le mur par lequel je suis passée juste avant.
La confusion règne dans mon esprit tandis que la déflagration me jette à terre. Une main m'attrape l'épaule. Je sursaute. Je ne vois rien mais une petite main me tient ma main. Je ne lâche pas et je suis sans broncher.

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