Ah, les vacances en famille

Dominique Capo

pensée personnelle...

A partir de ce soir – quoique demain, je suis encore chez moi -, je devrais être relativement moins disponible. En effet, ma mère et ma grand-mère arrivent chez moi. Elles demeurent à mon domicile demain, afin de se reposer un peu ; mais aussi, afin de profiter de leur séjour pour s'y promener et pour y effectuer des achats de spécialités locales. De fait, demain, je devrai pouvoir effectuer mes travaux habituels demain ; quoique moins longtemps. Par contre, mercredi, je ne pourrai certainement rien publier.


Heureusement, j'emmène mon ordinateur portable avec moi. J'ai accès à une connexion internet – parfois défaillante il est vrai ; ce qui me fait enrager et me stresse particulièrement lorsque cela advient -, qui me permet d'éditer quotidiennement mes textes sur les sites ou réseaux sociaux auxquels je contribue. Mais moins malgré tout.


Un, parce que je suis avec ma famille, et que les horaires qui sont les miens lorsque je suis avec celle-ci dans mon lieu de villégiature sont différents. D'autant que s'il y une chose sur laquelle ma mère est intransigeante, c'est les horaires pour manger. Ce qui me cause quelques soucis épisodiquement lorsque je suis concentré sur l'article que je suis en train de rédiger. Et qu'il me faut un minimum de temps pour arriver à une coupure de texte sur laquelle je puisse rebondir aisément plus tard.


Deux, parce que la connexion internet, ainsi que l'ordinateur portable dont je me sert là-bas, sont beaucoup plus lents qu'à mon domicile. Ce qui ne manque pas de me mettre sous pression. Mes journées sont chargées en ce qui concerne mes séances d'écriture lorsque je suis chez moi. De fait, je dois restreindre un certain nombre de mes activités, partages, échanges, lorsque je suis dans mon lieu de villégiature ; si je veux avoir assez de temps pour me consacrer à l'essentiel. Et même là, parfois, avec toute la bonne volonté du monde, je n'y parviens pas toujours.


Néanmoins, j'emporte une partie de mes notes liées à mon ouvrage en cours de rédaction « les Origines idéologiques et ésotériques du Nazisme ». J'essayerai, de temps en temps, d'en poursuivre la construction. Comme j'emporte avec moi le premier volume de la « Roue du Temps », une saga d'Héroic-Fantasy que j'ai découverte il y peu. Comme les premières centaines de pages de ce tome – qui compte 800 pages – m'ont plu, j'ai commandé les sept tomes suivants. Tous possédant en moyenne 700 pages. Plusieurs mois me seront probablement nécessaires pour l'achever.


Comme l'année dernière, lorsque je me suis attelé à la lecture de cinq monumentaux volumes de l'épopée du Trône de Fer. J'avais alors visionné, sur les conseils d'un ami, la première saison télévisée, qui m'avait enthousiasmée, je l'avoue. J'ai, bien entendu, immédiatement acheté les saisons suivantes, et j'attends la sixième avec autant d'impatience que de perplexité. Car ce sera la première qui s'éloignera de l'œuvre originelle de G.R.R. Martin. Celui-ci ne l'ayant pas achevé littérairement parlant. En tout état de cause, autant la série que les livres m'ont enthousiasmé, pour ne pas dire plus. J'en suis devenu « fan ». Et je ronge mon frein en attendant la suite. Néanmoins, l'année dernière, il m'a fallu près de quatre mois de près de quatre heures de lecture tous les soirs, pour venir à bout de cette saga. Mais, cela a été un vrai régal ; un de ceux que l'on éprouve rarement dans ce domaine.


J'estime d'ailleurs que le Trone de Fer – les livres – sont du niveau du Seigneur des Anneaux, de Tolkien. Autre œuvre majeure et fondatrice en ce qui concerne la littérature d'Héroic-Fantasy. Celle-là, je l'ai lu il y a longtemps, et j'en garde encore des souvenirs empreints de nostalgie et de passion. Elle est l'un des piliers qui a autorisé à mon imaginaire personnel de se constituer, à une certaine époque ; notamment quand je participais à des groupes de jeux de rôles sur table. J'étais alors le « Maitre du Jeu » et le concepteur de scénarios ou de campagnes – ADD, Vampire, l'Appel de Cthulhu étaient mes préférés. Et, le Seigneur des Anneaux, Dragonlance à la même époque, ou autres, ont été, quand j'étais plus jeune, une des portes qui m'ont donné l'envie de rédiger mes propres récits. Avant, ensuite, de me conduire, avec mon passage à la Bibliothèque Nationale de France et les recherches que j'y ai effectué, puis à l'Université Paris XIII et Paris VIII, sur des chemins plus escarpés. Où Histoire, Religion, Théologie, Philosophie, Mythes, Légendes, Civilisations, etc. ont enrichi ma spiritualité et mon désir d'évoluer de maintes façons.


