4 minutes 45.

Deref

Seul dans le noir, allongé dans mon cockpit blanc, abandonné, amers angoisses, Top chrono je donne le départ.

(Schlap,) la lumière jaillit et je la saisie.

Les doigts cassés et surmontés d'une cheminée.

Un faisceau rouge braisé suit l'ombre de ma main.

Première bouffée et j'aspire à de terrible pensée.

 45 secondes, je sens cette odeur nacrée, elle envahit ma capsule dans un nuage de fumée.

J'apprends à savourer et je me dis que les dés étaient pipés, même si la vie est précieuse de chaque instant, tout ne dure jamais qu'un moment. 

1'35, le corps au chaud et l'âme maladive, je vois ma boule de feu, elle se rapproche et se consume lentement.

J'attends l'instant présent qui fera que ma bouche, sous l'affluence caniculaire se mette à rougir de mille feux. 

3'25, l'heure est proche, fini d'avoir peur.

Tout n'est plus que silence, calme et volupté.

Je bouillonne comme un volcan, j'éruptionne pour la dernière taf, et je me dis qu'il n'y a rien de mieux qu'un plaisir qui s'achève. 

4'35, j'attrape l'ashtray. 

4'40, j'admire cet éphémère bonheur qui pâlit de douceur.

4'42, il s'écrase, s'éparpille en crépitant.

Quelle couleur ! 

4'45, je me tourne de l'autre côté pour en finir une bonne fois pour toute avec hier.

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