Ad augusta per angusta

pytheasfrog

 Au-delà de tes mots

Sont des déserts brûlants

Et des océans pluvieux

Au-delà de tes lèvres

Sont des sanglots mouillés

Et des larmes chagrines

Au-delà de ton cœur

Sont de vieux amants

Et leurs faces livides

Au-delà de ton corps

Sont des cicatrices

Tracées par des amours griffus

Au-delà de mes mots

Sont des larmes de sang

Et des tornades amères

Au-delà de mes lèvres

Sont des rires d’enfant

Et les pleurs d’une mère

Au-delà de mon cœur

Gît le lit des maîtresses

Que j’ai eues grimaçant

Au-delà de mon corps

Sont des plaisirs acides

Faits de rêves uniques

Au-delà de nos mots

L’espace est grand’ ouvert

Au-delà de nos lèvres

Nos souffles s’entremêlent

Au-delà de nos cœurs

Nos battements font UN

Au-delà de nos corps

Nos ardeurs nous rassemblent

Et j’ai courbé mes mots

A ceux de ta passion

Et j’ai fermé mes lèvres

Sur tes lèvres offertes

Et j’ai ouvert mon cœur

A ton battement d’ailes

J’ai envahi ton corps

Par la porte étroite

Perlée par la rosée

Là où frise un buisson

Et j’ai accédé

Au plaisir inconnu

Par ton corps répandu

Dans les eaux du Léthé

Et j’ai su ce qu’était

Que d’aimer par passion

Tu es le papillon

Sur l’épaule des anges

Et quand ils te dérangent

Tu leur sers de bâillon

Tu as le corps brûlant

Des Vestales anciennes

Qui consument et retiennent

Un feu noir en leurs flancs

Tes yeux sont des vitrines

S’y reflètent dedans

Les sourires béants

Des amants d’opaline

Leurs regards sont cassants

Etoilé et vitreux

Et l’on ressent en eux

Que s’est figé leur sang

Ta peau comme la soie

Des empereurs de Chine

Dans ses reflets devine

Les frayeurs d’autrefois

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