A Mam's.

damian-de-foussai

14/04/2013 – 04h43.

A Mariam.

Plonge plus souvent,
Ton regard d’orient
Dans l’insignifiant doute de l’âme,
Car j’y construis chaque jour un mur, Mariam.

Ecoute plus souvent,
Le silencieux soupir  du levant,
Car ce qui se sont tus,
N’ont jamais été entendus.

Et pourtant, ce sont ces mots que je n’ose pas dire,
Que le silencieux soupir du levant fait vivre.

J’ai construit un mur, Mariam,
j’ai élevé des pierres harassées de m’avoir protégé,
Et j’ai attendu, mâchant ma jusquiame,
Que les cocons de mensonges, logés par moi, dans les creux de la pierre,
S’ouvrent et étendent leurs ailes brillants de lumière,
Avant de prendre leur envol pour aller jusqu’aux étoiles, les tromper.

N’accorde pas si souvent
Foi en l’éclat malsain des fausses étoiles,
Ces papillons qui lentement étiolent,
La vrai nature des êtres mutants.

Car le ciel est parsemé de lueurs,
Qu’il te faudra savoir lire pour trouver le bonheur.

J’ai construit une tour, à mesure que le temps s’éloignait,
Et j’ai laissé le vent chanter les choses que je tenais à oublier,
Car il me fallait accepter d’être fou, il me fallait accepter d’être irritable,
Pour pouvoir laisser vivre dans cette prison, une illusion insoutenable.

N’oublie pas, que toute illusion cache une illusion plus grosse encore.
Et j’ai entendu l’eau s’écouler à gros remous, et j’ai entendu le rire des morts,
Et j’ai compris.
J’ai laissé l’océan me perdre définitivement. Et j’ai souris.
Puis je me suis hissé au plus haut de ma tour,
J’ai vu le soleil qui allait mettre fin à ses jours,
Et j’ai arraché mon cœur, pour qu’il vive, encore,
Et je me suis mis à courir, comme un gros diable,
Sur le pourtour,  au sommet de mon édifice instable.

Tu devrais plus souvent,
Plonger tes pieds dans les eaux agitées de l’Océan,
Et regarder toujours au loin,  à l’horizon,
Et écouter le soupir du levant,
Car tu entendras peut-être tous ces mots sans raison,
Que du haut de mon promontoire , je déverse aux quatre vents,
Et tu verras peut-être, une ronde de lumière.
Et tu verras peut-être un phare libre qui joue avec la mer.

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