ANAMI les futurs mots

misaki-chan

J'ai cru à une de ces scènes de torture ou on arrache les yeux du coupable pour lui faire comprendre (quoi d'ailleurs , là je n'sais plus). J'ai frotté mes paupières, on-off , off-on , ça en devenait ridicule, quoiqu'il en soit , tu étais bien là. Je voulais me cacher, courir, me tuer mais mon corps pesait trop lourd dans ce siège. J'ai inspiré l'air aussi fort que je le pouvais , j'ai respiré et gardé en moi les restes de ce que tes poumons ne voulaient pas.
Quel portrait pitoyable , chien galeux traînant au bord des routes , bleu humide , fardeau, les trucs qui collent. Je ne devais garder que les images sans teint,que du beurre, pour l'heure j'ai trop porté, que fais-tu donc là ?
Que cherches-tu ? il n'y a plus de plume depuis longtemps, j'écris avec l'amertume , écrire pour écrire , c'est dégoûtant mais comment je fais avec ces rêves ? ils partent en fumée,( d'ailleurs, j'ai arrêté de cloper , t'aimais pas ça ) mais ils se barrent, jte jure! j'ai que la sale peau d'après bronzage, la frustration d'un plan baise sans orgasme (car après tout si on le nomme ainsi , qu'il soit efficace jusqu'au bout), j'ai que l'écume d'une inspiration après un verre de rouge , je suis au fond , j'écris des formes.

J'ai passé ma journée à rouler mon désir en boule, à écouter ta voix , à m'enivrer de ton souffle, à rogner les idées les plus torrides pour garder la tête froide. J'ai repensé la chair gonflée par l'eau chaude, le sein qui frôle mollement puis presque violemment la bouche, la langue qui dessine le tour de ton corps , qui fait des tours, encore. J'ai ressentit ton effluve, ta robe en mousseline sous tes pas d'ivresse; ton haleine de gin . J'ai goûté la nuque , j'ai mélangé le sel de la sueur au sucre de ton parfum de bergamote. J'ai empoigné tes cheveux pour fermement faire pencher ta tête , tu n'as pas pu voir ce regard plein de toi.
C'est pour que tu cesse d'exister de la sorte que j'ai fuis dans ce train , à croire qu'il s'éloigne trop lentement de cette putain d'histoire.
Non sérieusement , qu'est c'que tu fous là ?

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