Au diable l'amour
fabmaryze
Ce matin-là, essayant de ramasser tant bien que mal les restes de morceaux de mon cœur complètement déchiqueté et après une longue réflexion sur ma vie, mes envies, je décidai de ne plus m’associer à personne afin que mon cœur ne subisse plus aucune perturbation. La meilleure solution, me retrouver seule face à mon célibat avec pour unique espoir ne plus m’attacher ni aimer pour ne plus souffrir.
Mon envie de vie heureuse me poussait à penser que mes sentiments amoureux ne dureront pas et qu’ils finiront juste par s’effacer au fil du temps et réparer mon cœur. Ma seule et unique préoccupation « mon épanouissement personnel » « mon bonheur ».
Ça a été dure au départ mais ça marchait tant que je restai concentrer sur mon objectif, cela a même duré un moment, assez pour me convaincre que j’étais invincible, que mon coeur en devenait intouchable et dieu sait que j’y étais pourtant tellement accrocher à cette illusion de pouvoir contrôler ces sentiments, mes sentiments….
Ah quelle illusion !!!
Jamais j’aurai pensé que cela pouvait être diffèrent et ce sans même une once de doute jusqu’à ce jour, où il arriva celui qui fichu tous mes plans au placard, ces beaux plans taillés à la perfection.
Et oui, serveuse dans un petit café, j’étais habituée à voir défiler tant de monde sans me perturber que j’en étais convaincu de l’efficacité de celui-ci.
Mais ce jour-là, j’entendis une voix assez Roc et sans y prêter gare comme à l'accoutumée, elle me dit :
Bonjour demoiselle, puis-je avoir un café.Et bien entendu, toujours sans n’y attacher aucune attention, ne prenant même pas la peine de me retourner je lui répondit :
Bien sûr monsieur. Et alla préparer son café.En arrivant à la table, je lui pose son café bien évidemment très poli il me remercie.
Je lui réponds « je vous en prie » et lève mes yeux sur lui.
J’aperçois alors un homme légèrement plus âgé que moi, assez beau garçon pour ne pas dire carrément craquant et même si j’ose dire….croquant et avec une prestance à vous en couper le souffle.
Surprise par cet homme quoi qu’assez convaincu de la maitrise de mon cœur, je retourne vaquer à mes occupation quand bien même perturbée.
Il resta attablé une bonne dizaine de minutes qui me parut interminable de peur d’être amenée à le resservir car j'avais ce petit pincement au coeur en sentant son odeur.
Devoir me rapprocher à nouveau, ressentir son odeur, sentir sa présence tout près de moi me rendait agitée, troublée et sacrement embrouillée, associée à une incompréhension totale de ce que je ressentais sans pouvoir me contrôler… ni ne rien contrôler d’ailleurs….
Mes mains tremblant, je continuai à servir les autres clients, tant bien que mal, avec pour seule obsession « lui » et cette abondance d’émotion qui me submergeait.
Il finit enfin par s’approcher du comptoir pour régler, dure ont été ces quelques seconde, aucun son ne sortait de ma bouche et me sentant assez confuse, il posa l’argent et me dit :
2€ devrait largement suffire, je vous souhaite une bonne journée à bientôt charmante demoiselle.Je lui répondis tant bien que mal « de même merci » mais les seules paroles qui résonnaient dans ma tête étaient « charmante et surtout à bientôt ».
Ahhh, à ce moment-là, ce fut le désordre complet… durant les 3 heures de travail qu’il me restait mes pensées étaient obnubilée par " est-ce qu’il a dit à bientôt car il comptait revenir ou est-ce simplement par politesse, Oui c’est pour cela… Ca peut-être que pour ça…. Il a l’air tellement poli……. Mais il me trouve charmante donc il peut revenir aussi pour ça… et s’il a quelqu’un… mais comment s’appelle-t-il ? ».
Tant de peut-être, de si, de ça… mais où était donc passée ma tête, et cette belle promesse de contrôler mon cœur, mes émotions, de ne m’occuper que de moi, de plus tomber amoureuse, ne plus souffrir.
HHAAA quel brouhaha….. J’en devenais presque folle et n’avait qu’une envie, pousser un cri pour ne plus m’entendre penser et oublier ce bel inconnu quelques instant, qui en une fraction de seconde m’a mise totalement au tapis.
