2070Cowboys
lemasque
Il est minuit et demi, le bar va fermer et je n'ai pas envie de rentrer.
Le goût du tabac dans la bouche et le whisky sur mes lèvres sont comme deux encres qui m'empêchent de décoller du zinc. Mon bras que j'ai pourtant fait réparer avant hier me fait une douleur de chien au niveau de la connexion épaule. pffff. De toute façon j'ai pas assez d'argent pour retourner à la clinique de Ganymède. Les primes se font rares en ce moment, les gens ont décidé d'arrêter de s'écouter visiblement.
La TV est d'ailleurs coupée. Le showTV BigShot est même suspendu de la diffusion comme il n'y a plus assez de têtes mises à prix!
Le barman a embauché un guitariste avec son harmonica pour remplir un peu l'espace enfumé. Et il est bon le jeune. Un blues comme il y a 120 ans. Quel gâchis qu'il n'y ait que moi et ces trois vieux édentés qui jouent aux cartes pour l'écouter.
Baigné par une lumière chaude, le visage dans la pénombre. Un mystère embrumé, fantôme d'un autre temps …
Sur cette mélodie de très vieux westerns, je soulève mon chapeau et je me lève.
Un signe de la main, une poignée tournée et me voilà au frais, une flotte torrentielle qui va me rincer avant que j'atteigne mon vaisseau s'abat sur moi.
Je jette un coup d'œil par la fenêtre, vers l'intérieur du bar, le jeune continue de jouer. Je souris. Mélancoliquement.
See you.
Space Cowboy.