Bref, tout cela pour dire, que cette année, je vais emmener avec moi les trois premiers « gros » volumes de la Roue du Temps dans mon lieu de villégiature. Les suivants, je m'y plongerai à mon retour. Car je pense que ces trois premiers volumes seront suffisants pour occuper la plupart de mes soirées, avant d'éteindre vers 1h du matin. Evidemment, j'emmène aussi quelques DVD de films. Puis, nul doute qu'avec le lecteur DVD qui se trouve dans ma chambre, avec sa télé, j'aurai l'occasion d'enregistrer des émissions, des débats, des documentaires, etc. supplémentaires.


Pour le reste, je profiterai, bien entendu, de moments privilégiés avec ma famille autant que faire ce peu. Bien que cela ne soit pas toujours des plus faciles puisque celle-ci a des préoccupations et des centres d'intérêts très éloignés de miens. Il a, en effet, extrêmement longtemps, avant que ma mère comprenne et accepte mon métier, ma vocation, et ma passion, en tant qu'écrivain, chercheur, intellectuel ayant de fortes attirances pour la Philosophie, entre autres. Ma grand-mère, qui vit avec elle depuis quelques années, y est presque-totalement hermétique. Pour cette dernière, ce qui compte en effet avant tout, c'est que l'emploi auquel je me voue soit rémunérateur financièrement. Et même si je suis autonome, et sans problèmes en ce qui concerne cet aspect du quotidien, jamais ma grand-mère ne considérera vraiment mon travail comme quelque chose de respectable, d'honorable, à prendre en considération, ou sur lequel échanger. Que ce soit entre nous, ou devant des invités éventuels.


Quant à ma mère – mon père est mort -, cela ne fait que deux ou trois ans qu'elle commence timidement à s'intéresser aux textes que j'écris et que je publie, ici ou ailleurs. Mais elle préfère s'y plonger sous format papier. Lorsque j'ai écris « le Manoir des Ombres » ou « Dieu et le Big Bang », elle les a lu. Par contre, mes « Brèves Philosophiques » ou autres, ce sont des choses qui ne l'intéressent pas – ni d'ailleurs le reste de mon entourage familial.


Pour autant, elle, comme mon père jadis – c'est une autre, longue, et couturée de blessures, histoire -, est en permanence entourée de livres. C'est une grande lectrice. Mème si elle ne dévore pas les livres à un rythme tel que le mien. Je pense humblement que rares sont les personnes qui ont un rythme de lecture aussi intense que le mien. J'ai adopté celui-ci lors de mes recherches à la Bibliothèque Nationale. Et c'est pour cette raison que j'ai aimé lire très tôt dans ma vie. Peut-être, dès l'age de six ou sept ans. Parce que mes parents m'ont fait découvrir cet univers alors que je n'étais qu'un enfant. Tandis que mes camarades préféraient aller jouer au ballon, aller se balader, chahuter, faire des « bêtises », j'ai toujours préféré m'isoler pour pénétrer les ouvrages qui étaient à ma disposition.


Ceci étant, c'est pour cette raison que, très tôt, j'ai toujours pris l'habitude d'emmener une tonne de livres dans mes valises quand je pars en vacances. Généralement, ceux-ci prennent davantage de place que mes vêtements ou mes autres nécessaires de voyage. Au grand dam de ma famille, qui estime ces livres superflus et encombrants. Cela ne m'empêche pas, une fois sur place, et quand j'en ai l'occasion, d'aller faire un tour en librairie. Et de m'en acheter d'autres si je découvre des romans ou des auteurs qui me paraissent dignes d'intérêts. Voire, par Internet, là aussi, au grand dam de ma mère, qui voit des colis à mon nom arriver chez elle ; en me maudissant parce qu'il va falloir « ramener tout cela en voiture ». Ou encore, de piocher éventuellement dans les ouvrages que je lui offre de temps en temps – il n'y a pas forcément besoin de raison particulière ; juste pour lui faire plaisir, pour la surprendre – et dont le thème nous est commun : les romans historique ou les thrillers notamment.


Le dernier en date que je lui ai offert est le troisième volet de la saga du « Dieu Fleuve », de Wilbur Smith. Un auteur que nous aimons tous les deux beaucoup. Celle-ci se déroule sous l'Egypte antique, durant la première période intermédiaire et l'invasion Hyksos du pays. Je le lirai peut-être durant mon séjour dans mon lieu de villégiature.Ou si je ne peux pas, la prochaine fois. Mais Wilbur Smith a aussi écrit deux autres sagas sur l'Afrique du Sud dont il est originaire. Deux sagas romanesque débutant au 17e siècle, et se terminant aux années 1960, et que j'ai également beaucoup apprécié. Comme ma mère du reste.


