A toi ...A l'infinité

mespetiteslectures

Et si une seule et unique personne bousculait vos idéaux ... Et si l'amour frappait à votre porte au pire moment de vote vie .... Seriez-vous prêts à pardonner le pire des mensonges par amour ...

Description rapide

Janice est une jeune femme ambitieuse, drôle, aventurière. Elle est à un nouveau chapitre de sa vie, le plus important c'est donc l'occasion de préparer un voyage entre amies pour souffler, se poser, réfléchir sur son avenir. Mais alors qu'elle se concentre sur des questions existentielles, elle rencontre Thomas, elle va se laisser surprendre par de l'imprévu, et devoir faire face à tout ce qu'elle n'avait imaginé.

Thomas est un jeune homme qui a tout pour lui, un avenir  brillant et prometteur tout tracé, imposé par sa famille.

La semaine c'est un jeune homme d'affaires, le week end un homme à femmes. Il use de son pouvoir de séduction pour profiter d'elles et assouvir ses pulsions. 

Le destin va lui jouer une farce, et placer Janice sur son chemin.

Ils ont un mois pour s'aimer librement, sans aucunes promesses d'avenir pour ensuite reprendre le chemin de leurs vies respectives.

Elle va devoir affronter la réalité, jouer un rôle et accepter qu'elle ne pourra jamais lui offrir le lendemain qu'il commence à espérer.

Il va devoir décider de son futur, vivre pour lui ou pour les autres et accepter qu'il n'est pas celui qu'il a toujours pensé être.

Lorsque tous les idéaux s'effondrent, lorsque tous vos plans s'effacent,  comment peut on agir et faire face ?

Lorsqu'on à la vie devant soi ...ou lorsque l'on sait que ses jours sont comptés ...Doit-on dire la vérité au risque de tout perdre ?

 Faire un choix, et pas des moindres, celui d'une vie, celui qui changera à tout jamais la personne que vous êtes ...






Prologue

J'ai souvent observé les gens qui gravitaient autour de moi, leurs envies, leurs attentes et une conclusion est apparu : ils cherchent l'amour Je me suis donc demandé comment.

Comment peut-on devenir un être libre et dépendant, arriver à majorité et ne plus avoir qu'un seul idéal, celui de devenir la moitié d'un autre être humain.

La quête de l'humanité ne tient donc qu'à cela ?

Le seul unique but de notre présence sur Terre s'arrête au fait d'aimer et d'être aimé ?

Peut-on laisser une trace de son passage, autrement que par l'amour ?

Peut-on exister dans l'âme des autres bien après sa disparition autrement que par cet acte d'engagement ?

Je ne sais pas ....

Et je ne le saurai malheureusement jamais.
Je m'appelle Janice et je m'apprête à faire le plus beau voyage de ma vie, le plus important également, celui qui va me pousser à me recentrer sur moi-même, mes idéaux, mes attentes, mes envies mais surtout cette trace que je dois laisser pour l'infinité .


                                               LIBRE


Je suis en apesanteur, j'observe à travers le hublot les nuages, l'océan, la palette de couleur.On se sent si grand, si chanceux de pouvoir assister à cela que j'en ai les larmes aux yeux.

« Ça va Janice ? tu te sens bien «

La voix de Sara interrompt mes pensées.

« Oui extrêmement bien, ne t'inquiète pas d'accord ? «

Je lui souris doucement, et elle me gratifie de son regard maternel. Sara est ma sœur, mon amie, et à ses côtés se trouve Line notre amie d'enfance. A nous 3 on se complète, moi la rêveuse, Sara la penseuse, et Line la petite graine de folie du trio, qui voyage à travers le monde depuis quelques temps maintenant.

Ce voyage n'est pas le premier mais sera incontestablement le dernier à 3, le dernier de notre petite équipe, c'est un fait indéniable , et il est donc primordiale qu'il soit le plus magique et le plus riche.J'admire dans ce hublot notre enfance si épique, et incroyable, ce sont ces souvenirs que je souhaite conserver. La fois ou Sara m'a montré comment grimper dans un arbre, le moment où Line a piqué les cigarettes de sa mère et où on a pensé mourir en s'étouffant, le soir où mon père nous a récupéré dans la voiture ivres et qu'on riait comme des idiotes...des moments qui font de nous ce que nous sommes aujourd'hui, et il était important que cette dernière destination se fasse ainsi, à 3, maintenant.

"Tu penses à quoi petit électron ?"

"Ne m'appelle pas comme ça en public Line, sinon je serai dans l'obligation de te tuer "

Je mêle à cette menace mon regard le plus terrifiant mais elle me connaît trop pour savoir que je suis incapable de devenir agressive et on se met à rire toutes les deux de cette pensée si stupide qu'irréelle .

"Bon et mise à part raconter n'importe quoi vous prévoyez de faire quoi pendant ce mois sur Hawaï ?"

Sara aime particulièrement tout planifier et ce n'est pas plus mal nous connaissant.

"Boire, dormir, sortir dans des boîtes, coucher et toi ?"

"LINE ! T'as pas envie de varier un peu ? C'est ce que tu proposes à chaque voyage ça en devient fatiguant "

"Je plaisante, et tu le sais pas besoin de t'énerver Sara, on fera ce que souhaitera Janice point final, c'est elle qui décidera ok ?"

Ce voyage s'est fait dans la précipitation, offert par nos parents, un voyage de détente, loin de l'année que nous venons de vivre et surtout loin de l'avenir qui ne sera pas des plus roses .Malgré leurs craintes, mes parents ont gardé le sourire jusqu'au dernier moment et je sais ce que ça leur coûte émotionnellement de se séparer de moi en ces instants, dans ces conditions, mais pour ma survie c' était plus que nécessaire.

La seule obligation appeler chaque soir ma mère, l'informer de ce qui se passe, comment je vais et bien sûr ensuite passer Sara qui devra rédiger son rapport. Mes parents sont des êtres extraordinaires, qui se sont sacrifiés pour nous.

Élever des enfants n'est pas chose facile et pourtant ils ont réussi avec brio, sans force ni cris, juste avec de la confiance, du dialogue et surtout un grand respect pour nos personnalités .

Je sais que j'ai une chance incroyable  d'avoir grandis dans cette famille, et ma plus grande peur c'est l'après, comment vont ils accepter la suite des évènements.

L'avion se pose, la porte s'ouvre et je sens cette odeur, je peux toucher cet air et mes poumons se gonflent de bonheur et de liberté.  

Libre .....
"Mon petit électron libre"  c'est ainsi que me prénommait mon père, la seule de ses 4 enfants refusant de glisser dans le moule, la seule ado à ne pas faire semblant, la seule jeune fille à rester des heures à observer par la fenêtre les gens, la nature , la vie , analysant chaque chose, chaque émotion, chaque acte.

"Bleu " Me glisse à l'oreille Line

"Océan "

J'ouvre les yeux, et on se sourit, elle pensait pareil.

"En route les filles, les vacances commencent. "

Nous quittons l'aéroport et nous sautons dans un taxi, direction notre hôtel.

En nous arrêtant devant l'entrée principale, je prends conscience que mes parents n'ont pas lésiné sur les moyens, ça me dérange quelque part, mais  je sais ce que ça coûte et implique.

"Wahouuuuuuuuuuuu c'est sublime, je sens qu'on va passer de superbes vacances, dis-donc" 

" C'est superbe effectivement, les parents ont cassé la tirelire, si seulement je n'avais pas ma thèse en plus ce serait vraiment le nirvana."

Sara et ses impératifs, elle a accepté ce voyage mais il lui faut également avancer dans ses recherches, heureusement que je suis accompagnée de Line en plus. Nous entrons avec nos valises et nous dirigeons vers l'accueil pour nous présenter et avoir nos réservations .

Sara se charge de tout, et pendant ce temps j'observe la décoration sobre et luxueuse de l'endroit.

Ca me plaît énormément, je me sens bien et je suis éprise d'une sensation de bien être qui ne m'était pas arrivée depuis bien longtemps .

"Janice ? Janice ? sors de tes rêves et reviens parmi nous, à 90° à droite, mâle, regard braqué sur nous, essayes de sourire et de ne pas ressembler à une autiste, s'il te plaît !"

Je me tourne et je croise son regard, chaud, torride, espiègle, il nous sourit délicatement et penche la tête légèrement sur le côté pour mieux nous observer. Le fait que quelqu'un lui adresse la parole ne le dérange pas outre mesure, comme s'il était au-dessus de tout.

"La vache, si tous les hommes présents dans cet hôtel ressemble à ce dieu grec c'est bon je ne rentre pas, je vais définitivement poser mes valises sur cette île"

"Mouais je sais pas, il a beau être pas mal, avoir un joli costard, je trouve qu'il a quelque chose de ....je ne sais pas un air supérieur "

" Janice arrête ton char, nous ne sommes ici que quelques semaines, on a juré de faire comme si de rien n'était, comme si tout était normale, et la normalité passe par ce genre de spécimen et de moments gourmands. Après pas de soucis, je pose une option sur ce démon du sexe , je vais me sacrifier, encore une fois. Mais fais-moi plaisir, profite au maximum de ce séjour, comme tu l'as promis, vis chaque moment comme si c'était le dernier, sans barrière, et sans limite, ça te fera du bien , d'accord ?"

Je sais ce qu'elle insinue, et je sais que nous nous étions mises d'accord. Mais malgré mes promesses je sens que cela sera plus difficile à gérer que je ne le pensais et que je ne l'espérais .

Les faux -semblants ne sont pas pour moi et mon intégrité passe avant tout par mon authenticité. Mentir et faire mine pour protéger les gens que l'on aime fait-il partie de ces exceptions ?

