Adieu, mon frère...

Dominique Capo

Poème onirique...

Moi qui ait tant de fois assisté à la Mort prématurée de l'Etre Aimé ; des déserts de Mésopotamie aux plus hauts buildings de New York city ; des plaines vallonnées d'Europe Occidentale aux fins fonds de l'Asie Orientale ; je ne puis que constater, désespéré ; les méfaits de cette Faucheuse condamnant à l'illusoire et à la folie ; ces proches dont la seule faute a été de croire en une Destinée qui leur a tout pris.

Car, moi qui ait vu ceux que je chérissais s'éteindre les uns après les autres ; au gré des vicissitudes de cette existence injuste ne tenant aucun compte des nôtres ; j'ai souvent hurlé de douleur au cœur de la nuit. Puis, je me suis souvenu de mon attachement à ce vide intérieur ;  me faisant suivre une route que, seuls les Dieux du Trépas arpentent avec bonheur. Pourtant, s'il y a une chose que je n'ai jamais pu supporter ; c'est de voir disparaître celui qui n'a pas terminé de profiter ; d'une Adolescence riche d'événements enchantés et euphoriques. Puisque, lorsque j'ai découvert ce corps inanimé allongé sur le bord de ce chemin ensanglanté ; j'ai été pénétré de ces nombreuses images idylliques ; surgies d'un passé idéalisé que mon Frère a contribué à rendre magique.

Et aujourd'hui que j'ai grandi et que j'ai construit ma propre vie ; je cours toujours derrière ce Rêve fantastique et meurtrit ; ce jour Maudit ayant anéanti toute perspective ; de partager avec lui ce qui nous a unit au cours de cette enfance hélas trop hâtive. Dès lors, si je suis aujourd'hui si sensible au Charme et à la Beauté de ces Femmes qui m'envoûtent de tant de manières ; différentes, et m'entraînent malgré moi dans des lieux uniquement connus de ces Hommes éprouvant une peine délétère ; c'est parce que celles-ci me permettent de combler, même de manière éphémère ; ce Néant rongeant mon Ame et m'affaiblit au point de me rendre amer.

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