Allégresse : Satan l'Appeau.
ellem-jee
Loin d'être une entité qui nous agresse, le Mal s'il existe est un instrument dans lesquel il faut souffler...
Je suis les volutes bleues dans l'apéro de l'été, et aussi la goutte de lait dans les poumons de ton chiard pendant la tété. Je suis la flamme, le soleil de ta vie de décérébré, je suis la télé ; je suis le moine dans l'isoloir, je suis les maux cachés, l'agneau égorgé, ton oreiller rempli de rasoir. La blague qui tourne mal, je suis la haine, la maladie virale et l'hydrogène. Je suis la religion. Je suis la dépression. Le mauvais jumeau, les accidents de moto, le marteau et l'enclume, oui tout ça, c'est moi. Le jeune trader au superbe costume. Des milliards de dollars virtuels même pas encore imprimés, aux pièces de 1 centime traînés dans ton porte-monnaie, je suis l'or et l'argent. Je suis les terres maudites d'Orient, je suis les pères de la nation des Emmigrants. Je suis la famine. Je suis la bibine. Je suis la soif et la faim, je suis le métropolitain. Je suis la pandémie pathogène. Je suis le tonnerre sur tes enfants, tous les systèmes incompétents. Je suis le feu d'artifice qui trouble le ciel, mes flammes ont brûlé Icare au plus près du Soleil. Deux faces d'un denier je suis Jésus, je suis Judas. Sans déconner je renie pas. Je suis le faune lubrique et l'ange tombé. Le trône esotérique, la phalange arrachée. Je suis le parachute qui s'ouvre pas, je suis le camion, le requin, le piéton qui devait pas se trouver là.
Je suis le nécrophile, l'anthropophage, le nécrophage et le zoophile. Je suis le sociopathe et le cléptomane. Je suis le névropathe, je suis la nymphomane. Je suis le paranoïaque, tout seul. Je suis le sodomite. Je suis la lesbienne. Je suis le masochisme et le sadisme. Je suis le sexe. Je suis l'hétérosexuel. Je suis l'homme et je suis la femme. Je suis ta solitude tard dans la nuit. Je suis ta langue, je suis tes mains. Je suis tes yeux, je suis entre tes reins. Je suis ton sexe. Je suis tes pensées lugubres. Je suis tout ce que tu n'es pas encore, et tout ce que tu as déjà été, et tant d'autres choses en corps... La seule chose, la seule... Je ne suis pas ton âme, mais j'ai ton âme. Presque.
Souffle là-dedans un peu pour voir.