Amarré

alphaqump

Ce navire passant, si proche au grès du vent,
Sa coque et ses cordages, ce mât et cette voile,
Cette masse de bois, glissant vers les étoiles,
Emmenant tant d'hommes loin de leur Occident. 

Le ciel et la mer, la côte et les passants,
Sont des traits de pinceau sur une vaste toile,
Depuis ces yeux qui voient au travers de ce voile
Les laissant stoïques devant ce mouvement.

Derrière cette belle robe de velours,
L'être, l'âme, la femme est blessée pour toujours :
Son homme l'a quittée, la mer est son malheur.

Depuis huit ans déjà, elle attend sans répit,
Guettant tous les bateaux, chaque fois elle crie :
"Chacun de vos départs cause notre malheur".

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