Après la pluie

ainowallen

Description courte d'un lieu. Se passe dans l'Univers d'H.Potter

Préface: Le passage entre crochet est dit en Japonais, traduit pour le Lecteur.


Le vent soufflait dans les arbres, cet automne était particulièrement froid annonçant un hiver surement rude, pourtant le soleil brillait. Pour le moment cela importait peu, seul un pincement au cœur mêlé à un sentiment d'accomplissement l'accompagnait. Il était difficile de se rendre là-bas, après tout c'était la première fois depuis la cérémonie qu'il y mettrait les pieds. Il verrouilla sa boutique d'un léger coup de baguette sur la serrure puis la rangea dans un étui sur le coté, comme le ferait un cow-boy avec son revolver. Il se regarda dans le reflet des carreaux de la porte, ses longs cheveux noir méchés pourpre tombant sur son dos et son torse.
Ses mèches n'étaient bien sûr pas naturelles, elles étaient le résultat d'un sort de métamorphose raté à l'époque scolaire vers ses dernières années, même les professeurs n'avaient rien pu faire à ce moment-là. Puis il avait pris l'habitude au bout de quelques jours et avait refusé qu'on les lui enlève, cela lui rappelait qu'on ne lance pas un sort qu'on ne maitrise pas à la légère. Après ses études c'était devenu plus une habitude qu'un souvenir. C'est à cette occasion là que sa sœur lui avait fait une tresse, prétextant qu'avec ses mèches cela lui faisait un coté original et unique, bien sûr il s'empressait de détacher ses cheveux lorsqu'il partait de chez elle, se sentant considéré comme un enfant malgré son âge. D'un coup de baguette il sépara ses cheveux en trois et les fit se croiser afin de recréer cette coupe que sa chère sœur aimait tant. Après un dernier coup d'œil dans son reflet il esquissa un triste sourire et transplana aux portes du cimetière.

Il poussa légèrement la grille d'entrée et regarda à l'intérieur les tombes qui s'alignaient et inspira profondément avant d'entamer une lente marche à travers le cimetière. Il passa devant plusieurs tombes et s'arrêta voir ses grands parents paternels. De très gentils moldus qui acceptèrent très vite la magie de leur petit-fils. Il prit une grosse pierre dans son sac et la posa sur la tombe, le cimetière était vide, il sortit donc sa baguette et changea la pierre en un magnifique lys blanc, puis il prit du gravier au sol et les jeta en l'air pour les changer en pétales de cerisier qui tombèrent avec poésie sur la pierre tombale. Il transplana cette fois dans un autre cimetière celui-ci pour sorcier uniquement.
Cette fois-ci le portail s'ouvrit tout seul à son arrivée, le temps était plus doux qu'au chemin de traverse, ce qui le fit desserrer son écharpe aux couleurs de poufsouffle qu'il avait gardée après sa scolarité par fierté. Tout le long de son parcours scolaire on lui fit la remarque qu'il aurait du finir chez Serdaigle, ce à quoi il répondit un jour où ce fut la fois de trop :

« Je ne vous permets pas de remettre en doute le choix du Choixpeau, je suis fier d'être à poufsouffle, nous ne sommes peut être pas les plus courageux, les plus ambitieux, les plus intelligents et studieux, mais nous sommes un peu de tout ça en plus d'être travailleurs et solidaires, de plus on est à coté des cuisines et j'ai souvent une petite faim »

Cela lui avait valu un fou rire dans la classe, certains avaient applaudi, le professeur, lui, avait juste lancé une retenue pour impertinence. Quoi qu'il en soit, ce souvenir le fit sourire avant de passer le portail et d'aller vers la tombe de sa sœur. Il arriva doucement et s'assit sur la pierre, il versa quelques larmes qu'il ne put contenir, la brise légère sécha vite ses larmes et il se leva et disposa des pierres en cercle sur la tombe avant de les changer en plusieurs variétés de plantes colorées et de fleurs parfumées. Il leva sa baguette et murmura un faible « Avis » avant de faire se poser les petits moineaux sur les fleurs, ceux-ci gazouillaient comme un matin de printemps. Il plongea la main dans l'intérieur de sa cape et retira une petite pochette brodée du nom de sa défunte parente en idéogramme japonais, il posa le talisman sur le marbre et y lança un sort de Glu Perpétuelle pour que jamais le temps ne le fasse s'envoler.

« [Ma chère Miko, C'est moi… Aino tu as vu, j'ai tressé mes cheveux, tu te souviens comme tu disais souvent après la pluie vient le beau temps ? Pour le moment c'est la pluie qui recouvre nos cœurs, ton mari à beaucoup de mal à se remettre, grande sœur pourquoi est tu partie si tôt, comment n'a-t-on pas pu te sauver à temps. Foutue Maladie… Mais nous avons assez pleuré, nous allons être forts. Nous l'avons trouvé pour toi, Kalie et moi] »

La sorcière préalablement nommée arriva au loin tenant un paquet dans sa main, elle s'arrêta au niveau d'Aino et le salua. Kalie était légèrement plus âgée que lui, ils s'étaient rencontrés lors de l'enterrement de Miko qui était très proche de celle-ci. Aino l'avait recontactée il y a quelques mois afin de l'aider à retrouver un livre ancien. Les livres c'était son domaine mais le très ancien c'était le domaine de Kalie, à eux deux ils avaient pendant 1 mois parcouru le monde à la recherche d'un manuscrit ancien que Miko avais lu une fois dans une vielle bibliothèque qui avait été victime d'un vol. Ce petit récit de quelques pages avait ensuite été de main en main puis avait disparu. Ce n'avait pas été une mince affaire car autant lui qu'elle étaient de très mauvais conducteurs de balais. Kalie faisait sauter les grottes bouchées tandis qu'Aino avait obtenu quelques informations des créatures environnantes des différentes contrées visitées.
Après un échange de banalité et une discussion sur leur épopée ils se mirent à l'œuvre, Aino demanda à Kalie de faire sauter une partie du marbre, qui vola en éclats puis il prit le paquet de Kalie et le mis dans la tombe avant de pointer la pierre :

« Reparo… Et voila, elle l'aura avec elle pour l'éternité maintenant…
- Ça va aller ? Tu tiens le coup ?
- Il le faudra bien »
dit il en pointant le ciel lançant un sortilège qui fit pleuvoir sur le cimetière.

Aino se rapprocha de Kalie et la prit dans ses bras pour la réconforter, ou peut-être pour se réconforter lui-même.
« Avec ce soleil… La pluie était vraiment nécessaire Aino ?
- Oui… Elle l'est. Car après la pluie.
- C'est bien une expression de famille ça, mais tu as raison, après la pluie… »


Ils restèrent ainsi, la pluie cachant les larmes d'Aino, alors qu'il pleurait en silence contre Kalie.

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