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A une passante
palamas
o toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais
Plaisance, 7 heures du matin. Je monte encore ensommeillé dans le métro. Mon regard accroche les yeux noirs d’une femme, au-dessus d’un journal. J’attends qu’elle découvre le bas de son visage. Un nouvel écart du conducteur révèle fugitivement un centimètre supplémentaire, le haut du nez, une pommette. Duroc, elle range le journal et dévoile des traits somptueux. Puis, elle se lève et descend, la démarche féline, sensuelle. Je me colle à la fenêtre pour l’apercevoir une dernière fois. La rame la dépasse. Elle me sourit. Mon double féminin, à peine rencontrée et perdue à jamais.