"Bon c'est ok, j'ai les clefs, on peut monter dans nos suites."

En même temps que Sara prononce ces mots, elle désigne l'ascenseur et avance droit devant . Je me penche pour attraper mon sac et je suis les filles dans le hall, nous passons devant ce mystérieux jeune homme, qui ne me quitte pas des yeux, et sourit toujours malgré la discution qu'il a avec son interlocuteur.

"Supérieur Line ?" je lui demande l'air de rien, un peu désinvolte .

" Mufle , Janice, mais ............MIAM MIAM"


Nous prenons l'ascenseur et montons à notre étage, puis nous nous dirigeons vers notre suite. La porte s'ouvre sur un espace incroyable, luxueux , grand, mais surtout comportant une baie vitrée incroyablement gigantesque, donnant sur l'immensité de l'océan.

Je m'approche savourant ce délice des yeux, imaginant cette liberté qui s'offre à moi.

J'ai toujours aimé la nature mais encore plus la mer, le bruit des vagues, la couleur parfaite du sable et de l'océan et ce point d'horizon, là derrière cet infini qui paraît si loin et si proche en même temps offrant différentes perspectives, imaginant ce qui se trouve après, inventant des vies .

Mes souvenirs me rattrapent et je me revois enfant, lorsque  mon père m'amenait avec lui pêcher le dimanche matin. Je m'installais par terre, mon cahier dans les mains, et j'écrivais des histoires passionnantes ou mes héroïnes sauvaient les animaux, fondaient des édifices, ou créaient des vaccins, mon idéal de super princesse , bien loin de celles de mes amies de mon âge.

"Janice , toi et Line vous prendrez la chambre de droite d'accord ? Elle est plus spacieuse pour deux. Je vais aller dans l'autre et ainsi vous aurez l'accès à la salle de bain ce sera plus pratique pour toi "

"Ok ça me va. Je vais aller poser mes affaires, prendre une douche et me reposer un peu je suis fatiguée par le voyage " En même temps que je prononce ces mots, je me déchausse, et commence à m'imaginer dans un bon bain bouillant ."

Line lance sa valise et me répond presque en hurlant de joie " Pas de soucis Sara et moi allons sauter dans nos bikinis et direction la piscine faire une visite  rapide des lieux et voir ce qu'il y a le soir d'intéressant à faire ou à voir. "

Je prends la direction de ma chambre, pose ma valise sur le lit, et sort mes affaires. Je prépare pour ce soir une petite robe bustier bleu toute simple, des sandalettes à lacets et une jolie barrette en forme de fleur pour agrémenter le tout. Pendant que l'eau de mon bain coule, je pense appeler mes parents pour leur décrire l'endroit, la chambre, la beauté du décor naturel. Je lâche vite l'idée mon esprit vague à quelque chose de complètement différent.

Maintenant qu'il n'est plus là près de moi à me fixer de ses grands yeux verts je peux enfin m'amuser à le décrypter. Sur le moment j'étais tellement gênée que j'ai détourné rapidement le regard, mais maintenant seule dans mon bain, je peux me laisser aller entièrement. Je le revois grand, charismatique dans son superbe costume de marque. Une main dans une poche, un air faussement décontracté, et pourtant l'emballage indiquait le contraire.

J'aime imaginer des vies aux inconnus, des noms, des secrets, mais lui , le concernant je ne vois qu'un un voile blanc  devant moi. Je me demande juste si c'est un employé de l'hôtel ou un homme d'affaire en voyage sur place.

Bref je vais arrêter de focaliser mon esprit sur cet étranger et je vais un peu prendre soin de moi et ce sera tout pour le moment. Je me dénude, entre dans l'eau et ferme mes yeux sur des pensées déconcertantes.

"Franchement Janice tu vas adoré la piscine, y a carrément un bar en plein milieu et des serveurs en maillots de bain. Je suis navrée de vous l'annoncer ainsi, mais c'est officiel je vais rester vivre sur ce paradis terrestre. "

Heureusement que Line est remontée en criant, et sautillant dans la suite, je m'étais endormie dans mon bain et l'eau était glacée. C'est assises à notre table de restaurant, que nous nous posons enfin pour la première fois depuis notre arrivée.

"Bon on règle l'addition puis  on prend un taxi et on monte en ville, j'ai demandé à l'accueil les nuits sont chaudes ici, on a que l'embarras du choix. Bars, boîtes, casinos tout est présent je sens que ça va être divin "

"Je vote pour la boîte , histoire de décontracter. L'hôtesse nous a donné un nom l'Austin , c'est d'après elle l'endroit le plus branché et en plus c'est à quelqu'un de connu ici "

Sara a tranché donc .

"Ok pas de soucis, j'ai bien fait de  ne pas porter mes talons aiguilles en tout cas " Je ris de cette pensée. C'est arrivé à Line lors d'une de nos soirées endiablées, et résultat 3 semaines de plâtre .

"Oh lala oui je me souviens de la dernière tentative, et c'était plus que pitoyable "

Sara et Janice rient de bon cœur, des années à tout tenter, essayer sans aucunes limites, faire nos expériences, c'était tellement incroyable que les larmes me montent . Les souvenirs ....

J'ai l'impression que depuis quelques temps ils sont souvent présents en moi, comme une deuxième peau, happant mes pensées et mon énergie. Je m'interroge sur leurs poids.

Nous pouvons vivre un évènement important avec quelqu'un, le vivre différemment et de ce fait en garder un souvenir aux antipodes l'un de l'autre. Est-ce en fonction de sa perception des choses, de son vécu, sa culture ou de  son éducation ?

Mais le souvenir de quelqu'un on ne peut le transformer aussi aisément alors qu'en reste il après ?

"Janice ? Janice ? Tu viens on décolle, direction les pistes de danse ma belle "

Line m'observe de son joli regard bleu. Elle est vraiment belle, blonde, grande, teint mat, elle a tout pour elle. Les hommes tombent à ses pieds, mais elle n'en a que faire, elle profite de la vie, la croque à pleine dent, et se tient à notre promesse.... Vivre, le tout pour le tout, jusqu'au bout, jusqu'à essoufflement ou épuisement et enfin à cet instant on se posera et on avisera .

"Oui c'est bon allons-y , fonçons vers l'Austin les filles. A nous la chaleur des corps, l'odeur de sueur, et plus si affinités "

Je souris et glisse mon fameux clin d'œil de coquine qui fait tant rire les filles .

Le taxi nous dépose devant l'entrée, sur un boulevard immense. L'enseigne de la boîte de nuit est bleu, et clignote. Une file d'attente est déjà présente, des barrières sont installées et deux vigiles surveillent les entrées.

"Oh la vache, c'est grandiose. Je comprends que c'est la plus fréquentée" Line est la première à réagir.


"Effectivement, c'est l'endroit à ne pas rater apparemment " Sara et moi commençons à prendre la direction de la file d'attente, Line s'installe derrière nous et sort son miroir de poche

"Une mise en beauté s'impose, ce soir c'est le grand soir mesdames " ON s'esclaffe de rire, car pour Line tous les soirs sont des grands soirs .

Après 20 minutes c'est notre tour, on s'avance devant le vigile, qui nous observe de sa hauteur. Un monsieur propre comme dans les pubs, mais en costume, un peu plus classe.

"C'est bon allez-y "

En même temps que nous  pénétrons dans ce temple, je commence à me demander si c'était une si bonne idée. Connaissant les filles on en a pour la nuit, j'aurai du prendre ma pochette.

"La vache t'as vu ce monde Janice ? heureusement qu'on a pas gardé nos robes de plage on aurait fait tâche "

"C'est pas une simple boîte, c'est un club privé, de grande classe, tout le gratin doit venir ici"

On entre doucement, les unes collées aux autres, comme des gamines devant une boutique de bonbons. La musique titille mes oreilles, Porto, j'adore cette chanson, endiablée, et rythmée. On arrive dans une salle bondée, immense, ou les corps se déchainent, et s'entrainent. Sara nous fait signe des mains de la suivre, on se glisse alors dans cette foule de jeunes gens , s'immisçant dans leur intimité, et on se laisse voguer jusqu'au bar.

"3 Mojitos s'il vous plaît " Hurle Janice au barman.

Je me retourne, le dos contre le bar et je regarde la piste de danse. Le son monte dans mon corps, mes orteilles commencent à bouger, ma main tape sur ma cuisse, ça monte.Cette fièvre intense qui vous libère de toute pression et de toutes pensées.

"Vas-y Janice, t'en crèves d'envie, tu as bien besoin de décompresser après ce trimestre "

"Ouais t'as raison là je crois que ça en devient vitale "

Je me dirige seule sur la piste, je me faufile entre les couples, et je me place au centre. Doucement je me dandine, et commence doucement, lentement à me laisser aller, ça fait un bien fou. C'est alors que la plus belle des chansons commence, Asan Avidan, "One day".

Un régale pour les oreilles . Je bascule mon corps, ferme les yeux, et je me laisse bercer par cette jolie poésie. Des mois d'angoisse, et enfin cette liberté .

Soudain je sens un souffle derrière ma nuque, puis une odeur. L'odeur d'eau de Cologne , c'est un homme . Ça arrive souvent lors de soirées entre filles, ils se croient tout permis, et ils imaginent que si vous sortez qu'entre nanas c'est que vous êtes en quête de mâle.

