A tu et à moi

alexe

comme le passé ressurgit parfois

Il faut que j'apprenne à parler à une autre personne qu'à tu.

Ce toi qui change de visage, ce tu oppressant et libérateur.

Ce « tu » qui par la force des choses n'exprime rien.

C'est ce que j'essaie d'apprendre à mes élèves, ce tu et ce toi, cette finesse entre les interstices. C'est un mot que nous avons vu. Puis que nous avons tu.

Heureusement que nous avons tu. Sans ce toi qui se tait je ne suis plus qu'une faille dans laquelle ça pleut comme à Austerlitz.

Ça pleut des coups, ça pleut des corps.

Au milieu coule une âme vierge.

J'ai aimé.

L'une d'entre elles me dit : pas de passé composé avec les verbes de sentiments.

Je lui réponds que ce n'est pas vrai.

Je prends le temps de réfléchir.

Et je lui dis que ce n'est pas vrai.

Puisque je t'ai aimé.

Cela prouve-t-il que ce soit rigoureusement terminé ?

En français, à peu près, oui, on peut le dire.

Dans l'absolu, on ne le saura jamais. Tout ceci peut tellement se raviver d'un seul coup.

Une auteure qui disait : non, pas d'adverbe, ou bien, le moins possible.

Personnellement je lui en fiche mon billet.

Tout ceci peut tellement se raviver subitement, si j'en ai envie.

Si tu n'es plus si… tu.

Cela ne fera même pas un bon palindrome.

Tant pis.

Tout est une question de méthode.

Mais est-ce bien moi qui parle ?

Parfois je m'interroge

Et je ne trouve aucune réponse

Car je peux déguiser sa voix

Car je peux réinventer le reste

Et finir au fond d'un grand cru désarmant.

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