Au coeur du Paris souterrain.

julia-caro

Au cœur du Paris souterrain.

Il existe des lieux où tout est sombre, où la nuit ne voit pas son ombre ; où l’on entend, le silence des immobiles aiguilles de  l’horloge du temps ; Où vivent entassés de vieux ossements de morts, preuves vivantes d’une existence  qui à jamais dort.

Ce sont les catacombes, lieu de rencontre des vivants et des morts.

Là haut, une symphonie de bruits anime  la ville. En constante effervescence, elle s’anime, elle s’agite, elle s’énerve, elle bouillonne. La vie en surface pétille de par tous ses pores.

En bas, en plein cœur du Paris souterrain,  il existe un lieu où  règne la vie obscure, faite de vies secrètes  qui nous engouffrent dans l’inconnu du  mystère de la mort.

Ces longues galeries froides, de terre calcaire nous plongent sous terre, là où la mort est reine. Tout cet enchevêtrement d’artères, aux murs étroits et artificiellement  illuminés de jaunes, d’ocres et autres tons verdâtres,  paraît si oppressant,  que l’air que l’on y respire, soudain, semble être le dernier souffle. 

Soumis, nous sommes alors au macabre charme de l’endroit, envoutés nous entrons dans  un état cataleptique. Immobilisés par la peur du mystère de la mort, un froid venu d’outre tombe peu à peu glace notre sang qui se met à circuler lentement, et nous fait tourner la tête, la vision elle aussi se trouble, les ossements se mettent à bouger à prendre des formes au fur et à mesure que notre source de vie se tarit. La mort semble vouloir prendre le dessus sur notre vie. Dans ce tourbillonnant jeu des morts vivants, tout s’accélère vers le trou noir.

Mais, au loin il y a encore le doux espoir, d’une lumière jaune signe d’une rassurante chaleur rayonnante qui  nous tend la main vers la vie, car notre heure n’est pas venue. Ce fut juste un expérimental voyage hors du temps.

Tous ces os du corps désarticulés, ces crânes sans yeux qui nous regardent sans nous voir sont les témoins vivants d’une mort certaine après la vie.

Signaler ce texte