Je me retourne avant que les mains baladeuses ne fassent leurs entrées, lorsque je me fige sur place . C'est encore lui, l'homme au costard de l'hôtel. Il est là derrière moi, il me sourit malicieusement, et m'observe de son regard pénétrant. Je commence à me demander s'il ne me suis pas, non pire, c'est un cinglé, il va m'enlever, me violer, et me tuer, mon corps ne sera retrouvé que des jours après dans l'océan, ce même océan qui me faisant tant rêver enfant. Puis je baisse mon regard sur son corps, bordel de merde. Est ce légitime de créer des spécimens pareils. Il est plus grand que moi environ 1 mètres 92, il est brun, élancé, musclé.

Ça je le devine à la manière dont sa veste de costume est tirée. C'est à cet instant qu'il se penche vers moi, la tête inclinée, me faisant sursauter pour me susurrer au creux de mon oreille :

"Je peux enlever mes vêtements si ça vous tracasse autant, mais par contre je vais devoir le faire en privé loin d'ici, sinon je vais être dévoré tout cru par les femmes de l'assistance "

Je hoquette de gêne, et le regarde embarrassée. Il a vu dans mes yeux mes questionnements, et ma curiosité malsaine. Il se recule et rit voyant mes joues devenir rouges de honte.

"Je suis navrée de vous décevoir mais l'égo surdimensionné en règle générale c'est une mascarade pour masquer l'inégalité que la nature nous a offert "

Il se met à rire, de ma réplique. Apparemment que je parle de ses parties si petites qu'elles puissent être l'amuse énormément. Ça en dit long sur sa personnalité !

"Ne soyez pas mauvaises joueuses. Aller une petite danse et je vous laisse ensuite à votre soirée copines, vous trouverez certainement de quoi satisfaire vos envies "

Sans me laisser de répondre, il place une main sur mon bassin, colle son corps chaud au mien, et fait glisser sa seconde main le long de ma joue, le tout sans me quitter des yeux. Étrangement je me laisse guider, je me laisse posséder sans questionnement, sans limites. Moi qui suis en règle générale celle qui prend les rennes, là je me laisse contrôler. Il ne me quitte pas du regard. Il nous fait tourner, lentement, doucement, sa main faisant pression sur mes reins. Je sens son souffle sur mes narines, son haleine, son souffle régulier et puissant. Il a l'habitude de contrôler, ça se sent. Il sait l'effet que produit son charisme et il en profite.

J'ai tout oublié, ou je suis, avec qui je suis arrivée. Je me perds dans le vert de ses yeux, semblables à une prairie .... C'est ça ma liberté à moi . Vivre au jour le jour, fonder mon édifice sur mes histoires, sur mes souvenirs, décider ou pas de continuer, pas de contraintes, rien. Comme un oiseau qui migre, et s'envole vers l'inconnu quand il le souhaite .Mon monde .Mon road trip de la vie . Comme là à cet instant précis, danser dans un lieu inconnu, avec le premier étranger qui se présente, tout en sachant pertinemment que dès demain ce ne sera qu'un petit morceau du puzzle de mon histoire.

Ce puzzle qui se forme doucement pour à la fin crée la personne que je serai, chacun laissant une trace indélébile en moi. La musique s'arrête, puis une nouvelle commence. Il me relâche doucement et me glisse délicieusement :

"Ce sera tout pour ce soir mademoiselle James, vos amies attendent au bar. Mais ne vous figurez pas que j'en ai terminé avec vous. Demain matin à 10h soyez opérationnelle. Je serai dehors et je vous réserve une petite ballade de complaisance, histoire de voir si mon égo surdimensionné cache réellement une inégalité "

Sur ces paroles il me fait un clin d'œil et me laisse là, seule dans cette foule immense. Le corps chaud comme un feu de cheminée, les pensées brouillées, la bouche grande ouverte . Il vient de prononcer mon nom de famille, je ne rêve pas ! Mais c'est qui ce mec ? Il pense vraiment que demain je vais bousiller mon premier vrai jour de vacances pour le suivre ? Il est cinglé ce mec je vais surtout prévenir la réception de l'hôtel, et lui péter les dents ça va pas faire long feu.

C'est avec une rage certaine que je quitte la piste et me dirige vers le bar ou je retrouve les filles imitant deux carpes échouées sur une plage.

"Fermez vos bouches les gonzesses, et gardez vos commentaires pour vous! J'ai besoin de boire un verre"

"Tu m'étonnes que t'as besoin de boire, j'ai cru que ta robe était entrain de cramer sur place et que tu allais te consumer "

"Oh la ferme Line, ce cinglé m'a déjà énervé alors par pitié t'y mets pas "

"Tu le connais ce mec ou quoi ?" Sara revient dans la course forcément !

"Non, enfin je l'ai croisé dans le hall de l'hôtel cet aprem mais c'est tout. Je ne connais pas son nom, rien, par contre lui il connaît le mien"

"  Tu te fous de moi là ???"

"Non Line il m'a appelé mademoiselle James, donc soit il est médium, soit c'est un psychopathe, imbu de sa personne, qui a couché avec l'hôtesse pour obtenir des informations "

"Et il te voulais quoi ? il est pas juste venu te faire danser torridement et épeler ton petit nom tout de même ?"

"Non il m'a donné rendez-vous demain matin à 10h et m'a fait la promesse de me montrer ce que la nature lui a offerte !"

Sara qui sirotait son mojito se met à avaler de travers, et à cracher sur le barman , le faisant pester.

"Tu déconnes ?? c'est quoi ce plan Janice ! Tu vas y aller ?" Line et ses questions. Je vois dans ses yeux qu'elle bave déjà.

"Ça va pas non, je veux pas finir torturé à vie avec des images dans la tête "

"NON, tu vas y aller ! On a lancé un jeu, on s'est fait une promesse, tu vas t'y tenir. La première consigne de notre jeu est pour toi, et elle sera : SORS avec cet inconnu bâti comme le fils d'un dieux Grec, nature généreuse ou pas on s'en contre fiche. Heu te signale que tu as le premier vrai truc de nos vacances. Pour ma part je suis allée aux WC, et une nana m'a posé la main aux fesses en me demandant si je portais des sous vêtements. Alors excuse-moi mais pour une fois que tu remportes la première aventure tu vas la vivre à fond et nous faire devenir jalouse "

Line.Line.toujours aussi impétueuse. Je vais couper court à cette conversation totalement insensée et qui en mènera nul part.

"Bon aller. Il est temps de trinquer à nos vacances, ce séjour qui sera le plus mémorable de tous les temps..."

En finissant ma phrase je lève mon verre, et je souris, à mes acolytes . Elles se regardent interloquées par ma réaction, mais capitulent et lèvent leurs verres.

C'est officiel, l'histoire démarre.Un chapitre va s'écrire. Et s'en le savoir ce chapitre va se révéler assez mouvementé, et plein de surprises .


VIVRE


Le tremblement de terre survient d'un coup, frappant mon corps tout entier, mon cerveau se faisant écraser.

Une sensation abominable, un tempo trop fort frappant mes oreilles, une attaque nucléaire .

"JANICE ! Bouge-toi et répond au téléphone, ou je te tue avec "

Mince c'est la sonnerie du téléphone de la chambre. J'essaye difficilement de me relever du lit, mon corps tout entier me fait souffrir, mais le pire c'est ma tête. Elle va exploser, si la sonnerie ne s'arrête pas maintenant. Je tends mon bras et décroche douloureusement.

"Oouiii" ma voix me semble lointaine, punaise on a vraiment été loin hier soir. Je commence à me souvenir effectivement, Austin, mojito, Line qui fait des paris, moi qui suit et boit encore, et encore...

C'est pas possible avoir fait des études et se comporter ainsi comme des sales gosses. Dès que je rentre je retourne vivre chez mes parents et je leur demande de m'interdire de fréquenter Line, ils le peuvent non ? même si je suis majeure ils le peuvent, non ils le doivent ça en est de ma santé mentale.

"Mademoiselle James? il est 9h, nous vous réveillons comme convenu pour votre rendez-vous de 10H. La voiture vous attendra dehors devant l'entrée, et il est indiqué sur votre mémo : penser à prévoir une tenue de plage. Voilà "

"Heu pardon je comprends rien de votre charabia, quel mémo ? quel rendez-vous ?"

"Je n'en sais pas plus je fais ce qu'on m'a demandé avec la précision : si elle ne se lève pas, il sera impératif d'allumer l'alarme incendie pour que l'eau se déclenche au dessus de son lit " OHHHHHHHHHHH ça me revient maintenant. Début de soirée, danse endiablée, apollon du sexe, rendez-vous ! Faut que je me lève .

NON ça va pas bien non, tu vas pas suivre ce taré dans une ville inconnue. Bon je me lève, et je vais aller voir la direction de l'hôtel et leur demander de m'aider à éloigner ce mec. Je commence à lever mon corps et là la nausée me monte , c'est avec une force incroyable que je cours jusqu'au WC , portant la main sur ma bouche.

Je me pose quelques instants et comprends que la journée promet d'être longue. Je saute dans une douche, l'eau bouillante coule sur mes plaies, me laissant revenir à la réalité.

Réelle et cruelle, toujours là, pas trop loin, prête à ressurgir à chaque moment, te rappelant tes choix . Je vais m'habiller, descendre voir un responsable, puis je vais appeler mes parents. J'ai vu qu'ils avaient tenté de me joindre hier par trois reprises, je ne peux pas les laisser sans nouvelles, sans serait trop qu'ils ne puissent supporter.

Inconsciemment je sors ma robe longue blanche de plage, une robe sans bretelle, qui laisse deviner mes formes. J'attache rapidement mes cheveux dans un style bien à moi, qui dit que je me fous de ma coiffure, et qui fait tellement négligée qu'elle en fait un style. Je prends mon sac , et je me glisse or de la suite sur la pointe des pieds, pour laisser les filles se reposer. Mon estomac fait du parachute, et me rappelle qu'on a trop forcer cette nuit.