Ayant fini le service et après 3 longues heures de réflexion aussi insensées les unes que les autres… je rentrais chez moi avec une seul idée « quand est-ce que je vais le revoir ».
Le soir arriva, seule couchée dans ce grand lit froid, un tas de contradiction me trottaient.
« Arrête de penser à lui, ne retombe pas amoureuse, tu n’as pas envie d’éprouver ce que tu as ressentie il n’y a pas si longtemps…. Mais son odeur, son regard, son sourire m’obsède….. Et puis il ne me fera peut-être pas souffrir ni subir ce que j’ai enduré».
Bref !!!!! Je dois dormir…. Et cessée de penser à lui, de toute manière, je ne le reverrai probablement plus…. Je ne l’avais jamais vu auparavant donc inutile de me faire du mal pour rien…..
Après tant d’interrogation aussi farfelues, je fini enfin par m’endormir avec l’idée de cesser mes gamineries et de me reprendre.
Et, mais voilà.. Le lendemain, pratiquement à la même heure, le revoilà
Je le vois s’approchant vers moi, ce bel homme…. Grand, brun, des yeux vert avec une légère touche de noisette, son regard intense, son sourire et si classe vêtu de ce costume que j’en tomberais au sol.
Cette seconde me parue une éternité tellement je puis admirer tous ces détails. S’accoudant enfin à mon comptoir, il me dit comme à la veille :
Bonjour, charmante demoiselle comment allez-vous depuis hier ?Rougissant je lui répondis d’une petite voix :
Oui très bien merci et vous ?Bien aussi, puis-je avoir un café s’il vous plait.Bien sûr.M’empressant d’aller le lui faire, je ne puis m’empêcher de sentir mon cœur battre la chamade que j’en arrivai au point de penser qu’il risquait de s’arrêter d’un moment à l’autre mais je repris mes esprits et lui donna son café.
De là commença une conversation interminable entre deux clients et bien que futile, celle-ci gardait toute mon attention. Il resta là, devant son café à discuter avec moi de notre vie, nos envie jusqu’à ce que je finisse le boulot.
Et ceci dura 22 jours exactement, et le 21ème fût mémorable, après notre longue discussion matinale et habituelle, il m’invita à déjeuner chez lui. Evidemment, je m’empressai d’accepter même si je fis semblant d’hésiter pour ne pas paraitre trop…. Facile, ou bien peut-être pour ne pas lui laisser penser que je l’avais dans la peau… je ne sais pas mais quoi qu’il en soit, il me paraissait plus judicieux de lui laisser croire que ce n’était pas acquis.
Bref, je le suivi jusqu’à sa voiture et nous partions en direction de chez lui, arrivés là-bas, il me fie à manger, je m’en souviens comme si c’était hier, un repas à détrôner les plus grands chefs et nous repartions dans de longs discours. Je ne me suis jamais sentie aussi unique, importante et aussi bien. Durant le reste de la journée, il me mit sur un piédestal, complétement aux petits soins. Quel bonheur de se sentir de la sorte.
En fin de journée, il me proposa de me ramener chez moi tel un gentleman, j’acceptai bien qu’entonnée qu’il se contente de ça, pas habituée à ce genre de comportement mais bon proposer autre chose serait hors de question bien que l’envie ni manquait pas.
Alors avec un pincement au cœur nous prenions la direction de mon appartement, au bas de cet immeuble, il sorti de la voiture pour m’ouvrir la portière. Soupirant, je me levai et c’est à cet instant là qu’il attrapait ma hanche pour la porter vers lui tout en me serrant fort, si fort.
