Accomplissement extatique
sarah-okant
Accomplissement extatique
Il y a ces jeux où il y a « je ». Il y a les jeux où l’on est deux, et dans ce jeu des amoureux, la jouissance est l’essence de l’effervescence.
Entre elle et lui, meure l’interdit, et sans un mot s’effacent les non-dits. Insistent les regards quand le silence dénonce ce sentiment si rare.
Il court vers la folie, plus elle s’approche de ses envies…
Derrière le rideau, court, s’enfuit un filet d’eau. Il fait chaud. Il n’entend plus que le son de sa peau. Elle raisonne, elle détonne dans la douceur qu’elle lui fredonne.
Seuls les arômes de son corps la dévore, l’évapore. Au sein de l’atmosphère se libère l’énigme à cette invitation mystère.
Dans cette fable réinventée, les amants vont s’aimer. Qui sont-ils ? Où vont-ils ? Peu importe, car devant la porte du désir, la magie n’est plus que celle du plaisir.
La princesse est échaudée par la chaude arme de son aimé. Le prince ne deviendra pas roi, mais sur son corps aura ses droits.
Glissent les douces lèvres sur un souffle suave. S’immiscent les doigts fins entre les plis formant l’entrave.
Progressivement, s’abaisse la princesse alors que le prince lèche. Il lèche, s’allèche au sein des vallées exposant ses bourgeons déployés. Durs contre sa langue, il absorbe les formes voluptueuses de ces mangues.
Sur Mamma Mia, il cherche l’Ouverture. Les bouches se lient, voilà que s’enlisent les lèvres et le frisson devient fièvre. Deux visages s’envisagent, juste pour le goût d’un baiser excité.
Contre le palais de la princesse, il s’invite pour un rite qui bien vite lui dictera sa conduite.
Se laissant porter, jambes entrelacées, la Tornade s’enclenche et les corps tremblent. Vibration du plaisir, fredonnement de soupirs.
Les secondes passent, et le prince couche enfin sa brune, cachant pour un moment la face de la lune.
Dans la puissance de l’Imperator, sa bouche s’emplit de son trésor. Elle suce le lingam, l’absorbe pour qu’il réclame. Encore contre sa joue, encore pour être à bout. Le jeu le pousse au vice alors elle se dévisse. Elle allonge son brun, joue Le poisson entre ses reins. Elle le tient. Elle le détient si bien que sa queue se retient. Encore un peu. Encore quelques aveux.
Maintenant princesse, tourne ta lune, pour jouer à La Roue de la fortune. Son yonis est devenu son délice et leurs têtes sur leurs sexes dès lors, se hissent, glissent dans les moindres interstices. Un instant si puissant, que le prince se contient au tournant.
Il voudrait voir la lune et ses lueurs, dans le ballet du Boa constricteur. Sentir entre ses lèvres, s’épanouir son clitoris.
Pour elle, une invitation aux plus belles sensations quand en elle, glisse doucement le frisson. Elle sent que sa langue lui jette un sort quand elle se frotte sur sa petite pépite d’or.
Basculée dans la Grotte flottante, la friction devient de plus en plus excitante. Elle est au bord, plus il l’adore. Ruissèle la passion entre ses cuisses. Il ne lui faudra plus très longtemps avant qu’il ne se hisse.
Le voilà qui se cambre comme l’animal, s’enfonçant dans l’antre où il se cale. Sur Le Saut du tigre, il va et vient entre ses reins. Elle le sent, le ressent et ça lui fait du bien. Encore ce va et viens, encore ce coup qui créait le lien.
Il la retourne, elle se détourne. Il a ce feu au fond des yeux. Le Dragon la pousse soudain à l’abandon. Lingam et Yonis se lient et délient dans la confusion de ce bouillon de sensations.
Encore quelques instants de répit avant de les pousser au délit.
Dans le jardin suspendu, la princesse contre le roseau tendu, plie dans un gémissement plein de délicatesse.
Mais sur Eau et lait, les idées s’emmêlent, les corps se mêlent. Encore une dernière valse des chairs avant que jouissance et évanescence n’opèrent…
La semence du prince, disséminée dans le royaume de la princesse, achève la quête.
Détendus, apaisés par l’osmose, par laquelle les âmes explosent, les esprits se laissent le temps d’un répit. Un dernier baiser vient sceller tous leurs secrets et les corps se voient ainsi libérés.
L’amour mort pendant leur combat, refleurira à nouveau à l’aurore de nouveaux ébats...