Lorsque l'ascenseur m'annonce que je suis arrivée au rez de chaussée , je sens montée en moi un pointe d'inquiétude. Je ne sais pas pourquoi je m'angoisse à l'idée de le voir là m'attendre , ou au contraire briller de son absence et me rendre compte au finale que j'espérais quelque chose ... C'est bien moi ça, me poser dix mille questions, toutes plus contradictoires les unes des autres, et être au finale, incapable d'y répondre . Les portes s'ouvrent, et je m'avance doucement comme si je glissais sur une patinoire, sur ce sol brillant. Je ne relève pas la tête tout de suite, non je vais prendre l'air détaché et supérieur que les femmes confiantes ont . Je me dirige vers l'accueil, l'hôtesse d'hier n'est pas présente, elle est remplacée par un homme. "Bonjour, je m'excuse je voudrai voir un responsable." "Mademoiselle James ? Il y a quelqu'un qui vous, demande dehors "

Je tourne la tête, et je le vois dehors, adossé à une sublime bmw. Il a l'air de me dévorer à travers la porte vitrée, les mains dans les poches, des lunettes de soleil sur le nez, il se mordille les lèvres et me dévisage. Je m'avance comme hypnotisée par une émotion méconnue et je pousse les portes.

Il est là, il ne bouge pas. Il porte un pantalon en lin blanc, et une chemise bleue légèrement déboutonnée au col, un air décontracté et en même temps tellement classe, et naturel sur lui. Il a l'habitude de ce genre de scènes, ça se sent. Il est si sur de lui, de son pouvoir électrisant, qu'il en devient arrogant....

Mais je ne me décroche pas de cette vue, je continue de marcher vers lui, tout en me concentrant sur mes pieds, or de question de me vautrer sur le trottoir ça en ajouterai et je serai encore plus discréditer .

"Bonjour Mlle James. Pas trop mal à la tête ce matin ? Prête pour une virée dans les endroits privilégiés de l'île ?"

"Je m'excuse mais on se connaît ?

Il s'avance lentement vers moi, son regard dissimulé derrière ses verres noirs, le sourire narquois, un air nonchalant, supérieur .

Mon dieu qu'il est beau. Je sens ce parfum d'eau de Cologne envoûtant, qui titille mon ventre, fait frissonner ma peau. Je bave j'en suis presque certaine.

Je suis décontenancée de mes réactions, moi là fille qui a toujours su ce qu'elle voulait, si détachée des autres, je me sens attirée par ce corps, et cette personnalité.Mes réactions sont certainement en rapport avec mon état d'âme du moment.

Serait-ce une blague de mon amie pour me faire passer ces dernières vacances comme il se doit , une façon de m'offrir ce qu'il me manquait jusque là, du lâché prise. Elle en serait capable, elle sait que je suis perturbée et que je souffre de connaître la suite de mon existence, c'est pour cela qu' on a fait une liste, une liste des choses à faire là, maintenant en urgence, avant l'inconcevable.

"Non on ne se connaît pas, pas encore du moins, mais j'ai envie de faire votre connaissance, vous me semblez si mystérieuse que je souhaite passer un peu de temps avec vous. Ça vous choque ?"

Il s'approche de mon oreille et me susurre : "Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal, je suis bien élevé et mise à part au lit, si on me l'exige j'ai un profond respect pour les femmes."

J'écarquille mes yeux, j'arrête de respirer, serait-ce des avances ? un appel à quelque chose ?

"Vous ne pensez pas que je vais vous suivre sans siffler mot, sans savoir où nous allons, je ne connais même pas votre nom "

"Vous avez raison, et c'est très respectable, même si j'aurai imaginé que vous étiez un peu plus aventurière. Je m'appelle Thomas, et je vis dans cet hôtel    six mois par an, je ne suis pas un prédateur, et tout le monde me connaît, vous n'avez qu'à demander au concierge . Pour notre première escapade, je comptais vous emmenez dans un petit restaurant à 30 minutes d'ici, sur la plage, mais si vous préférez rester sur place, et rejoindre vos amies dans votre chambre, j'accepterai la défaite."

C'est à ce moment précisément qu' une porte s'est ouverte en moi, lâchant prise, laissant voler la peur, la raison, une délivrance de mon moi-intérieur assez révélateur . Je suis incapable d'expliquer ce qui me passe par l'esprit mais j'ai envie, une fois, une seule fois dans ma vie de ne pas réfléchir, ne pas analyser, ne pas décrypter une situation pour pouvoir décider de la suite. ET étrangement cela me procure une sensation de légèreté.

Je me retourne, j'observe l'hôtel et j'imagine les filles là-haut, angoissant à l'idée de ne pas me trouver.

"Ne vous inquiétez pas, à leur réveil elles trouveront une invitation pour des soins au spa, j'ai tout organisé"

"Ha je vois que vous avez pensé à tout, dans ce cas, je n'ai pas d'excuses du coup pour refuser cette invitation "

Je parle d'une voix qui m'est inconnue, mon dieu suis je transformée en guerrière de la séduction comme Line ,c'est certainement l'effet de l'alcool de cette nuit, sinon où est ce que je trouve cette force.

Il me tend la main, et je l'accepte volontiers. Il me guide alors jusqu'à la portière de sa décapotable, m'ouvre la porte et je me glisse à l'intérieur. Il ferme délicatement , fait le tour pour venir à mes côtés et prendre le volant.

" Maintenant qu'on a fait connaissance, et que tu me suis au bout du monde, je me permets de te tutoyer et de te préciser que tu ne vas pas le regretter je peux te l'assurer"

"Tu es toujours aussi sûr de toi ? ou c'est juste aujourd'hui que tu as décidé d'être un gros con ?"

Il se met à rire si fort que je sursaute, apparemment il aime qu'on l'insulte ça fait deux fois en moins de 24h.

"Et toi tu es toujours aussi contradictoire ? ou sait juste pour moi. Tu as beau me sortir des répliques sanglantes, ton corps me lance des SOS désespérés et je connais la signification "

Bordel, c'est pas possible, c'est une trahison. Ce corps est un sale traitre, je ne peux même pas compter sur lui, je le savais déjà depuis l'annonce, mais là c'est scandaleux. Je suis devenue un panneau lumineux rouge, appelant au sexe et à la débride, j'ai honte, c'est pas possible.

"Ne rougis pas, je trouve ça très mignon. Aller tu es prête déesse "

"Vas y avant que je change d'avis. Ça m'ennuierait de te laisser ainsi seul face à ton désespoir"

"Haha tu as beaucoup d'humour, j'adore, ça en dit long sur la suite des évènements" Le vrombissement du moteur, me sort de ma torpeur, il appuie sur son accélérateur, faisant gronder son petit bolide, et montrant toute la puissance de la bête.

"Tu sais ce qu'on dit sur les hommes qui achètent ce genre de voiture n'est ce pas ?"

"Méfies-toi jeune fille, ou tu risquerais de te retrouver plus vite que prévu attachée à mon lit. Si tu continues à me défier, tu vas vite le regretter et implorer mon pardon!"

C'est à mon tour de rire, de part la force que je trouve pour devenir arrogante, et de part ses réponses toujours très ciblées sur ses compétences sexuelles, il ne doute de rien. Et j'ai vite compris vu le ton employé lors de ses sous entendus qu'il est tout le contraire de ce qu'il veut me faire croire. La voiture quitte le parking, et nous voici l'un à côté de l'autre collés, mêlant nos respirations . Je glisse mes lunettes de soleil devant mes yeux, et j'attache mes cheveux, pour enfin me détendre, et admirer le paysage qui s'offre à moi . On longe la côte, l'océan, le banc de sable. C'est tellement beau que je pourrai rouler ainsi des heures durant. J'observe rapidement ces vies qui s'agitent , ces familles allant se baigner, ces surfeurs profitant des vagues, ces enfants ramassant les trésors de la plage. Des moments simples de la vie, symboliques de tellement de choses. J'aimerai être comme eux, si insouciante de tout, mais mon histoire m'en empêche, et je sens en moi la tristesse réapparaître doucement.

Chose surprenante de ma part, j'ai toujours aimé les hommes, j'ai eu bon nombre de relations, mais les choses étaient claires dès le départ, pas de promesses, pas de nous, juste un moment privilégié à deux, et chacun retourne ensuite à sa propre existence, et ça me convient très bien . Ils ne savent rien de moi, ma vie, mes secrets, une seconde Janice aux paradoxes de la vraie .

Avant tout ça, je vivais pour moi, je n'espérais rien des d'autres et je ne promettais rien à personne, c'était mon code de conduite. Aujourd'hui je ne suis plus moi même, je m'éloigne de mes principes, de mes idéaux, je suis une nouvelle ligne de conduite , répondant aux attentes de mes proches, et je me perds dans ce néant. Je me maintiens à la barre avec des contradictions néfastes qui ne me ressemblent plus. Je me suis perdue sur le chemin, et les conséquences me font mal. Le vent pulvérise mon visage, la vitesse propulse mon corps au fond du siège, l'air emplit mes poumons, légère comme un oiseau. Je l'observe doucement du coin de l'œil, il paraît calme, et en pleine maîtrise de soi, il est intriguant, mystérieux, et je n'arrive pas à savoir ce qu'il cache . Les êtres arborant de si grandes carapaces sont souvent ceux qui ont le plus de choses à dissimilées .

Quel est son secret à lui , ce qui peut l'anéantir et le dissoudre en un rien de temps. J'admire la force de ses bras, imposants, et je les imagine enveloppant tout mon corps docile et fragile et je sens ses doigts caresser chaque centimètre de ma peau.

