baiser
Lulu Vendouest
je l'ai revu mais je n'etais pas sure de vraiment vouloir. Et le soir nous a enveloppé de ses bras enivrants. Enivrés par la bière et l'air chaud, au bord du canal, nous nous sommes embrassés. Deux inconnues pour un résultat un brin instable, pas de résolution à mon équation mais des points d'interrogations. Qui est cet homme, que me veut-il, pourquoi suis assise à côté de lui ? Nous avions déjà essayé de faire l'amour, sans succès, il y quelques années. Et ce souvenir d'inachevé nous rapprochait.
Puis nos langues se sont rencontrées, doucement d'abord puis avidement. Je désirais plus que tout le lecher, le baiser avec ma bouche. Ma langue sur sa langue. C'était si bon de retrouver l'érotisme buccale. Et je cherchais toujours et encore à le comprendre, à resoudre l'énigme. Quelle langue parle-t il ? Et comprend-il la mienne ? Entremelées, chaudes et libérées. Eprouvantes et d'épouvantes.
Je l'ai suivi chez lui, alors que je ne voulais pas. Je l'ai suivi à la trace, sans qu'il me le demande. Trouble. Je m'étais pourtant bien dit que je n'irai pas, je ne voulais pas. Mon code de la route sous le bras, je ne voulais pas. Mais j'ai déraillé, trébuché sur mes propres contradictions. Faiblesse.
Lorsque nous sommes arrivés chez lui, nous n'avons pas pu baiser, son sexe était mou, sans réaction, pas de vie. Seule les bouches et les langues pouvaient jouir. Nous avons avons baisé par la bouche. J'aurai pu le dévorer. Mon désir inassouvi me rendait encore plus chaude, encore plus passionnée et seule ma bouche pouvait saisir une part de ce mystère, en sucant sa langue, en l'entremelant à la mienne, en cherchant son désir dans ses jeux de langue. Jeux de mots interdits. Sa langue, elle, n'était pas molle mais bien vivante. Point d'interrogation.