À cru 

Journal "Le Monde". Science & médecine. 7 mars 2023. Pierre Barthélémy 

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20 octobre 2021. Université d'Évry (Essonne), CNRS, Université Toulouse III, CEA. Paléo-génétique 

Jadis l'Eurasie est peuplée par des populations de chevaux, bien distinctes sur le plan génétique 

Steppes pontiques -nord du Caucase. Coopératifs, dos robuste. Pour la première fois, le cheval est domestiqué  

-4 200 à -4 000 ans. Un profil génétique s'étend au-delà de sa région d'origine 

De l'Atlantique à la Mongolie, il remplace toutes les populations de chevaux sauvages  

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3 mars 2023, revue Science Advances. Finlande, université d'Helsinki. Pr Volker Heyde. La domestication du cheval ? Débat entre chercheurs  

-7 000 ans. -6 000 ans. -5 000 ans ?  

-5 000 ans. Des cavaliers ? L'équitation est maîtrisée par la culture yamnaya ? Plusieurs cultures, dominant avec la culture yamnaya  

De la mer Noire, à la mer Caspienne, éleveurs nomades des steppes  

6 500 - 4 500 ans. Ils atteignent à l'est, les confins de la Chine 

A l'ouest, les Balkans 

-5 000 ans. Leurs descendants en Europe. Ils fournissent le substrat génétique des européens modernes 

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Vague migratoire irrésistible. Favorisée par l'utilisation des chevaux ? Les Yamnaya cavaliers, maîtrisent l'équitation ? 

Sur les sites de cette culture, des os d'équidés. Les chevaux, simple bétail ? Animaux de trait ? Biens de prestige, réservés à une élite ? Destriers communément utilisés ? 

Archéologie. Pas de pièces de harnachement -matériau périssable 

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L'équitation, interaction entre le cavalier et sa monture  

Sur les ossements de chevaux, pas de traces physiques 

Sur les ossements humains ? 

Pr Heyde. Sans selle, ni étriers, les Yamnaya montent à cru. Pression constante des jambes. Pas une pathologie, l'adaptation à une activité athlétique 

"Le syndrome du cavalier" 

Séquelles traumatiques -accidents d'écurie, chutes, lésions musculaires des adducteurs de hanche 

Pathologie micro-traumatique spécifique, essentiellement localisée au niveau du rachis (colonne vertébrale) et des adducteurs de la hanche 

Pr Heyde. Traces sur les fémurs et le bassin 

Aplatissement du fémur. Aux endroits où les muscles des jambes s'attachent aux os, traces de stress 

Normalement rond, l'acétabulum ("coupe à vinaigre") est la cavité du bassin où s'insère la tête du fémur  

Avec la pratique de l'équitation, il s'ovalise  

Les chevaux des Yamnaya sont moins dociles que leurs descendants modernes 

Cavaliers yamnayas. Des traumatismes -coups de sabot, morsures, fractures ?  

Archéologie en Bulgarie, Hongrie, Roumanie, Pologne. Cinq sites d'Europe centrale. Cinq squelettes sélectionnés ; quatre traits différents, possiblement liés à l'équitation 

Pr Heyde. -5 000 à -4 500 ans. Nos résultats couvrent trois pays et une longue période. L'équitation n'est pas une histoire isolée. Activité réservée à une élite ? 

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Toulouse, université Paul Sabatier. Pr Eric Crubézy, archéo-anthropologue. Circonspect 

Problèmes vertébraux. Fractures du sacrum, attribuées à des chutes de cheval 

Le sacrum, bas du dos. A la partie inférieure de la colonne vertébrale. Formé par la réunion des cinq vertèbres sacrées, articulé avec le coccyx -”coucou”. Par analogie entre la forme de l'os et le bec de l'oiseau 

Sacrum « os sacré ». Probablement, car il soutient les entrailles de l'animal offert en sacrifice aux dieux. Galien, médecin grec 129-216 après J.-C. 

Pr Crubézy. Les pathologies mentionnées dans l'étude ne sont pas spécifiques à l'équitation. Elles affectent les cavaliers, ainsi que des personnes exerçant d'autres activités  

Cinq squelettes d'Europe centrale, loin du berceau steppique des Yamnaya 

Remonter dans le temps, chercher plus à l'est ? Ukraine. Russie. En raison de la guerre, actuellement inaccessibles aux archéologues  

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17 mars 2022 

Serbie, au nord de Belgrade. Voïvodine, actuel mélange unique en Europe de peuples, langues, confessions  

Confins occidentaux de la steppe eurasienne. Plaine fertile du Banat, creusée par la rivière Tisza (rive droite), près de sa confluence avec le Danube à Titel (Belgrade)  

Les Huns. Sur les rives de la Tisza serait mort Attila 395-453 après J.-C. « Là où Attila passe, l'herbe ne repousse plus » (XVIe siècle)  

-5 000 ans. Deux tumulus, à Sajkas et Zabalj  

2016 - 2018. Archéologues polonais et serbes  

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Chaque tumulus abrite deux chambres funéraires construites en bois 

Forme rectangulaire. Les fosses sont entourées de pieux de 5 cm de diamètre 

Placés sur le sol de la chambre, les ossements reposent sur une natte rectangulaire  

Les défunts sont âgés d'une quarantaine d'années 

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-5 000 à -4 900 ans. Tumulus. Diamètre, 20 mètres. Hauteur, 2 mètres  