Il est silencieux depuis le départ, voguant à ses pensées , je me demande s'ils nous imaginent dans une certaine intimité comme moi. La voiture ralentit sa vitesse, pour tourner sur un chemin le tout nous amenant en bout de course sur une petite plage, où se trouve un restaurant , il n'avait pas menti et étrangement ça ne m'inquiétait pas plus que cela au finale. Il stoppe le moteur, et tourne son corps vers moi, s'appuyant contre sa porte, il ôte ses lunettes et me fixe droit dans les yeux.

"Ça te plait ? tu vois je tiens toujours mes promesses, et je t'assure que ce n'est qu'un début"

"C'est superbe, comment connais-tu cet endroit paradisiaque ?"

"Je te l'ai expliqué je vis ici 6 mois par an pour mes obligations professionnelles, donc pour décompresser, et oublier un peu je sors et je voyage beaucoup le weekend. C'est le plus bel endroit pour manger, et se relaxer, tu vas voir. C'est comme si tu étais seul face à l'horizon, face au monde c'est assez particulier comme sensation."

"Tu amènes toutes tes conquêtes ici avant de les plonger dans ton lit ?"

"Haha non en règle générale il n'y aucun préliminaire, la case du lit est la première et la dernière option "

"Heu comment dois- je le prendre si pour moi il y a exception au protocole du bon gros dragueur de base ??"

" Hum prends le comme tu veux, mais je sens qu'avec toi je peux m'amuser, on joue dans la même cours ça se sent tout de suite. Je me trompe ?"

"Non, effectivement, je suis une joueuse et j'ai pour habitude de gagner, tu devrais faire attention avant d'y perdre toute dignité !"

" On se comprend on a le même langage ça se sent . Aller viens, avant que je passe à une autre étape là maintenant et que mes codes d'honneur s' effacent à tout jamais "

Il descend , contourne et vient ouvrir ma porte,un vrai gentleman en force. Il ferme la voiture, et me glisse une main dans le creux de mes reins ce qui me fait avoir un petit couinement qu'il le fait sourire de toutes ces dents. Il me pousse délicatement vers l'avant me faisant comprendre qu'il me guide à l'intérieur. Nous pénétrons dans le restaurant, calme, grandiose, il y a peu de clients à cette heure ci.

Le maître d'hôtel se dirige droit vers nous : "Messieurs, Dames bonjour, la même table que d'habitude ?"

"Oui merci" Nous avançons donc au fond, et là notre table nous attend, collée à la baie vitrée surplombant l'océan , l'infini.

"Installez-vous je reviens dans quelques minutes prendre votre commande."

"C'est ...C'est spectaculaire, vraiment sublime"

"Je sais c'est pour ça que je viens régulièrement, c'est important de pouvoir trouver un refuge où tout oublier".

Revoilà le mystérieux jeune homme qui cache des secrets, des blessures infimes .

"Prends ce que tu veux, la seule chose que je souhaite c'est trinquer à notre rencontre avec un merveilleux champagne ça te convient ?"

" Tu fais quoi exactement comme travail, t'obligeant à rester sur place six mois ?"

"Je seconde mon père dans ses affaires. Il dirige de grandes sociétés, et je me forme pour devenir son bras et un jour prendre la suite."

"Hum et bien ton avenir est déjà tout tracé, ça ne t'angoisse pas ?"

"Pourquoi je serai angoissé ? j'ai tout ce que rêve chaque Américain je ne vais pas me plaindre."

"Non c'est certain, mais au finale est ce toi qui décide réellement de ton existence, ou est ce ta famille ?"

"Je pense que c'est plus complexe que ça, et une simple analyse psychologique dans un restaurant, ne pourra répondre à tes interrogations! Je l'ai vexé. Je l'entends au son de sa voix.

"Excuse moi ça ne me regarde pas, et je dépasse les limites"

"Et toi parle moi de toi, tu fais quoi dans la vie ?"

Les questions dérangeantes, je m'y suis préparée attention aux réponses apportées.

"J'étais à l'université en littérature Anglaise, mais j'ai arrêté mon cursus il y a quelques semaines pour prendre une année de repos."

"Ha bon pourquoi ça ? c'est pas très commun de tout stopper en cours de route "

"Un ras le bol, une sensation que ma propre vie m'échappait, glissait entre mes mains, et vraiment le besoin de me retrouver."

"Et tes parents ils en disent quoi ?"

"Ils comprennent, ils ont toujours encouragé nos décisions et ils respectent nos opinions. Là dessus je n'ai même pas à me justifier auprès d'eux"

"Tant mieux c'est une bonne chose qui doit te soulager je pense. Et les deux jeunes femmes avec toi ce sont ?"

"Ma sœur et ma meilleure amie. Mais tu n'as pas besoin d'en savoir plus, tu en sais déjà beaucoup trop que je ne souhaitais te révéler. Je pense qu'une question supplémentaire, et je serai dans l'obligation de te tuer "

Je stoppe l'interrogatoire avant que ca ne prenne des tournures que je ne souhaite pas. S'il en sait trop je vais prendre la fuite, et étrangement j'aimerai un tout petit plus de temps avec lui.

"Tu utilises toujours l'humour comme protection ?"

"Et toi l'arrogance ?"

"Touchée jeune fille, tu es très perspicace dis-moi."

On se regarde et on se sourit mutuellement. Je sens dans l'atmosphère un courant électrique, et j'ai la sensation d'avoir un panneau lumineux sur le front où il est noté: prends moi tout de suite sur la table ou je ne réponds plus de rien, et vu son sourire il a dû le remarquer également . "On va manger en premier lieu et après si tu le souhaites toujours on avisera hein ! Je t'ai dit que je décodais le langage corporel des femmes en Ruth "

Pauvre type ! Mais punaise sexuellement attirant. C'est fichu, je me connais, je vais devenir obsédée tant que je ne gouterai pas à la chair défendue. J'ai la sensation intime que la vraie Janice revient vraiment en force, et bordel qu'est ce que c'est bon de se sentir pousser des ailes à nouveau. Le repas se passe merveilleusement bien sans grand discours, ou révélations. Nous parlons de tout et de rien, laissant voguer nos esprits dans un climat de sécurité et d'harmonie.

Il est déjà 13h, je n'ai pas vu le temps passer, il est donc temps de repartir . Nous nous levons, et quittons le restaurant, là il stoppe sa marche et me dit : "Tu veux rentrer ? ou une petite baignade te plairait ?"

"Heu une baignade ? j'ai pas de maillot ni de serviette on ne peut pas "

"Chochotte, il n'y a personne, et on a pas besoin de tout ça. Aller viens lâches-toi un peu ." Il n'attend pas ma réponse, il part vers la plage me laissant là seule. Oh pis après tout, c'est bien tout ça que je suis venue chercher ici non ? renaître et profiter avant le grand plongeon ? Il est l'occasion rêvée, la grande ligne sur ma liste d'envie, et je me bride l'esprit de peur et de questions, je vais vraiment pas bien. On a qu'une vie .

Je m'élance derrière lui, je le double et je lui crie : "Je te parie que je suis la première dans l'eau"

"A et je gagne quoi si c'est moi ?"

"A ça tu ne le découvriras que si tu gagnes petit homme arrogant." Sur ces mots, il hurle, et se met à courir tout en se dénudant. Il jette sa chemise laissant apparaître son torse de guerrier. Tout en muscle, bronzé, il me laisse alors défaillir sur place. Je me doutais qu'il était bien fait mais alors à ce point, je suis comme de la guimauve toute molle. Il lance ses chaussures et sans me regarder, ôte son pantalon et part aussi vite qu'il le peut pour sauter dans l'eau. Mince l'enfoiré à gagné, et de plus maintenant il va m'observer me dénuder. Je ne suis absolument pas pudique, mais là avec lui c'est presque une défaite que de le laisser assister à ça.

"Je t'ai prévenu je suis un joueur, j'aime gagné, et j'ai décidé !Maintenant pour ma brillante victoire je veux que tu te déshabilles là pour moi, délicatement "

"A tu veux jouer ? ok pas de soucis "

Je me mets à sourire, je penche ma tête doucement, et je dirige mes mains vers le bas de ma robe. Sensuellement je la remonte, prenant bien mon temps et observant ses réactions. Il divague je le vois, il aime le spectacle, il va pas être déçu.

Je me tourne, et balance mes hanches, il mordille sa lèvre et reste figé sur place. Je remonte ma robe et la passe au-dessus de ma tête, laissant entrevoir mon corps et mes sous vêtements blancs. Je jette ma robe, et j'avance jusqu' à pénétrer dans l'eau chaude, et d'un bleu incroyable. Il me fait signe de venir vers lui, tendant sa main. Je l'attrape et je sens tout de suite la chaleur émanant de son corps, la virilité de ses gestes, la force de ses muscles saillants . Il me tire à lui, et plonge ses yeux dans les miens, laissant glisser son autre main sur ma joue.

"Qu'est ce tu me fais ? tu me possèdes alors qu'on ne se connaît pratiquement pas, je suis complètement dérouté face à tout ça "

"Alors ne réfléchis pas trop, et lâches prise. Je ne te demande rien, et je ne veux rien "

"En réalité ce n'est pas de toi que j'ai peur, mais de moi" Il hésite un instant, puis se lance enfin. Il avance son visage, et pose ses lèvres chaudes et goûteuses sur les miennes. C'est notre premier contact intime, et je sens que nos corps réclament plus, attirés l'un à l'autre comme deux électrons. Ses caresses se font plus intenses, il me m'agrippe le visage des deux mains, insérant plus profondément sa langue en moi, contrôlant ainsi mes mouvements. Il a de l'expérience, je pensais le dérouter, mais je pense qu'aucun de nous deux ne peut l'être , nous semblons plus identiques qu'il n'y paraît malgré toutes nos différences. Sa main descend le long de mon cou, de mon corps, pour venir se nicher le long de ma cuisse. Il fait glisser délicieusement ses doigts sur ma peau tout en resserrant son corps au mien . C'est à cet instant que je sens pour la toute première l'ampleur de son désir. Nous arrêtons notre baisé, il recule légèrement et tourne la tête vers l'horizon.

