Amour au corps

[Nero] Black Word

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Je suis étendue, allongée sur le lit, comme épuisée d'une longue journée. Un petit vent frais effleure ma peau sans un bruit, mes paupières se ferment sans le moindre sommeil. Et moi, l'esprit attentif, j'attends que commence ce pourquoi je suis présente.


J'attends, nue dans ce lit. J'attends, lentement dévorée par l'ennuie. J'attends, intérieurement je supplie. J'attends, et le temps s'écoule à la vitesse de la vie.


Un courant d'air me fait frémir, une ombre s'étend comme la nuit. Il est là, au-dessus de moi, m'observant de ses yeux brillants. Son souffle chaleureux tombe sur ma nuque et sa présence chaleureuse me réchauffe, comme une douce couverture. Sa présence me réconforte déjà, même si elle reste distante.


Une pointe glacée me pique le bas du dos. Elle s'étend lentement de son corps liquide et monte jusqu'à lécher mon cou. Elle est froide et parfumée, une odeur de framboise envoûte mon odorat alors que ce liquide se répand sur moi.


Le froid se retrouve brisé par la chaleur de son corps à lui, par ses mains brûlantes sur ma peau. Elles glissent sur mon dos comme sur de l'eau, dont les vagues sont cette huile parfumée. Ses mains caressent mon corps avec tendresse et force, de tout leur plat jusqu'au bout de leurs doigts. Elles me massent avec amour, jouant tendrement avec ma peau, du haut de mes épaules jusqu'au bas de mon dos.


Je profite de ce moment, mes lèvres n'émettant que le son d'un discret soupir de plaisir.


Ses mains finissent par s'envoler. Elles qui étaient la chaleur des flammes, je sens le feu s'éteindre sous une pluie hivernale. Ce froid vient de nouveau lécher ma peau. Mes lèvres se ferment pour réprimer un gémissement de détresse.


C'est là que tout s'efface. Un chiffon efface les mots sur une ardoise, et une serviette efface mes os glacés de mon dos. Il enlève chaque goutte d'huile avec précaution. Il me dit sans l'exprimer à haute voix que ce massage est finit, et me fait comprendre qu'un autre commence ainsi.


Quelques gouttes d'eaux chaudes se suicident sur mon dos, faisant pleurer dans un frisson collectif les pores de ma peau. La chaleur discrète se fait de plus en plus présente, coulant lentement au milieu de mon corps, mettant ainsi une éternité à venir jusqu'au niveau de mes reins. Mon bassin se crispe, et bouge. Je prends une longue inspiration causée par cet interminable frisson.


Un nouveau contact se fait entre lui et moi, par le biais de son doigt, s'amusant à glisser sur l'eau et la propageant sur ma peau. Son ongle me caresse à chaque montée, suivi par son empreinte qu'il me laisse à chaque descente. Partant de ma nuque, s'écoulant lentement, jusqu'à l'orée de mes fesses.


Une goutte s'égare plus bas, solitaire dans son périple, pour disparaitre à jamais. Là où un nouveau frisson prend son envolé.


Sa langue vient remplacer son doigt. Elle glisse si facilement, bien plus rapidement, en apportant une pointe de fraîcheur. Je la sens sur la base de ma colonne vertébrale. Remontant ainsi follement. Venant finir sa course en dérivant dans mon cou. La coquine s'immisce, s'agite, se frotte à des zones qu'elle sait sensible, comme si elle cherchait à me déguster et me faire languir.


Toujours sous mon visage, dont la bouche libère des soupirs plus profonds encore, sa douce langue finit par me fuir. Remplacée par ses lèvres. Je sens la chaleur de son corps près du mien, les échos de son cœur battant, ainsi que ses baisés dans mon cou. Il m'embrasse tendrement, puis fougueusement, à cet endroit. Je savoure ce moment, à la fois si tendre et beau, mais frustrant de ne pas pouvoir en profiter d'avantage.


Sa bouche finit par s'en aller, sans même un dernier baisé, partant se laisser tomber dans la chute interminable de mon dos. Ses lèvres sèment des effleurements, des embrassades chaleureuses, de simples baisés furtifs, sur son chemin. Avant de me laisser un baisé d'adieu à la fin de son périple, comme une goutte d'eau qui vole en éclat après sa chute.


Tout ceci finit par être effacé par les attouchements de la serviette. Comme une poussière balayée par le vent, comme un souvenir trop longtemps délaissé, puis oublié.


Il se penche à mon oreille, laissant son souffle se faire sentir, avant de me murmurer dans un soupir que je devais me retourner. Je m'exécute sans contester, les yeux toujours fermés.


Mes tétons pointés sentent une texture collante, coulante, les recouvrir. Mon ventre la ressent également. Elle s'étend le long de mon corps dans une lente ascension jusqu'à mon cou. Les yeux toujours fermés, je lui fais confiance, et lui laisse propager cette étrange chose.


Il la fait monter encore, passant sur mon menton puis sur mes lèvres. Je la sens, cette chose étrange, je la goûte grâce à une goutte qui s'immisce dans ma bouche. Sur ma langue, j'ai le goût du miel. Celui qui recouvre mon corps.


Sur mon corps toujours, je sens sa langue à lui. Dévorant cette savoureuse gourmandise. Passant un long moment sur mes seins avant de venir conquérir ma poitrine. Ne laissant aucunes traces sur son passage, remontant dans mon cou, et me donnant un profond frisson. Je sens son corps au-dessus du mien, ainsi que sa bouche monter jusqu'à la mienne. Mes lèvres s'entrouvrent au moment d'un doux baiser tant attendu, aromatisé au miel.


Je lui offre celui de ma langue. Nous nous embrassons tendrement. Puis, plus une goutte de miel, plus aucune trace, tout a disparu. Et il s'en est allé une fois encore.


Une pointe froide, glacée, vient toucher ma peau. Au même moment, je le sens au-dessus de moi. Il est là, toujours, et fais parcourir cette pointe sur mon corps. Pendant que son souffle devient ma seule chaleur. Le temps continue sa route, cette pointe continue également. Marquant des pauses ponctuées par des petits bruits. Des petits coups sur une surface de verre. Je le laisse ainsi faire, impatiente de savoir ce qu'il me réserve.


Il fini par se relever et me dis de le suivre. Ouvrant les yeux sur sa main tendue, je la saisie et me retrouve devant un miroir à ses côtés. Je regarde mon reflet, mon visage détendu, avant que mes yeux ne voient, à mes pieds, un petit couteau et un encrier. Je reviens par la suite sur mon corps couvert de mots et y découvre le message qu'il m'a laissé.


"Quelques mots, juste pour te dire que je t'aime."



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