Au détour de la rivière 3

Kaa

Au commencement étaient les mots. Et où les mots s'arrêtent le monde prend fin, c'est là que naît le terme. Alors, pour qu'il n'y ait de fin nous avons choisi le verbe. Au commencement était le verbe et par lui tout de ce qui est a été fait et rien de ce qui n'est pas ne fut. D'autres, et c'est le cas de cet enfant, choisir de faire qu'au commencement fut l'action. Et par lui, nous fîmes tout ce qui se peut faire. Il joue, il mange, il rit. Nous jouons, nous mangeons et rions avec lui. Il apprit. Nous enseignâmes. Alors devez venir et advint le temps du vouloir, et c'est sa forme qu'il imposa au pouvoir. Le désir, ou le pouvoir au service du vouloir. Cela devait signer sa perte ou la nôtre, ce fut la nôtre. C'est pourquoi dans un dernier effort nous l'observons, revivons son quotidien. Aujourd'hui il quitte le village de son enfance, prochainement c'est à la ville qu'il ira vivre, à la ville qu'il apprendra ce qu'il ignore encore, à la ville qu'il découvrira la liberté, la libre action. Avec mes camarades nous emballons donc toutes nos affaires et enfin nous quittons ce lieu hors du temps, pour le lieu de tous les changements et de la frénésie des peuples.

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