23h56

Jo

écoute la mélodie

le jam de jazz. ou la jam de jazz, j'étais persuadée du féminin mais j'ai eu quelques avis qui m'ont plongée dans le doute. mais, revenons-y, le jam et ce qui sonne comme une définition sans en être une, moment de partage rendu beau car il est éphémère. en les écoutant, en les regardant, j'en voyais certains qui n'accordaient leurs violons que depuis peu, et après leur petite performance, fondaient dans la timidité et l'incompréhension des applaudissements. d'autres qui harmonisaient le groupe, comme la basse, cherchant les notes de la chanson entonnée, montrant aux plus curieux la difficulté de la jam —d'accord le jam—. le piano paraissait plus expérimenté, donnant un ton enjoué et vif et donnant la sensation d'une bataille qu'il livrait contre ou avec la batterie. une bataille amicale, maline, parfois grisante tant le rythme pouvait se dresser contre lui, à coups de contre temps, l'empêchant de retrouver le chemin qu'il avait frappé avec ses cordes. j'avais laissé la basse de côté mais sa lutte prenait ses aises et s'installait dans le groupe fraîchement né tandis que la trompette, je m'excuse dès maintenant pour mon manque de connaissance en instrument cuivré, je mentionnerai plus tard le saxophone, ou plutôt ce que j'ai cru voir comme étant un saxophone. donc la trompette, arborant une des premières scènes de sa vie, laissait échapper quelques sons puis eut un instant qui lui était dédié, lui demandant de forger une improvisation qui marquerait l'acmé de son apparition. celle-ci ayant suivi l'intervention du fameux saxophone, en retrait mais nous donnant tout de même un aperçu de notes qui semblaient avoir été apprises mais raisonnaient très bien. non loin de lui, la guitare que l'on pouvait voir s'évertuer à plaquer quelques accords avec finesse, qui s'avérèrent trop intimes pour qu'on puisse bien les entendre, maintenait une ligne agréable accentuée par la contrebasse. instrument que je voulais garder pour conclure parfaitement et que j'ai failli oublier après cette harmonieuse énumération. la contrebasse était sûre d'elle, piquant ses cordes avec agilité et élégance,  offrant un léger battement de pied pour donner une forme finale à cette rondeur. elle lançait, rattrapait, s'amusait et donnait cette joie qu'elle transportait. le fait de voir ces instruments se confronter, juste après leur rencontre, de se porter présent à leur première répétition peut-être, ou bien la dernière que savons-nous?, donne un goût tout particulier à cette fine présence que nous sommes en face d'eux, assombris mais attrapant leur lumière dorée, cuivrée, leur jazz. ce mouvement je le vois finalement à travers un jam —oui j'ai abandonné— enfantin et plaisant, ressemblant à ce qu'on attend du jazz après avoir entendu quelques mélodies jouées par les grands.

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