Alice

harleen-sith

Et la petite fille, le coeur tourmenté,Assise sous une table, massive prison de bois, Lis et relis, l'âme déchirée, Les textes fougeux d'un auteur maladroit. Mais que fait-elle ici, enfant non désirée,Que la foule, un matin, dans ces lieu à conduit ?Mais que fait-elle ici, cette enfant mal-aiméeIl est déjà le soir, et encore sous cette table,La petite fille s'épuise, tourne de ses doigts usésChaque éternelle page de cette lecture affable,Espérant que les mots viennent la libérer. Elle attendi des jours, des jours et bien des nuits,Qu'un spectre en manque d'amour, qu'une ombre laconiqueLa rejoigne, solitaire, dans ce sanctuaire maudit,Que personne ne remarque, ô doux amants maudits."Ici personne ne passe, ici personne ne vient",Sa douce voix scandait en un rictus tragique."Reste avec moi, bientôt nous ne serons qu'un !"Ses yeux se noircissants, mimiques mélancoliques.Loin des longues nuits d'été, dans un éclat cinglant,En obscure légitime, l'enfant s'est transformée.Finies sont les comptines et chansonnettes d'antan;Cette jeune femme maintenant a tout abandonné.

Et la petite fille, le coeur tourmenté,
Assise sous une table, massive prison de bois,
 Lis et relis, l'âme déchirée,
 Les textes fougeux d'un auteur maladroit. 

Mais que fait-elle ici, enfant non désirée,
Que la foule, un matin, dans ces lieu à conduit ?
Mais que fait-elle ici, petite fille mal aimée,
Qui peine à fermer l'oeil et sombre dans l'ennui. 

Il est déjà le soir, et encore sous cette table,
La petite fille s'épuise, tourne de ses doigts usés
Chaque éternelle page de cette lecture affable,
Espérant que les mots viennent la libérer. 

Elle attendi des jours, des jours et bien des nuits,
Qu'un spectre en manque d'amour, qu'une ombre laconique
La rejoigne, solitaire, dans ce sanctuaire maudit,
Que personne ne remarque, ô doux amants toxiques.

"Ici personne ne passe, ici personne ne vient",
Sa douce voix scandait en un rictus tragique.
"Reste avec moi, bientôt nous ne serons qu'un !"
Ses yeux se noircissants, mimiques mélancoliques.

Loin des longues nuits d'été, dans un éclat cinglant,
En obscure légitime, l'enfant s'est transformée.
Finies sont les comptines et chansonnettes d'antan;
Cette jeune femme maintenant a tout abandonné.

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