Au fil des eaux ( v )

scribleruss

Les eaux du fleuve qu'est la vie charrient les miasmes des quotidiens

Belkacem - Mélenchon - Maïa .

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.   Jusque-là, Elle s'était jurée de ne " jamais " se raconter dans un livre. Mais parce qu'elle veut apporter sa vérité à ceux qui " racontent, imaginent, affabulent ", Najat Vallaud-Belkacem a finalement décidé de prendre la plume. La ministre de l'Education nationale se confie dans une autobiographie, « La vie a plus d'imagination que toi », à paraître mercredi 1er mars chez Grasset.

   Un titre en référence à une phrase que lui répétait sa mère. Au fil des 180 pages, la socialiste évoque son enfance au Maroc, le racisme, son engagement politique.

   Najat Vallaud-Belkacem semble encore très marquée par les premières années de sa vie au Maroc, au milieu de ses six frères et sœurs, dans une maison où il n'y avait ni eau, ni électricité. Née « sans soins et sans médicaments » en 1977 dans la ferme familiale du village de Beni-Chiker, au Maroc, Najat Vallaud-Belkacem était la deuxième fille, après sa sœur Fatiha :

   « On m'a dit que ma mère était si malheureuse qu'elle a supplié Dieu de ne pas lui faire revivre cela avant au moins sept ans ».

   Elle vit sans eau et sans électricité. « Chaque matin je partais chercher de l'eau au puits (...). Quand on n'a pas eu l'eau courante, pendant des années, on est un peu différent (...). Je ne suis pas sûre que mes enfants comprennent (...), eux qui vivent dans le beau Paris de pierre claire, ordre, calme et volupté », confie la ministre qui joue avec « deux poules chétives », surveille les chèvres « en claquettes » et se souvient de sa mère traitée de façon peu amène par sa belle-mère, toujours un balai à la main, trayant le lait ou «vendant avec moi, nos pauvres récoltes au souk voisin».

   Et puis il y a l'exil en France, à l'âge de 5 ans. " Il faut s'adapter. S'accoutumer au climat, aux routes, aux noms, au rythme, aux mœurs, s'accoutumer à la langue ", mais aussi " au langage invisible, du corps, des odeurs, des regards". Son père disait toujours : " Ne faites pas de vagues. On doit être une famille respectable." On lui répète souvent, encore aujourd'hui, que " les délinquants sont souvent des Arabes, c'est ainsi, c'est la vie ", " sois réaliste ".

   Et puis il y a toujours cette précision qui la met hors d'elle : " Toi, bien sûr, Najat, c'est pas pareil, c'est différent." Cette dernière phrase est " la pire ", dit-elle : " Une généralité contredite par une seule personne, une vérité déjugée par celle qui l'écoute, en est blessée, affreusement irritée, et surtout : en est témoin." " Si je n'ai pas voulu me faire le porte-drapeau de cet unique combat-là, explique Najat Vallaud-Belkacem, si j'ai refusé de me laisser assigner une unique étiquette, la voix des banlieues (...), j'ai compris qu'il me fallait être une passeuse." Le Maroc, puis les quartiers Nord d'Amiens, puis la capitale, et enfin les ors de la République.

   " Nos parents rêvaient pour nous d'un autre destin ", explique Najat Vallaud-Belkacem, mais " jamais je ne me serais imaginée là ". Elle veut que son parcours pousse d'autres jeunes de diverses origines à croire en eux. " Ne vous excusez jamais d'être là où vous êtes arrivés. Ne vous excusez jamais de vouloir aller toujours plus loin et toujours plus haut. L'ambition est la richesse des pauvres. Et restez fidèles à ce que vous êtes ", écrit-elle.

   " Maïa quoique laide, grossière et illettrée, avait tout de même pour lui les soins d'une délicatesse plus digne d'une mère que d'une maîtresse-servante. C'était elle qui lui donnait sa douche le matin, qui le lavait comme on lave un enfant, qui l'aidait à s'habiller, nouait sa cravate. "

   Pour Najat Vallaud-Belkacem, le déclic politique a lieu en avril 2002, pendant la présidentielle. La future élue ne vote pas car elle est en vacances. Sur sa télé apparaît le visage de Jean-Marie Le Pen, qualifié pour le second tour.

   Elle s'en veut : " J'en ai pleuré de rage (…) Quelque temps après, je me suis inscrite au Parti socialiste. Et je me suis donnée tout entière au combat politique." Avant de devenir pour la première fois ministre en mai 2012.

   Elle se marie avec Boris Vallaud, fils d'un historien et éditeur, « un milieu éloigné du mien ». « Boris, c'est la France, dans sa splendeur et son humanité ; universel, engagé, neutre. Il incarne les gens qui ne cherchent pas ou ne voient pas les différences : bien sûr, il s'est intéressé à ma famille, à notre histoire, à mon origine. Mais, comment dire, ça ne comptait pas ».

   Elle se fait appeler Najat Vallaud-Belkacem. Ce qui ne plaît pas toujours... Elle se souvient ainsi de ces jeunes gens rencontrés dans un quartier populaire: « Pourquoi a-t-elle mis le nom Vallaud avant Belkacem ? Renie-t-elle ses origines ? », lui lancent-ils. « Je lui ai expliqué que ça sonnait mieux ainsi, selon moi, selon nous : mais que j'étais fière des deux noms et de mon prénom, et qu'à l'arrivée, c'était moi, une Française.»

   Au lendemain de sa prestation sur le plateau de l'émission politique de France 2, jeudi 24 février 2017 Jean-Luc Mélenchon ne se souvient pas avoir parlé de rapprochement avec le candidat socialiste, Benoît Hamon.

   " J'ai dit ça hier soir ? Je ne m'en rappelle pas ! ", a assuré, vendredi 24 février, le candidat de la France insoumise. Jeudi soir, il a déclaré ne fermer "aucune porte" et être ouvert à la discussion"sur une candidature unique avec Benoît Hamon. Faut pas compter sur nous pour aller faire l'appoint d'une force politique qui a du mal à remonter sur le cheval Jean-Luc ( Mélenchon à franceinfo ).

   Les primaires sont une invention américaine importée chez nous par la gauche socialiste. Elles sont très étrangères à la Constitution de la Ve République. Deux atteintes successives, ont été infligées à la Constitution voulue et mise en place par le général de Gaulle: la substitution du quinquennat au septennat présidentiel et l'institution des primaires.

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