"Je pense que je vais stopper là sinon je ne vais plus répondre de rien dans quelques secondes, tu as dû le voir"

Je ris car oui oui j'avais bien saisi. "On va reprendre la route, je vais devoir aller un peu au bureau je suis navré mais je n'avais pas vraiment prévu de quitter min travail toute une journée pour une inconnue complètement débridée."

"Pas de soucis, je comprends j'ai de toute façon plusieurs choses à faire de mon côté."

A ça je sors de l'eau et me dirige vers mes fringues et sans un mot, chacun reprend ses affaires, et nous nous dirigeons vers la voiture. Il sort alors de son coffre une serviette il avait finalement tout prévu. Il me la tend, je sèche mon corps et je me glisse dans ma tenue pour ensuite aller m'asseoir à ma place . Il ne dit plus rien, il démarre et prend le chemin du retour.

Le silence est pesant comme si tout était gâché de remords.

Je ne comprends pas trop ce qui a bien pu se passer et ce qu'il l'a rendu aussi hermétique d'un seul coup. Il est capable de passer d'une personnalité à une autre en l'espace de quelques secondes, et c'est assez déstabilisant bien trop pour moi . On arrive devant l'hôtel, je sors de la voiture sans que cette fois-ci il ne prenne le temps de m'ouvrir ma portière.

Je la referme et je lui dis : "Merci pour ce repas, et cette baignade, c'était très appréciable."

"De rien,c'était un plaisir pour moi aussi. Je vais travailler mais si tu veux on peut se retrouver plus tard ?"

"Écoute je ne sais pas, je vais rejoindre les filles, et essayé de passer un peu de temps avec elle, je ne sais pas ce qu'elles ont prévu donc je ne peux rien te promettre."

"Ok, alors bonne journée "

"Oui toi aussi" Il tourne la tête, démarre et s'éloigne faisant ronfler son moteur.

Je me mets à rire, c'est épique comme situation. Etre là abandonnée sur un trottoir par un inconnu qui vient d'user de son charme pour avoir quelque chose de vous.

Je devrais être fâchée, hurler, pleurer, et pourtant je ris à ne plus pouvoir m'arrêter.

Si ma mère me voyait elle m'enfermerait à tout jamais pensant que la folie me gagne.

Serait-ce les prémices de la fin ? Les effets des traitements ?

En tout cas c'est bon, si bon de se sentir vivre, et ressentir des sensations si contradictoires en soi.

Je me tourne alors et avec un air décontracté je rentre dans l'hôtel retrouver mes amies, ma famille.

 

 

                                               JOUER

 

Je me relaxe dans mon bain lorsque ca frappe à la porte.

« Janice, c'est moi je peux entrer ? »

« Oui Line entre »

Elle aborde son petit sourire malicieux et mesquin à la fois, entre délicatement, ferme la porte et me tend une coupe de champagne.

« Tiens ma belle, pour ajouter à ta touche plaisir du jour »

« Et me soutirer des infos sur cette escapade je suppose ? »

« Tu me connais trop bien, je veux tout savoir sans rien omettre surtout »

Je lui raconte donc tout en détail, elle ne dit rien, laisse juste échapper quelques sifflements de temps à autre.

« Heu tu veux dire qu'après ça il ta jeter comme une trainée comme ça, sans un mot, ou une explication ? »

« Oui mais étonnement je m'en fiche, même si j'aurai préféré passer un peu plus de bon temps avec lui, ça ne me dérange pas en soi cette décision, c'est aussi bien »

Line se met à rire, à se jeter par terre sur le sol de la salle de bain.

« Qu'est ce qui te faire rire ? »

« C'est que durant toutes ces années tu étais une diablesse avec les hommes, prenant, jetant, ordonnant. Tu décidais des règles, où, quand, combien de temps. Pas d'attachement, pas de règle juste une : rien de sérieux. Et là aujourd‘hui il suffit d'un regard, un pauvre mec imbu de sa personne, qui te met sa langue dans la gorge, et qu'il te jette comme ca sans un regard pour que tu comprennes du moins je l'espère, ce que tu as fait vivre à bon nombre de mecs et franchement ça ne vaut pas l'or du monde que de voir ta mine déconfite je te promets »

C'est vrai que c'est drôle ce retournement de situation sans que j'analyse une seule et unique fois ce sera ma grande première.

« Il faut bien un début et une fin à tout, trinquons à cette fin alors »

Line s'arrête de rire, je sens le malaise.

« Excuse-moi Line je suis maladroite. Je ne voulais pas dire ça »

« Je sais c'est juste que – elle s'avance vers moi et me prend la main- tu vas me manquer Janice, je t'aime tellement. »

« Toi aussi tu vas me manquer ma belle »

Elle m'embrasse sur le front, et je sens tout cet amour, ces années d'admiration, de folie, de rire, de pleurs qui s'écrasent là sur moi entre nous comme une page qui se ferme.

Après ces instants perturbants et intimes, nous optons pour un dîner dans notre chambre en pyjama, devant la tv, comme avant lors de notre enfance et de nos soirées filles.

Ce sont ces instants-là qui forgent les souvenirs, ils sont simples mais intenses et c'est ce que j'apprécie le plus dans une relation avec un proche. Un moment intime, dans un silence pieu, et qui signifie tellement au fond.

Le lendemain matin je suis réveillée par Sara qui me saute dessus avec son oreiller, m'hurlant de me lever.

« Arrête !! Arrête ça où tu vas le regretter Sara. »

« Lèves-toi le jour est à ceux qui se lèvent tôt et ton mec a laissé un message pour toi »

Mon mec, mais qu'est ce qu'elle raconte encore.

Je me tourne dans le lit, Line est là et comme par magie le mot mec la sort de sa léthargie.

« MEC ? qui a un mec ? »

« Personne Line, personne »

Je sors de mon lit, enfile mon peignoir en soie blanc à fleurs. Cadeau de ma mère pour mon départ à l'université, je l'adore.

Je marche pieds nus et m'avance dans le salon, c'est là que j'aperçois un somptueux bouquet de fleurs trônant sur la table. Je tends le bras vers la carte, Sara m'observe souriant à son tour, je devine ses pensées, mais elle se trompe littéralement.

J'ouvre l'enveloppe rose et découvre ces mots :

« Bonjour belle au bois dormant. Je m'excuse pour hier et ma fuite, une peur viscérale c'est emparée de mon âme et j'ai préféré fuir que comprendre. Je regrette énormément et j'aimerai me faire pardonner. Laisse-moi t'inviter une dernière fois à dîner. Une vraie soirée, un vrai moment, et on avisera si le jeu en vaut la chandelle si tu le permets. 20 h et en attendant prends des forces tu en auras besoin. »

Je vibre, j'ai chaud, je tremble. La chaleur monte entre mes jambes, mon ventre se crispe, et mon cœur palpite trop vite.

Des promesses, toujours des promesses. Des ordres encore et toujours, et du jeu.

« Nom de dieu, Janice, t'as intérêt à passer par une bonne épilation ma vieille »

Je fais un bond et je découvre sans grande surprise, Line en sous-vêtements prostrées derrière moi salivant devant la carte.

« Quelle finesse Line, bravo toujours égale à toi-même hein » Sara et sa politesse.

« Ba quoi ? Lis le mot, c'est un appel au sexe. Pas besoin d'être medium pour comprendre les sous-entendus »

Je me mure dans mes pensées, me dirigeant vers la baie vitrée et je me surprends à savourer cet instant, et à prier pour que le temps passe vite.

Les filles se lancent dans une discorde sur les mots, et la politesse, mais je n'entends plus rien.

Je rêve à ce qui m'attend, à espérer pour que ses mains caressent mon corps tout entier, et à toutes ces choses encore que nous pourrions faire. Je reprends vie, je reprends le dessus face à ces mois effacés.

« Janice ? Alors tu viens ou quoi »

« Quoi ? »

« Tu viens on va aller au spa puis on passera par la piscine et l'esthéticienne »

Après une petite toilette, et un enfilage de fringue de plage nous sommes allées nous faire masser, puis nous faire épiler comme Line y tenait tant.

Nous sommes enfin couchées sur nos transats toutes les trois, lunettes de soleil sur le nez, et mojitos dans les mains après ces heures à errer de soin en soin et après un bref déjeuner en terrasse.

« Rouge Janice. »

J'ôte légèrement mes lunettes et je vois un homme tout en muscle mais abominable moulé dans un slip de bain rouge, se pavanant devant nous »

« Petit zizi Line »

On éclate de rire, elle devait se dire la même chose.

« C'est désolant tout de même ne pas se voir tel que nous sommes et se voiler la face ainsi. »

« En même temps on ne parle que d'un slip de bain pas de quelque chose de plus existentiel »

« Parle pour toi, moi j'estime que ce choix-là est primordiale dans une vie »

« T'as vraiment un grain ma pauvre Line. Bon je vais pas m'éterniser, je vais monter et me préparer. »

« Tu y vas alors ? »

« Bien sûr que j'y vais-je veux voir si c'est aussi grandiose qu'il le laisse croire. Puis si je peux échapper à une soirée avec vous je ne dis pas non. »

« Pauvre naze ! Mais tu as raison, profite. C'est ce que tes parents voulaient en t'envoyant ici, ne te préoccupe pas de nous, fais ton chemin »

Sara est une sœur époustouflante et ça m'attriste de savoir que c'est à elle que reviendra le rôle de gardienne auprès des parents. Elle devra jongler avec sa vie, ses émotions, et la survie de nos parents. Si je pouvais tout changer.

