Aventure chérie, bientôt je dirai : "Tu es à moi"

My Martin

Vis tes rêves

Raymond Maufrais   Toulon, Var, 1926 - Guyane française, janvier 1950  (24 ans)   a connu une guerre qui aurait pu anéantir le monde

 1942. Au cœur de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint la Résistance ; il a alors seize ans. Aux côtés de son père Edgar Maufrais, il recueille des informations sur les mouvements des troupes allemandes, sabote et attaque les infrastructures ennemies


"Aventures en Guyane"

En 1949, le jeune Raymond Maufrais veut « respirer l'air pur du risque », explorer la forêt amazonienne


Ô vie primitive, si rude et si belle

Vivre dans la jungle, retrouver ses "instincts oubliés". Quitter la civilisation. Goûter à la liberté

Aventure chérie, bientôt je dirai : "Tu es à moi"


Raymond Maufrais s'embarque sur le Gascogne, navire de la Compagnie Générale Transatlantique. Son père Edgar  “Si dans six mois tu n'es pas revenu, j'irai te chercher “


Le carnet de bord de Raymond explorateur (23 ans) parti à la rencontre d'une tribu d'Amérindiens aux yeux bleus, haute taille, blonds, vivant comme à l'Âge de la pierre

Des survivants de l'Atlantide, l'île engloutie. Jadis, un naufrage ...


Raymond traverse seul la Guyane française, pour rejoindre les légendaires monts Tumuc-Humac, où prétendument, vit cette tribu


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Les monts Tumuc-Humac sont une chaîne imaginaire de montagnes, dont l'emplacement supposé (une succession de collines enchevêtrées), est resté désigné sous ce nom. Entre

le Sud de la Guyane française et du Suriname

et le Nord du Brésil

Les Oyaricoulets. "Oayakulé". "Longues Oreilles". Tribu soit mythique, soit perdue

La réputation de ces Indiens blonds aux yeux bleus est des plus terribles. Féroces, ils ne permettent aucune violation de leurs territoires de chasse et de récolte. À l'écart du monde « moderne », chasseurs-cueilleurs, armés de haches de pierre. Les derniers Néolithiques

Amérindiens de la Guyane du sud du littoral, au bord du fleuve Litani. Les Oyaricoulets sont mentionnés par plusieurs auteurs


Le docteur J. Tripot en 1910, membre de la Société de Géographie de Paris. Francis Mazière, ethnologue. Bernard Quiris. Davis Hassold. Marie Fleury

André Cognat « Antecume ». Né en 1938, à Pierre-Bénite, Lyon et mort (83 ans) en 2021, à Antecume-Pata (Guyane, Haut-Maroni). Ouvrier lyonnais (23 ans), parti vivre en Guyane parmi les Wayana, en 1961. Il fonde le village d'Antecume-Pata. Il épouse Alasawani. Deux enfants


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Jeudi 17 novembre 1949. Raymond Maufrais s'enfonce dans la jungle guyanaise


Vendredi 13 janvier 1950. Rivière Tamouri, Dégrad Claude, au bout de la piste des Émerillons (peuple amérindien. Les Teko ou Émerillons, nom donné par les Occidentaux). Le terme dégrad désigne un lieu de mise à l'eau de chargement, déchargement des embarcations. Souvent rudimentaire

Affaibli, rongé par la faim, Raymond Maufrais note sa décision dans son carnet. Partir à la nage, rejoindre le village de Camopi

Derniers mots dans son carnet. Il l'abandonne sur la rive


Mars 1950. Par hasard, un Amérindien Émerillon découvre le carnet sur les bords de la rivière Tamouri, en pleine jungle


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1952-1964. Pendant douze ans, Son père, Edgar Maufrais   -né en 1900   recherche son fils Raymond dans toute l'Amazonie, persuadé qu'il a été adopté par une tribu d'Amérindiens sauvages

 

Lorsqu'il apprend la disparition de Raymond, son père Edgar Maufrais quitte son poste d'aide-comptable à l'arsenal de Toulon et se lance à sa recherche. Sans moyens importants (vente des bijoux de la famille, ...). Edgar écrit deux livres et investit ses droits d'auteur dans ses voyages). Il est persuadé que Raymond a été adopté par une tribu d'Amérindiens sauvages, peut-être amnésique.