Les premiers défunts sont enterrés  

Les restes mélangés, incomplets, d'un homme 

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100 à 200 ans plus tard. Agrandissement. Largeur, 40 mètres. Hauteur, 3 à 4 mètres 

Seconde sépulture, recouverte d'une structure composée de 23 poutres transversales 

Le squelette d'un homme gisant sur le dos, les jambes repliées sur le côté droit 

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Varsovie. Académie polonaise des sciences (Polska Akademia Nauk, PAN). Dr Piotr Wlodarczak 

Coloration rouge de certains ossements et de la natte. Utilisation d'ocre sur le corps des défunts 

Roche ferrique, pigment naturel de teinte jaune-orange. L'ocre vire au rouge, mélangé à de l'argile et de l'hématite (oxyde ferrique)  

Premier pigment de la préhistoire. La mort est sacralisée 

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La taille des ossements, inhabituelle pour la région 

Les humains qui peuplent alors la Voïvodine mesurent 1,60 mètre ; les ossements retrouvés dans les sépultures appartiennent à des humains de plus haute taille -1,80 mètre 

Taille supérieure des défunts 

Construction de tumulus. Dans le cadre du rituel funéraire, utilisation d'ocre  

Les défunts appartiennent au peuple des steppes orientales 

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Confirmation par les analyses d'ADN. Les défunts 

sont originaires de l'Est de l'Europe 

ou sont des descendants de nouveaux arrivants, venus de l'Est de l'Europe 

Analyses isotopiques des ossements. Régime alimentaire fondé sur la consommation de viande -éleveurs nomades 

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Entre -6 000 et -5 000 ans. L'Europe connaît une importante arrivée de nomades, venant de la steppe pontique-caspienne -de l'embouchure du Danube, jusqu'au fleuve Oural 

Culture Yamnaya. Du russe, "fosse". "Culture des tombes en fosse" 

Les Yamnaya enterrent leurs morts dans des tumulus -les kourganes, "forteresses"  

En Serbie actuelle, les Yamnaya adoptent un mode de vie plus sédentaire mais conservent leurs pratiques cultuelles  

-5 600 à -4 300 ans. Néolithique final, âge du bronze ancien. Des centres proto-étatiques émergent 

Une classe supérieure, distinguée dans les pratiques funéraires. En offrandes, nombreux objets précieux -armes, bijoux, vaisselle 

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Tumulus de Sajkas et Zabalj. Les défunts sont honorés (inhumés dans des tumulus), mais ne semblent pas faire partie de l'élite (absence d'offrandes funéraires) 

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22 septembre 2019 

1956. Pr Marija Gimbutas 1921-1994. Archéologue américaine d'origine lituanienne, professeure à l'université de Californie (Berkeley). Culture Yamna, hypothèse kourgane 

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Allemagne, Munich. Institut Max-Planck. Dr Wolfgang Haak, spécialiste en archéo-génétique  

-5 000 ans. « Une vingtaine de générations. 500 ans pour traverser l'Europe d'est en ouest » 

Plus robustes que les Européens, yeux et cheveux majoritairement bruns, peau claire. Armés de haches. Accompagnés de chevaux  

États-Unis. Massachusetts, Cambridge. Université Harvard. Dr Iosif Lazaridis, généticien 

« Impact spectaculaire sur le profil génétique européen, qu'aucune migration ultérieure n'égale »  

2015. Étude. 40 % du génome des Français est hérité de ce peuple. Toutes les populations européennes actuelles portent dans leur ADN, une importante ascendance yamnaya  

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Europe. Chasseurs-cueilleurs 

-9000 ans. Arrivée de fermiers, venus du Proche-Orient 

-6 000 ans. Importantes 

-5 400 ans. Soudain effondrement 

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-4 900 ans. Suède. Populations agricoles du Néolithique. Tombe commune abritant 78 corps. Dans les restes de deux défunts, l'ADN bactérien de la plus ancienne souche de peste, est isolé 

Suède. Université de Göteborg. Pr Kristian Kristiansen, archéologue. « La concentration d'humains et d'animaux favorise la propagation et la mutation des pathogènes. Décimées par les épidémies, les agglomérations sont abandonnées 

Les Yamnaya arrivent dans une Europe affaiblie. La population est amoindrie, dispersée » 

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Pr Kristiansen. « Les Yamnaya sont en meilleure condition physique 

-4 200 ans, nord du Caucase. Ils ont domestiqué un animal essentiel, le cheval. Des cavaliers ? Pas de preuves archéologiques 

Pour le moins, sur de longues distances, depuis la steppe infinie, les chevaux tirent les lourds chariots » 

Par milliers, guerriers fougueux. Moins nombreuses, les femmes 

Le chromosome Y (suivi de la lignée masculine directe) subit un spectaculaire bouleversement 

La compétition masculine est rude 

Selon la génétique, avantage sexuel aux Yamnaya 

Génocide, élimination des mâles rivaux ? 

Beaux gosses des confins, plus sexy que les Européens déprimés ?  

-4 900 ans. Néolithique final, Europe du Nord. Nouvelle culture, de la « céramique cordée » (-5 000 à -4 200 ans). Poteries décorées par impression de cordelettes sur l'argile crue 

Haches de combat. Tombes à tumulus individuelles