Après une visite au prieuré de Saint-Côsme
Calame Scribe
Les Muses m'ont oubliée, hélas, quand je suis née
Euterpe ni Calliope, n'étaient à mes côtés.
Afin de t'honorer, poète merveilleux,
En écrivant ces vers, je ferai de mon mieux.
Rassure-toi, Ronsard, ta forêt de Gastine
Est toujours aussi belle en cette fin d'automne
Et ses hautes futaies, fierté de la Touraine.
Sa ramure mordorée, pendant que l'orage tonne,
Sait encore abriter les têtes enfantines
De nos gamins espiègles ramassant des châtaignes.
Le cerf est solitaire, les biches en grand nombre.
Pour entendre en septembre, à l'heure où le soir tombe
Du grand mâle amoureux le rauque et puissant cri,
Tu serais très surpris, de savoir que l'on paye !
Que veux-tu de nos jours, tu vois, tout se monnaye
C'est ainsi que le brame est devenu profit.
Toujours les oiseaux chantent ; habile imitateur,
La sonnerie d'un portable réjouit le geai farceur.
Quant au chevreuil léger, il a tellement aimé
Qu'il en devient nuisance pour la culture des prés.
Trop nombreux, c'est certain, quel bonheur cependant,
De les voir à midi, dans les blés reposant.
Il n'est plus pasteur, mais toujours amoureux,
Notre fier jouvenceau va charmer sa Jeannette
Point par son flageolet, mais bien sur Internet
Car les réseaux sociaux le rendront bien heureux.
Il viendra sous ton ombre apprendre la nature
A une descendance fort assoiffée d'air pur.
Marianne ralentit le bras des bûcherons,
Mais, si elle y parvient, ce n'est pas sans jurons !
En forêt tropicale, tout est bien différent,
De furieux abattages sont commis trop souvent.
Des réunions nombreuses de la COP vingt et un
Naîtra peut-être un jour un sursaut brésilien !
Musardons dans les bois sans crainte du temps perdu
Si je n'ai rencontré ni Satyre ni Pan,
En prêtant bien l'oreille, j'ai nettement entendu
Zéphyre me murmurer : « je n'ai point oublié
Les folles chevauchées, tout au cours de l'été,
Que tes enfants faisaient sur leur poney alezan ».
De la douceur de vivre, profitons pleinement,
Demain, peut-être, il en sera tout autrement.