Avant, c'était sans ...
clo007
Dure époque ! Personne n'avait imaginé ce tournant !
C'était il y a longtemps...
Tout cela s'est passé comme ça ...
"Soudain l’ombre s’est faite : un noir visiteur est venu, qu’ils ne peuvent chasser . Ils n’ont plus le choix, il faut vivre avec !
Il s’est installé chez eux, jetant un voile sur le soleil. Il apporte son lot de souffrances insensées et cruelles, secrètes . Il a jeté à terre certains de leurs amis, il en agrippe d’autres . Il frappe comme au hasard, bien peu sont à l’abri en fait !
Lui, ce mot …, quatre lettres maléfiques, ce micro-organisme dont la perversité semble diabolique et qui déploie de prodigieuses astuces pour déjouer les attaques lancées contre lui. Lui, dont la complexité étonnante déroute encore sur bien des points les assauts d’une armée de chercheurs qui n’a pas eu son équivalent dans l’histoire.
Le premier sentiment chez qui se découvre atteint comme chez ses proches c’est d’être projeté dans un univers inconnu. Le virus les plonge dans un monde mystérieux, un monde dont ils n’ont toujours pas les codes. Il va falloir les trouver, ces codes ! Ils sont dépourvus de repères. Personne ne sait encore vraiment ce que c’est que ce « Ça » !
« Ça » : se voir rejeté parce que l’on est malade, ou se sentir coupable de la souffrance, voire de la mort de l’être aimé, ou bien se savoir dangereux … le sang est devenu poison…, ou aussi s’apprendre vulnérable aux multiples agressions qu’un organisme refoule intact refoule chaque jour, ou encore pour la jeune génération arrivant à la découverte sexuelle, ne connaître d’autre rapport aux autres qu’en se protégeant d’eux …, ou encore ce sentiment de double échéance qui règle désormais la vie …
Le rapport au temps devient autre. Pour la fécondité, la plus essentielle projection de soi dans l’avenir, elle s’avère risquée. Son propre futur devient plus incertain. Le passé aussi est changé, ne serait-ce que parce qu’il gravite désormais autour de ce moment , clairement repérable ou pour toujours indistinct, où un seuil fatidique fut franchi sans qu’ils ne le sachent ! Le présent non plus n’est plus indemne ; il est devenu morne attente pour certains, espace de dépression , lassitude insurmontable, mais aussi parfois temps d’intensité jusque là inconnue, profondeur nouvelle soudain découverte … saveur des moments et des instants, inappréciables plaisirs, fussent-ils éphémères, aubes quotidiennes devenues d’incroyables conquêtes …
Et à partir de cette absence de repères, il faut inventer à neuf ce qu’ils avaient cru savoir, bien ou mal, jusque là vivre : l’amour et l’amitié, le travail et les loisirs, la famille et les proches … Il leur faut apprendre à composer avec ce qui existe, ceux qui restent, même si cela suscite très souvent pour beaucoup un immense désarroi .
Ces quatre lettres qui atteignent en plein cœur ce qui est le plus intime … l’amour et l’amitié … et les autres … Le regard des autres, le rejet, la peur et l’exclusion … toutes ces choses qui font que tout fait mal, que la souffrance physique et psychologique devient aussi présente qu’une seconde peau .
Il faut , paraît-il, vivre avec tout cela, mais pourquoi ne pas se battre, en trouver la force et s’en convaincre, savoir que l’on peut vaincre …
Mon combat à moi, il est là, face à ceux qui rejettent, ceux qui refusent de savoir, de voir, de comprendre … ceux qui refusent en bloc, ceux qui font mourir un peu plus vite en faisant le vide, ceux qui croient que fermer les yeux peut protéger, ceux qui croient que ça n’arrive qu’aux autres et qu’ils l’ont bien cherché …
Le combat de ceux qui comme moi se battent contre les idées reçues, contre les préjugés … c’est d’être ceux auprès de qui on peut puiser des forces, ceux auprès de qui l’idée que tout n’est pas perdu est crédible … ceux auprès de qui être face à la bêtise et à la cruauté des ignorants n’est pas un combat perdu d’avance , c’est d’être là pour savoir écouter, comprendre, informer, aider … aimer aussi … et cela envers et contre tout et tous " …
Mais c'était il y a longtemps, non ???