Je me lève d'un bon avant de fondre en larme, et de changer de décision.

« Bon souhaitez moi bonne chance les filles »

« Bonne chance ma poule, et ce soir c'est le grand soir »

On rit encore et toujours, Line n'en perd pas une.

Je prends ma serviette, ajuste ma petite robe et je me dirige vers ma chambre.

J'ai encore le temps avant notre rendez-vous mais je dois appeler mes parents.

« Oui allo ? »

« Maman ? C'est moi, c'est Janice. »

« Oh ma chérie, ça va tu ça se passe bien ? »

« Oui très bien, c'est divin maman, encore merci pour tout. »

« Oh de rien ma princesse, c'est tout à fait légitime et ça nous faisait tellement plaisir. Comment te sens-tu ? »

« Bien, quelques migraines en fin de journée mais je gère bien, ne t'inquiète pas. »

«Je ne m'inquiète pas, je te fais confiance, tu es quelqu'un de responsable même si Line est avec toi ce qui devrait m'angoisser. »

« Haha tu adores Line et puis elle prend soin de moi. Elle me fait du bien tu sais. »

« Je sais oui, tant mieux. Bon je ne vais pas te faire perdre trop de temps, prend bien tes cachets, repose toi au maximum, et puis amuse toi surtout. Je t'aime ma princesse. »

« Je t'aime aussi maman, à demain. »

On raccroche le cœur serré, mes parents sont si bons.

Je me penche pour attraper ma trousse rose, ma trousse de survie. Je l'ouvre et je soupire en voyant ses comprimés, si nombreux et si indicatifs de mon état de santé.

Je prends ma dose, tout en buvant mon verre d'eau et je quitte la pièce, allant droit devant mon dressing décider de ma tenue de scène.

Finalement j'opte pour une robe blanche, fluide, sans bretelles. Elle me fait penser à ses robes des années 70 très en vogue. Je choisis des dessous en dentelle et un sautoir à fleur.

Je suis encore en train de me faire belle lorsque j'entends les filles rentrer, je termine ma coiffure, un chignon haut et de biais.

Je sors et là les filles hurlent de joie et je vois Line sauter comme un kangourou.

« Ok file mon fric Sara, tu as perdu ce soir ta sœur va faire pleurer ce petit prétentieux. »

« Oh fait ch… j'étais persuadée que tu allais te désister. Tiens voilà tes 10 dollars. »

« J'y crois pas vous êtes deux sales garces, vous pariez sur moi et mes sentiments. »

« Et oui que veux-tu nous sommes des amies minables, et odieuses, mais tu n'as que nous alors ! »

C'est à cet instant que ça sonne à la porte.

« Vous perdez rien pour attendre, ça va se régler demain tout ça. »

J'attrape ma pochette, saute dans mes sandalettes et je fonce bien plus vite que je ne voudrai laisser paraître vers la porte.

J'ouvre et c'est une hôtesse de l'hôtel qui est là :

« Bonsoir Mademoiselle, vous êtes prête ? »

Je vais pour sortir ne comprenant pas trop ce que signifie tout ce mystère encore, lorsque j'entends les sifflements de Line dans mon dos :

« E n'oublie pas Janice, toujours le premier soir, toujours »

C'est pas vrai , je claque la porte sentant le regard de cette jeune fille sur moi, elle doit se demander si on n'est pas en manque ou en chasse là.

Je la suis jusqu'à l'ascenseur et lorsque les portes se ferment et qu'elle appuye sur le bouton terrasse que je prends conscience de ce que je fais. Je souffle doucement, sentant l'angoisse couler dans mes veines et la tension monter en moi.

L'ascension est longue mais lorsque les portes s'ouvrent, je fais face à un appartement de standing.

La bouche ouverte, en apnée, je n'ose plus bouger. Je vais fuir et partir retrouver mon pyjama, mon lit et mon désespoir.

« Entre Mademoiselle il vous attend. »

Merde je l'avais oublié celle-là.

« Heu oui oui j'y vais merci. »

 

Je m'avance prudemment sur la pointe des pieds dans cette suite incroyablement belle et grande.

Ce qui me frappe en premier c'est cette vue surplombant la côte. C'est somptueux, intense, grandiose.

« Tu aimes ? »

Cette voix, je frissonne juste par ce son grave et puissant. Je le devine là derrière moi observant mes formes et mes réactions. Je me retourne et ce que je vois est encore plus exceptionnel que la vue.

Il porte un pantalon de costume gris clair le serrant légèrement et laissant deviner son désir.

Il porte également une chemise blanche, rentrée dans son pantalon, et légèrement déboutonnée comme à son accoutumé.

Il est beau, me souriant, et glissant son regard profond et brûlant sur moi.

Il s'approche de moi, lève son bras et passe son doigt sur mon menton remontant doucement vers mes lèvres.

Je sens son odeur, un mélange de fleurs et de muscade, un délice pour mes sens.

C'est juste un premier acte et je sens le feu d'artifice en moi.

« Tu es divine ce soir, merci d'avoir accepté. J'avais peur que tu ne viennes pas. »

« Je t'avouerai que j'ai hésité, mais je pars du principe que chaque être à droit à une seconde chance. »

« Je te dois des excuses pour mon comportement et des explications… »

Je le coupe avant qu'il n'entre dans des promesses ou des confidences qui briseraient mes espérances et m'obligeraient à prendre conscience de certains actes.

« Tu ne me dois rien, je ne veux pas savoir, je m'en moque complètement. Je veux juste passer une bonne soirée et dîner. »

Il se recule, observant mon langage corporel au cas où je mentirai.

« Très bien, dans ce cas je t'invite à venir boire une coupe de champagne. »

Il glisse ses doigts dans les miens et me tire vers lui. Je le suis dans une autre pièce et découvre une salle à manger aussi grande que mon studio, ou trône une table dressée de différents mets.

« J'ai commandé plusieurs choses, ne sachant trop ce que tu aimais. J'espère que ça te plaît ? »

« Heu tu plaisantes ? C'est parfait vraiment parfait. Mais tu vis ici ? C'est gigantesque. »

« Oui un avantage de bien gagner, et de vivre sur place plusieurs mois par an. »

Il lève son verre vers moi et je l'imite : 

« Je trinque à notre soirée, à nos retrouvailles, et à plus si possible. »

Je souris et je mordille ma lèvre, approchant ma coupe mais à cet instant je le vois reposer la sienne brutalement sur la table et se jeter sur moi.

« Et puis merde pour les convenances. »

Il agrippe ma nuque, colle son corps au mien et glisse sa langue dans ma bouche.

Il ne contrôle plus rien, je le sens respirer de plus en plus fort, son cœur bat si vite, son désir est grandissant, prêt à exploser en un rien.

Je le touche, posant mes mains sur ce torse musclé, bombé, je remonte mes mains sur sa poitrine, et j'arrache les boutons de sa chemise lui faisant ainsi comprendre que je veux également jouer, et que les règles ne sont pas qu'en sa faveur.

De ce geste il comprend le signal de départ, il m'attrape dans ses bras sans me quitter des yeux, et il traverse son appartement.

Nous entrons dans sa chambre je découvre un lit à baldaquins si énorme qu'on pourrait se mettre à 4 dedans. Tout est propre, soigné, classe. Les draps sont en soie, d'une jolie couleur une sorte de parme. De chaque côté se trouvent des fauteuils, et une jolie commode. Et toujours cette baie vitrée et cette vue sur la beauté du monde.

Il me pose délicatement sur le bord du lit, et se met à genoux et ôte mes sandalettes.

Pas un seul mot depuis tout à l'heure mais nous n'en avons pas besoin, nos corps parlent d'eux-mêmes.

Il enlève sa chemise et la jette sur le sol, puis il ouvre sa ceinture de cuir noir et laisse glisser doucement son pantalon sur le sol. Puis c'est au tour de son caleçon.

Je suis fichue, c'est ma perte. Le paradis existe et j'ai à faire à un ange.

Il est bronzé, et il a un corps parfait, sans aucunes ratures.

Mais lorsque je baisse mon regard je découvre avec stupeur que tout est bien musclé, c'est impressionnant tellement c'est énorme.

Il s'avance vers moi :

« J'ai tellement envie de toi, depuis le premier instant où je t'ai vu. Tu es d'une beauté exceptionnelle Janice, tu le sais j'espère. »

« Ne parle pas s'il te plaît. Je veux juste passer un bon moment, me faire du bien, mais laisse-moi oublier un instant ma vie, et ne dis rien. »

Je sais que c'est étrange à ce moment-là ce que je lui dis, et il ne doit rien comprendre, mais je m'en fiche. Je veux juste l'espace d'un instant paraître normale, ne pas vivre dans un bulle hermétique, m'éloigner de mon destin, et me laisser aller, juste là, quelques heures avant de reprendre ma triste existence.

Il ne pose pas de question, comme s'il devinait le poids de mon silence et de mon mystère.

Il me couche sur ses draps soyeux, et laisse glisser ma robe le long de mon corps brûlant.

Il arrache ma culotte découvrant ainsi mon corps nu, me laissant ainsi esclave de son regard.

Il se couche sur moi et m'embrasse les seins, laissant glisser sa lèvre sur mes tétons.

Je me cramponne aux draps sentir l'explosion du désir gonfler dans mes entrailles.