Il cherche. Toujours plus maigre, debout à l'avant de la pirogue, il appelle son fils à chaque coude de rivière. Il a toujours un sifflet et une corne de brume pour l'appeler, des jumelles pour le repérer, un harmonica pour jouer ses airs scouts (Raymond, totem "Otarie téméraire"). A chaque village, il sort de son portefeuille une photo de Raymond


En douze ans, Edgar entreprend dix-huit expéditions

« Je conserve toujours espoir. Il y en a qui me prennent pour un fou pour ça, mais c'est bien possible après tout »

Plus tard, à Toulon. Edgar cherche des fonds pour repartir. « Je ne veux pas croire que le petit soit mort »


Edgar Maufrais (74 ans) meurt dix ans plus tard, en 1974


Demeurée seule lors des différentes expéditions de recherche en Guyane et au Brésil, son épouse Marie-Rose, née Facenda en 1900  attend, recluse, le retour de son fils unique. N° 81 Boulevard Sainte-Hélène, quartier du Mourillon. Elle survit dix ans à son mari. Elle perd la raison. Elle s'éteint en 1984, dans un foyer de Toulon, âgée de 84 ans


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Eliott Schonfeld, né en 1993


Australie, 2011. Eliott (19 ans). Par accident, il reste seul dans la forêt tropicale pendant plusieurs jours. La fatigue, la faim, la nature sauvage


D'après le livre d'Eliott Schonfeld né en 1993. "Amazonie, sur les traces d'un aventurier disparu" (2020)

Explorateur, écrivain et réalisateur


2019. Eliott Schonfeld. J'ai l'impression d'avoir connu Raymond Maufrais depuis toujours. Soixante-dix ans nous séparent. En Guyane, jadis il avait 24 ans. Aujourd'hui, j'ai 26 ans. Un ami, un frère, sans jamais l'avoir rencontré. Nous voyageons dans le même but, nous vivons la nature dans la même peau, nous partageons la même solitude

Retenter son expédition, terminer ce qu'il a commencé, prouver qu'il a eu raison d'y croire

Sur ses traces, je vais remonter la rivière Waki, traverser la jungle à pied. Rejoindre le Dégrad Claude, sur les bords de la rivière Tamouri. Je vais finir son rêve


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Jeudi 18 juillet 2019. Départ pour la Guyane    

 

Samedi 27 juillet 2019

Départ en pirogue. Sur la rivière Tampok, barrage des gendarmes. Une immense cabane de bois construite au milieu de la rivière. Un rideau de fer s'étend sur toute la largeur du cours d'eau. Je tends mon autorisation à un gendarme armé. Je patiente, la boule au ventre, mais l'air détendu, finalement je passe

"Oui, oui, je serai de retour dans une semaine. Je veux simplement descendre la Waki quelques jours"

Ils ouvrent le rideau de fer qui bloque l'accès à la rivière. A moi, la vie. Adieu ville, adieu monde civilisé, adieu loi des hommes, adieu permis, uniformes, autorisations, contrôles

Mon réel objectif est d'atteindre Camopi, de l'autre côté de la Guyane


Un gros aïmara -poisson aux dents tranchantes. Il règne dans les rivières guyanaises. Petites vagues, lorsqu'il est en chasse

Hoplias aïmara. Ordre des Characiformes. Famille des Erythrinidae. Largement répandue en Amérique tropicale, cette famille comporte trois genres et cinq espèces, dont quatre vivent en Guyane

Avec un corps moyennement allongé et de section circulaire, ces Characoïdes sont dépourvus de nageoire adipeuse. Ils présentent divers caractères ostéologiques primitifs. Ils survivent dans les eaux pauvres en oxygène, grâce à des adaptations physiologiques particulières

