à moi l'histoire de ma folie

Henry

« tu es folle ».

La folie, curieux concept, Un mot, un simple mot pour vous résumer toute entière, un cachet, un simple cachet pour vous soigner, un psy , un simple psy pour tout effacer.

«  Je ne t'aime pas, tu es folle, je ne t'ai jamais aimé, tu es folle, je ne t'aimerai jamais, tu es folle, et toi non plus tu ne m'aime pas, tu es folle, tu ne sais pas aimer, tu es folle, tu n'aimera jamais, tu es folle, c'est de l'obsession . Tout ça n'est que fruit de ta folie ».

Il y a toujours un soupçon de folie en l'amour mon amour, ne le sais tu donc pas? Il y a également un soupçon de différence entre passion et folie. Pour le comprendre il te faudrait le vivre, le ressentir, le penser, le sentir . Me vivre ,me ressentir, me penser, me sentir.

« Je te connais mieux que toi-même ».

Mais si réellement tu me connaissais mon amour, jamais tu ne prononcerai ces mots. Pour me connaître, il faudrait me comprendre, or je te l'ai dit, je ne cherche pas a être comprise, tu me comprends, je te comprends, l'on se comprend, c'est bien, nous sommes désormais deux, et qu'y a t-il de changer? Je ne vois pas de changements, aucun. Pourquoi être si odieux mon amour?

« c'est toi, tu m'as poussé à bout » .

Il est vrai. A nouveau tu ne comprends pas, tu ne me connais pas, l'être humain est voué a subir, son existence tient en une série de hasard, il subit et il se tait, il accepte, il acquiesce.  Je ne veux pas me taire, je ne veux guère subir, je n'accepte rien , je n'acquiesce pas la bêtise.  Alors je pousse à bout, je n'ai aucune limite, et je m'attache à n'en avoir aucune.

Qualifie moi de folle, demeure en l'ignorance et suis le bas peuple. Est appelé fou, tout ce que l' être-humain ne comprend pas, ne veut comprendre. Un mot, un simple mot, et tout un univers .


L'être-humain, cette stupide chose, deux pattes en avant , deux yeux aveuglés, un nez et une ignorance à rougir d'opprobre. Banal et insipide, sa pensée se résume à l'infini néant. Je ne cherche qu'a être, non être-humaine.

« je n'étais là que parce que j'avais pitié ».

Pitié?

Ce mot tout aussi simple, je ne comprends pas, aide moi à comprendre. Les lèvres tremblantes, les yeux de-versants, le cœur suffoquant, elle reste là, assise, à ses cotés , sur ce siège, dans ce train.

Elle lui prend la main, implorante.

« ne me touche pas » .

Elle repense alors à ce jour ou elle tenta de mettre fin à sa vie, pour lui, pour l'amour de lui. A tout ce qu'elle lui a confié , à lui, être-humain, sur elle, sa pensée, son amour, son être. Rien, il n'a jamais rien entendu. 

« j'aime de toute mon âme, ô je l'aime, c'est ridicule ».

Ça l'est en effet, il est ridicule de vouer tel amour, de le confier à être-humain.

Elle pensait tellement, quoi? Que pensait elle, pauvre sotte. Ce n'est qu'un homme, un être-humain, humain avant d'être . Que sert d'aimer, rien. Concept inventé par les illuminés. 

Alors pourquoi demeurer, être encore en vie, en cette vie si navrante, inutile, la bêtise?

« Il est milles façon de se donner la mort,pourquoi attendre? » Je n'attend pas, je n'attends rien, morte je le suis déjà.

Le suicide a ce quelque chose de poétique, aussi faut-il le préparer avec minutie.

En attendant, un, deux, trois, xanax, peut être plus . Il est terrible d'en venir à vouloir de cesser de penser, un instant, de longues heures. Ce cachet, ce simple cachet.

Lui ne vous déçoit pas.

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