Tout ceci pour souligner l'ambivalence et la complexité des relations que j'ai avec ma famille. J'apprécie sa compagnie. Elle me manque souvent, parce que je ne la vois qu'épisodiquement. Heureusement que Skype existe désormais. Cela nous permets de nous contacter facilement assez souvent tout de mème. Néanmoins, le travail monumental et quasi-quotidien que beaucoup de mes lecteurs et lectrices d'ici ou d'ailleurs reconnaissent, apprécient, attendent avec impatience parfois, sont invisibles au yeux de mes proches. Mes recherches en histoire, mes articles consécutifs à mes questionnements philosophique ou sur l'actualité, etc. sont estimés par eux indignes d'intérêt, dérangeants, ennuyeux, et qu'il faut taire.


Souvent, cela me peine, me blesse. Souvent, je dois abandonner en catastrophe mes textes parce qu'il est plus important pour eux que je sois présent immédiatement à leurs cotés, plutôt que de me laisser l'opportunité de terminer – momentanément – l'exposé que je suis en train de rédiger. Tant pis, à leurs yeux, si je perd le fil de mes pensées, si je n'ai pas le temps de terminer une phrase. C'est « ici et maintenant, et même avant ». La priorité, c'est ce qui les préoccupe. Ainsi, il est intéressant de constater que le travail de responsable de club équestre de ma sœur revient presque tout le temps comme sujet, lorsque toute la famille est réunie.


Il est intéressant de souligner que les voyages passés de ma mère et de ma grand-mère, que ce qui est à préparer au repas, est prioritaire. Mème si je ne nie pas apprécier la bonne chère ; je suis un gourmand indécrottable. Il est vrai qu'en ce qui concerne le club équestre de ma sœur, il s'agit d'un emploi rémunérateur, physique, où le sport est au premier plan. En outre, ma mère ayant été elle-même jadis monitrice d'équitation, et qu'il s'est longtemps agi de l'une de ses grandes passions, c'est d'autant plus honorable. Par contre, tout ce qui a trait à l'intellectualité, aux questionnements auxquels je consacre beaucoup de mes textes, etc. sont très loin de ce qui est mis en valeur.


J'en souffre, évidemment. Beaucoup, je ne le cache pas. Parce que j'aime ma famille du plus profond de mon âme et de mon cœur. Je sais qu'elle aussi m'aime. Jamais cet aspect là de notre relation ne sera à remettre en cause. Les liens entre ma mère et moi sont très forts pour certaines parties de ce qui unit un enfant à sa mère. Cependant, depuis très longtemps, il existe un fossé qui a fait de moi quelqu'un « d'à part ». Y compris vis-à-vis de mes proches. Et longtemps, le fait d'être à part m'a donné le sentiment que je ne pourrais jamais avoir confiance en moi. Puisque mon chemin personnel était mésestimé, dépourvu d'intérêt aux yeux des personnes qui comptaient – et qui comptent – le plus pour moi, comment se sentir digne de l'intérêt des autres.

Là aussi est une des raisons pour lesquelles j'ai mis très longtemps avant d'oser publier ce que j'écris. Voilà une raison – parmi d'autres -, comme je les dis dans quelques textes, que je « préfère demeurer dans l'ombre », que « j'estime être insignifiant », un « grain de poussière parmi des milliards d'autres ». Parce que j'ai appris, au fil du temps, des épreuves, de mon existence personnelle, du regard des autres, que ce que j'étais susceptible de leur apporter était – est – indigne de considération.


Aujourd'hui, grâce aux liens que j'ai tissé sur Internet et sur les réseaux sociaux, je sais que ce n'est pas le cas. Je sais que les thèmes que j'aborde, que les articles que j'écris, que les questions que je pose, et auxquelles j'essaye de répondre, sont susceptible d'intéresser, de passionner, de fasciner, etc. un grand nombre d'individus. Un nombre de plus en plus grand à ce que j'ai pu constater au cours de ces derniers mois ; que ce soit sur Facebook ou sur les autres sites auxquels je contribue. Mais reste en moi, toujours, cette arrière-pensée dont il est difficile de se débarrasser. C'est un combat quotidien que je me livre à moi-même. Il me faut une volonté inébranlable, qui exige une énergie de tous les instants, que je ne baisse pas la garde face à ceux et celles qui me dénigrent, qui me moquent, qui tentent de me museler, pour continuer. C'est de là que me vient cette rage de repousser cet obscurantisme, cette intolérance, l'injustice, la violence, la barbarie, etc. qui se dévoilent à mon regard, ici ou ailleurs, épisodiquement.


