Ailleurs

touag

A l'abri des regards sous ta case je dessine un nu sur un tissu d'or.

Un feu de brindilles à nos pieds éclaire les lieux. Etrange d'ailleurs. Mon torse se soulève comme saccadé pris d'une soudaine panique.

Ma respiration enfle à chaque trait à chacune de ces courbes. Sans sueur juste la soie du pinceau glissant sur tes seins d'ivoire.

Comme un automate obéissant à chacun de ces désirs j'enveloppe mes sens qui sont les traits d'un homme enfouissant mes secrets, les badigeonnant de mes mains comme pour les mélanger les oublier les effacer en te donnant ce que j'ai de plus précieux ma vie.

Je me laisse aller sur ce tissu d'or granulé de soleil au goût poivré.

Les couleurs s'articulent à chaque jouissance. Mouvements de va et de vient laissant échapper des cris aphones comme perdus que nous sommes sur une terre endolorie.

Corps abandonnés passionnés énigmatiques. Séchés d'un souffle, le mien, les signes te couvrent la peau te protégeant des démons. Visage de femme coiffé d'un voile de bronze ton unique parure, oranges sont tes iris, ivoire sont tes seins.

Une main sur ces lèvres entrouvertent de plaisir un silence s'incruste sous ta case à l'abri des regards. Les brindilles ne sont plus. Figés nos regards sont.

Les palpitations débordantes ont laissé place au néant. Tout semble pourtant si beau. Mais je pars.

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