A postcard to Destouches

mike-november

Ils sont monstrueux au point de voir le mal partout

Je ne sais pas ce qui a bien pu lui passer par la tête pour foutre des ailes à un dauphin. Mais cela virait vraiment à l’obsession....

Je vis ce leitmotiv sibyllin s'incruster doucement dans ma rétine jusqu'à l'overdose. Ce repère discret, mais grandissant jusqu'à l'oppression, qui guide les initiés de son monde profane, les chevaliers de son sanctuaire naïf.

Je pense aux ex- scientistes nazis réfugiés en Argentine, aux alchimistes farfelus du romanesque, aux éclatés du bulbes ramoneurs de ciboulot, ceux qui greffaient des culs aux joues des orangs-outangs, et tentaient de cloner des moutons avec des pissenlits, cela ne leur a jamais effleuré l'esprit à eux, qu'un dauphin puisse voler. Mais peut il avoir une fleur pour pousser sur de tels décombres ?

Je me demande tout de même qu'est ce qui peut mener son jeune age à s'abimer l'esprit pour dessiner avec autant de ferveur une axiome impossible, une créature chimérique réalisant l'antithèse même de sa condition.

Elle n'avait rien compris de sa litanie secrète, mais je fus touché en voyant ces créatures s'extirpant avec violence des entrailles de la mer pour voler dans la face bleue de l'inconnue.

J'ai compris que je ne pouvais la retenir : elle était déjà partie. Moi j'avais resserrée mes nœuds marins et révisais mon borroméen avec colère, emmêlé de peur dans la vie. Je retenais tout pour ne pas disparaitre et finissais par avoir une mémoire a-mère d'éléphant. Incapable de voler je regardais le ciel.

Bon dieu qu'ils étaient lourd gémissait Céline... tu leur a apporté la littérature, ils n'auront retenue que l'histoire. Une des plus salaces. Recueillir toute l'immondice du monde c'est trop pour ta simple carcasse...

Aussi je suis sur que tu aurais apprécié les dessins d’Émilie. Même si elle ne reste qu'une invention malade de mon cerveau fracassé.

Mais avoue : foutre des ailes a des dauphins, ça a de la classe non ?

Et les requins alors ?

Signaler ce texte