Redoutable carnassier pouvant atteindre une trentaine de kilogrammes, pour plus d'un mètre de longueur. Corps en forme de torpille, tête imposante, mâchoire surpuissante, il est la plus impressionnantes des espèces sauvages des eaux guyanaises

Large gueule barbelée de dents acérées recouvertes de peau servant de camouflage

Caudale large et puissante. Elle lui sert de gouvernail dans les rapides et lui permet de fondre rapidement sur ses proies. La disposition de ses yeux orientés vers le haut le prédispose pour attaquer vers la surface


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Jeudi 1er août 2019

Bord de l'eau. Une grosse raie me frôle les orteils. Je retourne vite sur la terre ferme pour l'observer. Une sorte de cercle de cinquante centimètres de diamètre, gris-noir avec des taches jaunes, qui se confond parfaitement avec une pierre. Seule différence, la queue en triangle d'une vingtaine de centimètres, qui dépasse du corps. La piqûre, très douloureuse, présente un fort risque d'infection et de nécrose

Se faire piquer par une raie en pleine rivière, risquer de se noyer. Les Amérindiens en ont une peur bleue et m'ont mis en garde contre elle

Je passe mes journées à progresser dans l'eau, je ne suis guère rassuré


Les raies d'eau douce de Guyane possèdent sur leur queue un aiguillon denticulé recouvert d'un mucus venimeux qu'elles plantent dans les chairs, si elles se sentent menacées

Genre Potamotrygon, trois espèces en Guyane. Potamotrygon hystrix (raie d'eau douce marbrée, raie de rivière). P. orbignyi (raie réticulée, raie à dos lisse). P. marinae


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Samedi 3 août 2019  

Pirogue, descente de la rivière. Rapide ("saut", en Guyane). Après le passage d'un rapide, un couple de gymnotes. Un poisson fort laid, à l'allure de reptile. Tête plate, corps dodu, souligné tout au long par une crête ondulante qui se meut lentement

Leur morsure envoie des décharges électriques

Ma pirogue aux prises avec le courant, le m'improvise contorsionniste pour passer sans déranger les deux amoureux. Ils s'enroulent langoureusement l'un autour de l'autre


Gymnote rayé. Gymnotus carapo, poisson électrique -couleuvre ou anguille électrique


J'accoste et installe mon camp. Sous la moustiquaire, dans mon hamac, je regarde mes cartes. Les dernières traces humaines sont désormais loin derrière moi. Je suis un point, perdu dans l'immense étendue verte. J'ai peur. Première expédition où j'éprouve autant ce sentiment


Aucun village. Aucune halte hospitalière. Il n'est plus supposé exister de tribus autochtones d'Amérindiens dans la région  


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Dimanche 4 août 2019    

En observant mes pieds, je remarque un point noir, sur un orteil. Soudain, je me souviens d'une description similaire dans le carnet de Raymond Maufrais

"Puce chique"

J'empoigne mon couteau et plante la pointe dans le point. J'en extirpe un être noir, dans une gelée blanchâtre. Des œufs. Je l'ai vu à temps. Avec le temps, infection, risque de perdre le pied


Puce chique. Tunga penetrans. La puce chique est un arthropode parasite que l'on rencontre dans les zones tropicales, en particulier en Amérique du Sud

La puce en gestation pénètre la peau grâce à un rostre buccal particulièrement acéré, se développe dans l'épiderme, sans s'enfoncer en profondeur. Elle mesure environ 1 mm. Elle se nourrit de sang. En 3 à 4 jours, elle atteint la taille de 5 à 7 mm. Les symptômes sont le prurit (démangeaison), voire la douleur par distension de la peau (elle contient 250 œufs). L'aspect de la lésion est assez caractéristique. Nodule ou papule blanchâtre, de la taille d'un pois, enchâssé dans la peau, ferme, centré par un point sombre -l'orifice de ponte


Terrifié à l'idée d'héberger d'autres hôtes indésirables, je m'examine en détail, nu

Je feuillette le livre de mon ami. Mes boutons aux genoux et sur le bas-ventre, sont des "poux d'agouti". Pas de remède approprié

