Amitié, ton nom jamais je n'oublierai
Dominique Capo
Si l'amour est le plus beau des sentiments humain, la confiance est le lien indéfectible qui doit exister entre deux êtres afin que celui-ci se révèle le plus solide possible. Si l'amitié est la sœur de l'amour, c'est parce que la confiance se révèle également être le lien qui rattache deux personnes l'une à l'autre. Et bien que ce second sentiment soit différent du premier, il s'en rapproche considérablement.
Or, combien de fois ai-je été trahi par l'un ou par l'autre ? Combien de fois les personnes qui me sont chères se sont détournées de moi parce que je ne correspondais pas à leurs critères ? Combien de fois ont t'elles oublié les serments que je leur avais fait ? Combien de fois ont t'elles entendues de ma bouche, que jamais je ne les abandonnerai ? Car, que ce soit dans la joie ou dans la peine, que ce soit dans la solitude ou la multitude, que ce soit dans la souffrance ou le bonheur, j'ai toujours été là pour ceux que j'ai aimé ; et sur ce point, aujourd'hui, je n'ai pas changé. Pourtant, souvent, j'ai été trompé, négligé, ou dépouillé de cette foi aveugle envers ceux à qui je me suis confié. Pourtant, j'ai tant de fois été banni de ce plaisir d'être considéré ; puisqu'on m'a mis plus bas que terre.
Regardez-moi : je pleure des larmes amères d'avoir si souvent été oublié, abandonné. Je crie dans le silence de la nuit, dans l'espoir d'être entendu, ou mieux, écouté. Mon corps est constellé de ces multiples cicatrices, immondes traces de ces blessures que m'ont infligées ceux qui m'ont anéanti. Car, alors que je leur avais ouvert la porte de mon refuge, et pour certaines jeunes femmes, mon lit, pierre après pierre, ils ont construit autour de moi ce mur maudit. Prison dorée au cœur de laquelle j'ai été élevé sans que j'ai mon mot à dire. Gouffre sans fond au bord duquel elle a été bâtie, et où, à tout moment, je peux être précipité dans le but de me punir. Oui, me punir de ne pas avoir suivi ce Destin auquel on m'avait voué. Et ainsi me condamner sans sursis aux gémonies de cet Enfer dénué d'amis.
Je n'ai jamais cessé d'aimer ceux que j'ai si souvent croisés sur ma route. Je n'ai jamais oublié ou négligé ceux auxquels j'ai offert mon amitié, j'espère que nul n'en doute. Mais, de la même manière que les femmes que j'ai vénéré, adulé, offert mes sentiments passionnés, ont préféré des hommes ordinaires dont l'existence sans saveur et sans grandeur les ont rassuré, ceux que je croyais mes amis m'ont oublié. Après avoir profité de mon malheur et de ma tristesse de les voir se rire de ma condition d'homme mutilé du fait de leurs excès, ils ont détruit cette confiance qui nous a unis.
Aujourd'hui, je cours toujours après ce rêve évanoui. Et si j'écris ces quelques mots, c'est que je sens démuni. C'est que j'aimerai tant pouvoir utiliser ce réseau afin de m'affranchir de cette malédiction qui me poursuit. C'est parce que j'ai toujours tendu la main en direction de ceux qui ont ce même désir de partager cet espoir qui m'est interdit : celui de pouvoir faire confiance et être admis parmi ceux qu'il a choisi ; choisi d'être ami avec eux dans la vraie vie...