A celles qui savent faire dont est Mme de Lapompamour
m-jean
En réponse à un texte provoquant de Mme, j'ai osé ici une réponse, qui me permet d'attester qu'il existe des magiciennes de cette pratique et, illustrant mon propos, je vais conter ici comment j'en ai été moi-même la proie.
Un après midi, nous étions avec quelques amis à discuter dans un salon cossu. Le lieu n'était pas complètement anodin, c'était plutôt un endroit où se retrouvent ceux qui se sont échappés de leurs activités quotidiennes, ceux qui traversant le miroir aiment à se retrouver dans un espace clos à l'orée de la rue, à mille lieues de son rythme. Les bougies, corsets lacés, les bas et les cravaches peuplent ce décor.
Cependant, comme nous étions un groupe à nous connaître et nous retrouver occasionnellement, surtout pour certaines habitant sous des latitudes et longitudes que j'ignore, nous discutions banalement et riions tous ensemble. J'étais assis dans un fauteuil de moleskine verte, certains sur une banquette en cuir rouge, d'autres debout dont M.M à ma droite, tenant de sa main gauche la boucle de la laisse de sa soumise, une ravissante jeune fille aux cheveux longs, la peau claire et n'ayant reçu aucun fard ou apprêt, le regard innocent de celles qui ne le sont pas... Comme la discussion s'étiolait en d'interminables palabres que personne, je crois ne suivaient plus, comme le lieu sans doute motivait les sens de chacun, M.M commença à vouloir organiser les amusements. "Je veux décider de ce que va faire cette soumise, personne n'a le choix de se soustraire, je vais choisir..." Dans ce genre de contexte, non pas que je fuis la lumière et l'estrade, mais je redoute généralement d'être désigné pour un rôle que je n'ai pas choisi, même si celui-là est des plus exquis. Et donc, …, je sentis son regard, puis tous les regards, d'un mouvement léger de la main tel un habile cavalier menant sa fière monture il la dirigea vers moi, sans qu'aucun ordre ne fut prononcé. A mesure qu'elle approchait, à quatre pattes ondulant la croupe telle une féline aux aguets, le regard enjôleur et d'acier tout à la fois, je commençais à peser lourd, de plus en plus lourd dans mon fauteuil. "Avance, avance encore" alors qu'elle avait déjà le menton sur mes genoux. S'appuyant elle forçait le resserrement de ceux-ci et vint me renifler jusqu'à l'entre jambe, là où se situe l'âme de nos émois et tourments. Avec les dents elle réussit à attraper la boucle de la braguette et rejetant sa tête en arrière tel un chacal déchiquetant sa charogne elle réussit à la faire, peu à peu descendre complètement.
En d'autres moments je n'aurais pu souhaiter plus grande émotion que ce visage si prêt de moi, de nous, ce souffle sur mon ventre, ces lèvres entrouvertes si proches de ma peau, mais en cet instant si j'avais pu me dissoudre et disparaître, je serais devenu champagne, soda ou flaque sur un fauteuil abandonné. Chacun le sait, la magie n'existe pas et somme toute, je n'ai pas eu à le regretter.
Je ne suis pas exhibitionniste mais je ne suis pas prude non plus, la nudité est un luxe que j'apprécie avec délice. Cependant il m'arrive de me dire que je me connais suffisamment bien pour anticiper mes réactions. Dans le cas présent, n'ayant pas la vocation de Rocco Sifredi ni ses dispositions, je ne percevais pas distinctement l'issue possible de cette situation. Je voyais l'humeur qui m'avait habité depuis le début de l'après midi fondre bien rapidement et bien que la position eut du avoir un effet érectile, elle ne l'avait pas. Tout en me regardant dans les yeux, elle attrapa mon sexe avec ses dents, délicatement comme une chatte relève ses petits et ses lèvres vinrent se refermer sur la partie la plus chère – je veux dire par là celle qui m'est la plus chère – de mon anatomie. Avec douceur et conviction, elle aspirait doucement mon sexe, resserrait sa bouche tout autour du gland sensible et délicat avec la lente détermination de ceux qui n'interrompent pas une tache sans l'avoir menée à terme. Il est sans doute une aisance, un savoir faire que je n'avais jusqu'à présent pas rencontré, mais le tourbillon sanguin qui affluait dans mon cerveau se dissipa également jusqu'à mon sexe qui se dressait se dressait de mon bonheur. Car on peut parler de bonheur quand une issue qui semblait ridicule se métamorphose en voluptueuse mise en scène. Hommage à celles qui savent faire.
Je l'ai croisée quelques semaines plus tard, elle dont le doux visage restera toujours l'emblème ravissant du tout est possible et elle m'a dit "Ne nous sommes nous pas déjà vus quelque part ?"