A qui parler ?

La lecture de son journal est un choc que j'encaisse difficilement.

Le besoin d'en parler, de transférer la quantité d'énergie négative accumulée, se fait impérieux.

Mais voilà, à qui parler ?

A l'interressée ? et  déclencher un processus de déconstruction long et pénible, suivi par une période de doute, puis de reconstruction. Je n'y suis pas prêt et elle non plus.

A un proche ? et me retrouver en situation de dépendance psychologique, vulnérable tout en ternissant l'image de celle que j'aime; moyen.

A une oreille anonyme ? probablement la meilleure solution du moment. D'abord welovewords et ensuite un psy.

Pour l'heure, je dois trouver la force de résister à ouvrir encore la porte de son intimité. Que la tentation est grande, presqu'irresistible de continuer à scruter ses autres vies.

Je suis ce jeune médecin dont le nouveau scanner montre des images d'une maladie qu'il ne sait pas soigner.

Il faut que j'avance pourtant et que j'oublie. Mais notre cerveau est ainsi fait qu'on ne peut le forcer à effacer des souvenirs. Le temps est mon meilleur allié, si j'arrive à me distraire.

Mais oublier ne me fait-il pas passer à côté d'une opportunité de changer ce quelque chose qui lui fait "regarder" ailleurs ? encore faudrait-il savoir si ses pulsions sont en réaction vis à vis de moi, de notre couple ou simplement un fait conjoncturel ?

Dans ce deuxième cas, l'oubli et le silence restent mes meilleurs atouts. Attendons simplement que la sagesse vienne tempérer ses élans.

Je vais voir un psy.