Pas grave (Raymond Maufrais). Je finis par m'endormir


Le pou d'agouti (gros rongeur terrestre assez haut, sur pattes fines) est le nom guyanais d'un acarien (Trombicula canis), de la famille des Trombiculidae, proche des aoûtats

Larves dans l'herbe et à l'extrémité des feuillages, attendant qu'un animal les frôle. Elles se laissent alors emporter se fixent à sa peau, pour se nourrir de sang. Érythèmes prurigineux. D'une taille de 0,2 mm, points rouge vif, aux zones de frottement et au niveau des plis. La démangeaison dure une semaine. L'animal se détache par lui-même, pour finir son cycle de vie dans le sol


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Orages, jungle inondée. Lianes, troncs abattus. Nu, j'avance. J'écarte la mousse verte sur l'eau


Les oiseaux, les arbres, les reflets sur la rivière

Je pense à l'avenir, ma prochaine expédition. Le froid purifie le souffle, les immenses étendues vierges, les animaux sous leur épaisse fourrure. Le Grand Nord me manque


La rivière tourne. Un immense rocher au milieu de la rivière, iceberg de pierre

Raymond Maufrais en parle dans son carnet. Les Amérindiens qui l'accompagnent, s'arrêtent, prient un long moment


Raymond Maufrais. Nous rencontrons un gros rocher. Ils s'arrêtent, car il est leur dieu. Avec la terre, ils tracent des signes cabalistiques, prononcent des invocations. Ils boivent puis crachent l'eau de pluie déposée dans les fissures de la roche


Je caresse la pierre du bout des doigts. Cette pierre qu'il a touchée, le mercredi 5 décembre 1979


Je rêve. Raymond Maufrais, sur la rive, là-bas. Son hamac accroché entre deux arbres, il fume sa pipe, écrit dans son carnet. Le chien du grand-père, son chien Bobby est couché près du feu


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Raymond Maufrais. Allons, garçon, supporte les mauvais moments, dans l'attente des bons. Tout passe. Tu vis la plus belle aventure de ta vie, celle que tu pourras raconter à tes petits-enfants, si un jour tu en as, en guise de conte de fées

Marche pieds nus, vêtu du simple calimbé (bande de tissu de coton rouge passée entre les jambes), tanne ta peau au soleil, durcis tes mains, tes pieds

Songe que tu es en brousse et que tu cours les bois, pour vivre librement et t'instruire encore


Faim. Raymond Maufrais tue son chien Bobby, le mange. Il fond en larmes

Une charge de 30 kg sur le dos, il marche dans la jungle


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Le Dégrad Claude. Dégrad Émerillon (crique Grand Tamouri, commune de Camopi). Chemin des Émerillons (la piste qui n'est plus parcourue, s'est refermée)

Raymond Maufrais. Lèvres sèches, langue enflée, violentes douleurs à l'estomac, besoin immense de mastiquer un aliment. Le pinot (fruit du palmier) me calme quelques secondes. Palpitations, essoufflements. J'essaie de commencer le radeau et d'abattre un arbre canon (Cecropia). Pas la force. Si demain je ne mange pas, ce sera la fin, car je ne pourrai même plus chasser


Arbre canon, difficile à couper. Avec son Opinel (il a perdu sa machette), Eliott Schonfeld pour faire un radeau, coupe des bambous à la jointure des nœuds


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A bout de force, tu t'es jeté à l'eau ici, juste devant moi. Derrière toi, ton carnet


Retrouver de la légèreté, joie, émerveillement. Depuis plusieurs jours maintenant, la peur. Peur de finir comme le frère dont je suis les traces depuis un mois


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Jeudi 29 août 2019

Je rejoins mon camp, lorsque mon corps se fige. Un corps immense, sombre, entortillé. Doucement, je me retourne. Devant moi, je le vois

Le roi de la rivière, l'anaconda, "le serpent guerrier". Eunectes murinus

Son corps gigantesque repose au soleil, sous un lit de branches. Je reste là, immobile, au milieu de l'eau. Hypnotisé par cet animal droit sorti d'une légende, d'un mythe, d'un monde disparu. Je n'en crois pas mes yeux

En une fraction de seconde, le serpent lève la tête, croise mon regard et plonge son corps long de dix mètres dans l'eau, à une vitesse hallucinante

Je rejoins la rive en trois enjambées. Un frisson me parcourt le corps. Combien de fois suis-je passé près de lui, avec mes allers-retours incessants dans la rivière ?