Et là, plonger dans mon regard, il me sourit et me donnait un baiser langoureux, oh si langoureux, que mon cœur en palpite encore aujourd’hui. Il me serra de nouveau contre lui… mais si fort cette fois que cela paraissait être plus un adieu qu’un nouveau départ. Et il me dit :
J’avais tellement envie de te sentir contre moi depuis la seconde où je t’ai aperçu, tu as été un coup de foudre dans ma vie.Le souffle coupé je lui souris et répond :
Ça a été la même chose pour moi, pire qu’un coup de foudre, une inimaginable possibilité que cela puisse m’arriver.Ces moment passés avec toi ont été magique, intense même, avoir l’opportunité de pouvoir se confier à quelqu’un sans aucune peur, ni aucune crainte de pouvoir tout dire…… « inspirant », il ajouta : Cela n’arrive qu’une fois dans sa vie, cette complicité, ce bien être, j’aurai tant aimé te connaitre plus tôt. Tu m’as subjugué et en aussi peu de temps tu as réussie à prendre mon cœur alors que je n’y croyais plus, j’étais sur le point d’abandonner.Etonnée je le coupe :
Mais je ne comprends pas, pourquoi ai-je plus la sensation que c’est un adieu alors que cette histoire…… « notre histoire » vient de commencer…. ??? est-ce un adieu ??? Non pas comme ça, ni ici et pas aussi vite…Sans dire un mot, il m’enlaça et m’embrassa de nouveau, me prit dans ses bras et me transporta jusqu’à chez moi. Ce fut une nuit…. Comme jamais je n’en avais vécu et je ne parle pas seulement de l’amour que nous avons fait mais de ces sensations et émotions si intense que j’en oublie complétement notre dernière conversation comme si rien ne pouvais nous séparer.
Mais le lendemain matin à mon réveil, j’entre aperçois ce mots posé sur la table ou il était écrit :
Mon amour, tu ne peux imaginer à quel point durant ces 22 jours je t’ai aimé.
Merci pour tout le bonheur que tu m’as apporté et « ça… » Plus que tu ne pourras jamais imaginer, tu as été un souffle de vie que je n’espérais plus et dieu sait à quel point j’ai été égoïste d’en profiter car je savais où tout cela nous mènerais mais je n’ai pas réussi à empêcher mon cœur de céder à la tentation. Tout me poussait vers toi, mon cœur, mon corps, ma tête mais ma vie me poussait à fuir avant de te faire du mal en sachant qu’à mes yeux tu étais la femme de ma vie. Ironique surement pour toi au vue du temps passée ensemble. Mais pour moi, ce fût tellement vrai, même si cela était dû surement aux circonstances qui ont accentués tous mes sentiments mais c’est aussi grâce à elles « ces circonstances » que je t’ai si intensément aimée.
Merci encore d’avoir rayonné ma vie, de m’avoir presque permis de croire que ce n’étais pas fini et de m’avoir rendu si vivant alors que je m’éteins jour après jour.
Je t’aime, adieu
Après cette lettre, j’étais effondrée et inconsolable durant les semaines qui ont suivis. Et j’ai fini par accepter que cette histoire fût bel et bien finie.
J’ai donc repris ma vie où elle s’était arrêtée mais cette fois ci avec l’envie de vivre sans retenue prendre l’instant présent car on ne sait jamais de quoi demain est fait, plus de crainte d’aimer, de souffrir, juste l’envie d’avancer sans regarder en arrière.
Mais pas aujourd’hui, aujourd’hui je t’écris cette lettre :
Cher amour,
Je t’écris à mon tour pour te remercier car tu m’as permise d’ouvrir mon cœur aux autres.
C’est donc grâce à toi que j’ai rencontré l’homme qui aujourd’hui partage ma vie et avec lequel je suis heureuse depuis 7 ans, celui qui m’a donné un autre enfant. Mais si je t’écris aujourd’hui après 10 ans jour pour jour, c’est pour elle, le jour où nous avons passé cette merveilleuse nuit, tu ne t’es pas contenté de changer ma manière de penser, ni d’aimer mais parce que tu as totalement chamboulé ma vie. Tu ne m’as pas seulement laissée une lettre et tu n’aurais jamais osé imaginer à quel point ce n’était pas fini contrairement à ce que tu pensais. Oui, tu m’as fait souffrir, et à un point, mais en plus de cet immense amour tu m’as donné le plus grand bonheur que l’on puisse avoir au monde. Elle s’appelle Gabrielle comme toi, elle va avoir 10 ans et pour son anniversaire je voulais te la présenter, tu la verrais, elle est si belle et elle te ressemble tellement, chaque jour elle me rappelle combien je t’ai aimé, combien cette souffrance a été bénéfique et combien la vie vaut la peine d’être vécu jusqu’à notre dernier souffle. Le souffle, ton dernier souffle lui a donnée le sien. Et dieu sait à quel point c’est moi qui te remercie pour tout…. Et c’est dans ses yeux qu’à chaque instant tu es sacrement vivant.
Au revoir mon amour, et c’est à mon tour de t’aimer jusqu’à mon dernier souffle.