Parce que j'y ai été confronté, et que j'y sois toujours confronté, de la part de ces quelques détracteurs, contradicteurs, docteurs de la foi, etc., jamais je ne relâche mon attention. Car c'est par ce genre de façon de penser que, moi aussi, en certaines occasions, je suis soumis à la censure, au silence, à la solitude, au chagrin. Je me bats pour faire entendre ma voix dans ma famille désormais. Ce n'est pas évident, c'est long, c'est douloureux. Cela suscite des crises, des tensions. Mais, progressivement, lentement, je réussis davantage qu'auparavant à prouver que mon mode de vie, que ma vocation, mon métier, est aussi riche, foisonnant, passionnant, gratifiant, que n'importe quel autre. Evidemment, j'ai encore un long chemin à parcourir avant d'être véritablement reconnu par les miens. Si je le suis entièrement un jour, ce qui est loin d'être sûr.


Alors, quand sur Internet, et Facebook en particulier, des personnes ont cette attitude, qu'elles portent atteinte à mon intégrité, qu'elles mettent en doute le sérieux de mon travail, après tant d'années de recherches, de lectures, de dissection d'ouvrages, d'analyses, j'en passe, elles me renvoient à cet aspect de ma relation avec ma famille. J'y vois de l'intolérance, du rejet, une violence sans commune mesure, du sectarisme, de la volonté de démontrer sa supériorité – comme quand ma famille estime supérieur le travail de ma sœur, parce que plus rémunérateur que le mien, ou plus digne d'honorabilité. Quand je vois de la souffrance, des guerres, des idéologies monstrueuses, de la détresse, j'en passe. Eh bien, je m'élève, et je m'élèverai aussi longtemps et aussi souvent que nécessaire. Avec mes mots, avec mes maigres moyens, avec ce que j'ai en moi. Avec ces blessures d'où je tire mon désir irrépressible d'apporter un peu de meilleur aux autres au travers de mes valeurs, de mes idées. Et non par le repli sur soi que symbolise ce que ma famille m'a fait subir, et que la Religion, notamment, propose comme solution.


Je le répète, tout ceci ne m'empêche pas d'aimer ma famille ; du plus profond de mon âme, du plus profond de mon cœur. Je m'arracherai les tripes pour savoir les membres de celle-ci heureux. Après tous les déchirement, après toutes les blessures, après toutes les épreuves auxquelles ils ont été confronté ; et que j'ai partiellement décrit au sein de mon autobiographie incomplète. Des difficultés que je ne souhaite à personne ; y compris à mes détracteurs, à mes contradicteurs les plus acharnés et les plus virulents. Je sais aussi que ma famille m'aime de tout son cœur. Car, malgré tout, nous savons dépasser nos clivages, nos mésententes – quand cela arrive -, lorsque c'est nécessaire. Le plus important, c'est ce qui nous unit, pas ce qui nous divise. C'est pour cette raison que j'apprécie de la revoir, comme pour ces vacances qui viennent.


Je sais que cela va certainement être dur pour moi parfois, pour toutes les raisons – et d'autres – que j'ai exposées ci-dessus. Néanmoins, je sais aussi que chaque famille a es propres épreuves, ses propres dissensions, ses propres incompréhensions, ses propres blessures. C'est ce qui fait aussi de chacun de nous l'homme ou la femme que nous sommes. Ce sont des faits, des traits, qui sont ancrés au plus profond de nous-mêmes. Nous vivons avec, que ce soit pour notre bonheur ou pour notre malheur, que ce soit rattaché à nos qualités ou à nos défauts. Je ne fais pas exception à la règle.


Cependant, s'il y a bien une chose qui me donne de la force, c'est de savoir que, si jamais j'ai des moments difficiles là-bas, au moins, j'aurai toujours l'écriture comme refuge. J'aurai toujours mon livre en cours, mes articles en devenir, mes dialogues avec les uns et les autres, pour m'épauler. Ceux et celles qui me mésestiment, qui me dénigrent, qui veulent me museler, je n'en n'ai cure. Ils me laissent de marbre. Au contraire, par leurs interventions, ils me donnent l'occasion d'avancer d'autres arguments pour combattre la pire des intolérances qu'ils représentent à mes yeux.


Néanmoins, je compte malgré tout profiter pleinement de ces vacances sur le point de débuter. Je vais faire en sorte de me détendre, de me changer les idées autant que faire se peur. Je vais savourer chaque instant avec ceux et celles que j'aime et qui m'aiment. Je vais essayer d'oublier au maximum ce qui peut éventuellement être difficile, blessant, humiliant, etc. Quant au reste, l'avenir seul me dira ce qu'il en est...


Prochain article : de mon lieu de villégiature désormais...


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