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Vendredi 30 août 2019  

Raymond Maufrais. Partir ! Il faut partir car ce coin de brousse désert est une malédiction. Plus je m'y attarde, plus je m'y affaiblis. Par le lit de la rivière, tantôt nageant, tantôt marchant. Une expérience extraordinaire. La véritable vie primitive qui me séduit ? L'homme civilisé transformé en amphibie dans les rivières de Guyane ! Sans autre recours pour vivre que son adresse, sa force, sa volonté. Sans arme à feu, demi-nu, sans abri... Passionnant. Je m'emballe. Je m'enthousiasme. Là vraiment seront réalisés mes rêves


Eliott Schonfeld. Avant de partir, je prends soin de déposer entre deux racines, à l'endroit où j'imagine, cet Amérindien Émerillon l'a aperçu un matin de mars 1950, tes "Aventures en Guyane". Ton carnet retrouvé ici même, seule trace de toi en Amazonie. Je le laisse là où tu l'as déposé Désormais, je vais écrire la suite. Une dernière fois, tes mots m'accompagnent. Je lis à voix basse, à la date du vendredi 13 janvier 1950, tes derniers mots


Allons... En route ! A bientôt, parents chéris ! Confiance, je laisse ici ce cahier. Il est à vous, je l'ai écrit pensant à vous et je vous le remettrai bientôt. Je vous ai juré de revenir, je reviendrai, si Dieu le permet


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Eliott Schonfeld. Je rêve d'être un sauvage, parfois un sauvage solitaire -plus d'amis, plus de famille, plus de femme. Goûter à l'isolement total, dans lequel je pourrais vraiment m'oublier et faire partie de ce monde sauvage. Ne plus m'en distinguer, être en lui et nulle part ailleurs. Au milieu de cette immensité, de ce sublime, j'aime ce moment de vertige, où la ligne de partage entre le sauvage et moi, semble se dissoudre. Lorsque l'isolement se transforme soudainement en communion. Je ne suis plus une entité à part entière. Partie d'un tout qui me dépasse


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Mercredi 4 septembre 2019

En plus du ver que j'abrite dans mon coude gauche depuis plusieurs semaines, un autre ver macaque a élu domicile dans mon dos. Une grosse bosse. Pas dangereux. Je m'en fiche !


Dermatobia hominis. Pour sa reproduction, la femelle en gestation capture un moustique et accroche ses œufs en grappe sur son abdomen. Lorsque le moustique se pose sur un hôte à sang chaud, l'éclosion est déclenchée par la température. La larve pénètre alors à travers la peau de l'hôte. Pour l'homme, il s'agit souvent de zones découvertes -les membres, le visage, le cou, etc. Le stade larvaire dure de 1 à 3 mois. La larve est un gros asticot grisâtre dont la longueur atteint 2 cm. Recouverte d'aspérités disposées en anneaux, sa tête représente la moitié supérieure de la larve. À maturité, la larve sort du furoncle, tombe au sol. Après 2 à 3 semaines, la métamorphose aboutit à une mouche grise prête à se reproduire


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Derrière un tronc d'arbre mort, un mouvement sur la berge. Un caïman (quatre espèces en Guyane). Le premier caïman du voyage, enfin. Melanosuchus niger. Aux trois quarts immergé dans l'eau, il est immobile. Seul le haut de son dos d'écailles, ses yeux et son museau sont visibles. Le courant me rapproche. Je distingue ses yeux noirs. Air de dinosaure, de dragon. Je suis à trois mètres de lui. Soudain il frappe l'eau de sa queue noire et disparaît en un éclair dans les profondeurs. Je range mes jambes à l'abri sur le radeau et je repars


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