A FAIRE

sociopatate1974

A FAIRE.

Oublie ce que la société nomme pour toi échec.

Oublie tes rêves de grandeur, tes phobies de petitesse.

Oublie les craintes et les espoirs qui te plongent dans la détresse.

Oublie la main écrasant sa poitrine, le jour de fête.

Oublie les éloges qui ne sont que la grande roue de ton orgueil.

Oublie, pain quotidien, l’inachèvement de tes désirs, la troncature de tes ambitions.

Oublie les regrets qui ne sont que vaine rémission.

Oublie la bouche purpurine qui sur ton sexe se recueille.

Oublie les critiques acerbes que l’on déverse sur toi comme des pluies acides.

Oublie les vaines envies et les ires régulières.

Oublie les vérités qui te plaisaient hier.

Oublie de cette ingénue dans le train de seize heures les flancs lisses et candides.

Oublie tes araignées et tes insectes affreux.

Oublie la peur bâtie sur le sable de tes incertitudes.

Oublie la mort et la souffrance qui ne sont que glauques habitudes.

Oublie ta langue se promenant sur son corps fiévreux.

Oublie que le temps, s’empiffrant de l’Univers, et défile en s’accélérant.

Oublie ta propre mort et les vers qui digéreront ta chair.

Oublie la vieille masure, la place vide de tout qu’était hier.

Oublie tes souvenirs charnels qui font de nous des Dieux tristes et errants.

Oublie le romantisme exigé par ceux qui ne savent pas aimer.

Oublie les souhaits gâchés et les convoitises imbéciles.

Oublie surtout de devenir un adulte immobile.

Oublie le vagin luxuriant qui ne t’a jamais aimé.

Il suffit d’oublier, c’est la seule chose à faire.

Ne sers entre tes doigts que la seconde impalpable.

Souvent tu ne la sentiras pas, c’est regrettable.

Puis passe à la suivante, celle d’avant n’est plus qu’un tas de pierre.

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