C'est si bon, que j'hurle déjà. Il descend doucement sans jamais ôter sa bouche de mon corps, léchant ainsi chaque partie de mon anatomie pour finir dans la partie la plus intime de mon corps.

Il me fait vibrer comprenant comment il faut parler à ce corps meurtri et en souffrance.

Je me cambre au moment où tout arrive. Mon cœur prêt à me lâcher, mon ventre faisant le grand huit, soupirant, soufflant, je crie et je me mords les lèvres si fort qu'il me semble sentir le goût du sang dans ma bouche.

C'est extraordinaire et pourtant je sais que ce n'est que le début, le début de cette folle nuit ….

 

Il se redresse, et bascule sur le côté pour ouvrir sa table de nuit. Il en tire quelque chose et je devine ce que c'est lorsque j'entends le bruit du papier qui se déchire.

Quelques secondes plus tard il revient vers moi, et nos regards se croisent.

Il pense deviner mes intentions, il est loin du compte, loin de la vérité. Et je suis certaine à présent que je ne vais rien lui révéler.

Il effleure mon visage du bout de ses doigts, il médite, réfléchit encore pour savoir s'il n'est pas trop tard pour reculer.

Je l'invite donc à me rejoindre en le poussant sur moi, chose qu'il fait et je sens qu'il se ressaisit.

C'est là qu'il entre en moi de toute sa force, me dominant ainsi et me faisant un effet de surprise.

Il prend son temps, entrant, sortant de mon corps, à sa guise.

Il donne la sensation de jouer de la musique, contrôlant chacun de ses mouvements, tous ayant une importance primordiale pour le grand feu de joie finale.

On ne lâche pas nos regards, comme si on avait le besoin de sentir l'autre jusqu'au bout, tout du long. Ensemble, entièrement.

Lorsqu'il accélère la cadence, je sens que nous nous perdons dans les méandres du désir.

Nous ne sommes plus maître de rien, plus de faux semblants, plus de frontières, rien que nous deux…

Deux âmes perdues trouvant réconfort dans l'acte charnel, espérant ainsi trouver enfin réponses à quelque chose.

Il jure, et en même temps j'hurle ma perte aussi fort que je le peux.

C'est extraordinaire, brutale, et délicat à la fois, aux paradoxes de toutes mes attentes.

Il se couche sur moi, nos corps sont en sueur, et nous sommes essoufflés et vidés.

 

Il se couche à mes côtes et nous tentons de reprendre notre souffle et nos mots.

« Tu voulais peut-être dîner avant ? »

Je ris, c'est une façon de passer à autre chose que de parler de ce qui vient de se produire.

« Oui je n'étais passée que pour ça, et je suis stupéfaite que personne ne t'ai appris qu'on ne devait jamais servir le dessert en premier. »

« Haha effectivement, j'ai un soucis comme tu peux le constater avec les bonnes manières. »

« C'est navrant tout cela. »

Il appuye sa tête sur son bras plié, et me regarde en riant.

Si j'avais su à cet instant précis que j'allais briser son cœur, briser ses rêves et ses espérances, je serai partie en courant, avant de causer autant de dégât. Mais si j'avais pu également imaginer en venant ici qu'il allait me sauver de mon ignorance, et enfin apporter les réponses à cette analyse si profonde que j'essaye de combler depuis tant d'années sur l'importance des êtres humains à trouver un partenaire dans la vie…..

 

Si nous avions pu savoir tout cela avant cette soirée, serions-nous tout de même là, nus, couchés l'un et l'autre dans ce lit ?

Il pose un baiser sur ma bouche et se relève, me laissant ainsi admirer son corps d'Apollon.

Je n'en perds pas une miette, après tout c'est un droit après nos ébats.

Il ne met que son pantalon sans prendre la peine de le fermer et me glisse :

"Je vais réchauffer le plat, tu viens ?"

"Oui j'arrive laisse moi quelques secondes."

Il sort de la chambre et je l'entends mettre de la musique dans la pièce d'à côté, et s'afférer .

Je me redresse et j'observe la mer dehors. C'est incroyable mais pas un instant je ne me suis inquiétée de savoir si on pouvait être vu ou pas. je ris à cette pensée osée.

Je me lève et enfile sa chemise, elle sent son odeur pénétrante et enivrante.

Je la boutonne le strict minimum et je pars à sa trace dans la suite.

Je le retrouve penché sur la table de la salle à manger, allumant des bougies, et positionnant les assiettes.

"Ha te voilà, prends place, je vais te servir."

Il tire une chaise et c'est avec une  certaine sérénité que je m'installe.

"Je vois que tu portes ma chemise, c'est désolant je vais devoir la récupérer à un moment ou un autre jeune fille, vous cherchez les problèmes."

Il a ce sourire malicieux qui en dit long, et j'en profite alors pour glisser mon pouce sur mes lèvres.

Ca a son effet je le sais, je commence à connaître ses signes.

Il me donne ma coupe de champagne et il s'installe face à moi.

"Ca va ? tu ne dis rien." Serait-il inquiet?

"Je vais merveilleusement bien, j'ai trouvé le moyen de déstresser avec le dîner ." Il rit de mon allusion .

"Ecoute je suis navré pour hier vraiment, j'ai eu le comportement de..heu..."

"Un connard ? "

"Heu oui ce n'est pas forcément le mot que j'emploierai mais oui si cela te parle."

"Je t'ai déjà expliqué que je ne veux pas d'excuses, rien, je ne suis pas ce genre de filles, et je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de choses."

"Tu es mystérieuse, au paradoxe des autres femmes, j'ai beaucoup de mal à te cerner."

"Tu n'as pas besoin de me cerner, ou m'analyser. Je ne suis ici qu'un mois, je suis en vacances et je refuse de me brouiller l'esprit ou l'énergie avec ce genre de choses, tu comprends ?"

Il soupire, et tire violemment son assiette à lui.

Ca ne lui plaît pas, il n'as pas l'habitude de ce genre de comportement. Il ne peut contrôler mes pensées, ou mes actes et c'est déstabilisant pour lui, une première. 

Le repas ce fait dans un certain calme, il me parle de sa passion pour la voile, de ses journées de travail, et de sa vie ici loin de chez lui.

Je l'écoute sans vraiment apprécier, je mange dans grande faim, je suis juste là assise comme spectatrice.

Je pense à ma vie, à tous ces rêves que j'ai abandonnés, ces espoirs perdus.

Je suis fatiguée, et ma migraine ne me lâche pas.

Il doit le sentir, il se fait distant dans ses paroles et ses actes.

Il doit me prendre pour une nympho qui ayant eu ce qu'elle souhaitait ne fait plus aucun effort niveau comportement.

A la fin du repas, je me lève pour débarrasser, il se lève un peu brutalement, et pose sa main sur mon dos :

"Laisse, quelqu'un viendra le faire. Suis-moi sur la terrasse."

Je me laisse guider à travers la pièce et là il ouvre ses fameuses baies vitrées et laisse apparaître une superbe terrasse avec un salon de jardin .

Il m'indique que je peux prendre place, et repars vers la cuisine.

A son retour il tient du champagne et deux assiettes à dessert où se trouve des parts de gâteaux.

"Le voilà ton dessert princesse tu vois tout vient à point fermer."

"Hum alors c'était un apéritif finalement ? ça me convient également. Même si c'était peut être un peu trop léger à mon goût."

Il  rit et bascule sa tête en arrière:

"Tu es la première à oser remettre mes compétences sexuelles en cause, je sens que tu cherches vraiment à me mettre en colère."

"Je n'oserai pas non, mais si tu faisais un peu plus d'efforts je n'aurai pas à te dire tes quatre vérités."

A  ces paroles j'ajoute mon air le plus hautain histoire d'ajouter une crédibilité à mes paroles.

Ca l'agace je le vois, et ca l'existe. La résistance est une sensation assez nouvelle chez lui, et il à l'air d'y prendre plaisir finalement.

D'un bond il se lève, s'avance vers moi, arrache ma chemise, et me retourne sur le canapé en rotin.

Mon dieu il est cinglé, il va pas oser là , maintenant.

"Tu..Tu fais quoi ? Si on nous voyait ?"

"Tu te tracasses pour ce que les gens penseraient maintenant ? pourtant tu n'as pas l'air d'être le genre de fille à prendre conscience de l'image qu'elle peut envoyer."   

Ok touchée ! Il n' a pas tout à fait tord et en même temps il ne me laisse pas trop le choix, je ne me vois hurler à l'aide.

J'entends le bruit de l'emballage se déchirer et d'un violent coup il entre en moi comme une bombe me laissant pousser un hurlement.

Il agrippe d'une main mes cheveux et tire violemment tout en continuant son va et vient incessant .

C'est fort, puissant, brutale, tout comme j'aime .

Il a saisi comment répondre à mon arrogance.

Un dernier geste violent et il gémit de plaisir, pour se coucher sur mon dos et relâcher la pression sur mon cuir chevelu.

"Si tu continues de me provoquer  tu vas vraiment regretter tes paroles."

A cela il claque mes fesses...

Il recule et remonte son pantalon, c'était tellement rapide que je n'ai pas eu le temps de réaliser qu'il l'avait enlevé.

"Je n'avais pas fait attention avant, mais que représente ton tatouage sur ton dos ?"

Je me redresse, et tente bien que mal malgré les tremblements de mon corps de remettre ma chemise.

"Ce sont des papillons. Un envol de papillon. Ca représente la liberté, le détachement, moi en quelque sorte."

"C'est très joli, très subtil j'aime beaucoup. Et pourtant je ne suis pas un adepte des corps de femmes tatoués."











 

 




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