Banc public
octogonal
J'ai été réincarné en banc public. Et ça n'a rien de romatique. Les amoureux qui se bécotent, je n'en vois que les culs gras et flasques.
Que ces foutus pigeons aillent crever ailleurs, je n'en peux plus des histoires que cette vieille radote à haute voix.
Je n'aime que les chiens. L'odeur de leur urine sur mes pieds fait fuir même les plus fainéant des promeneurs quand viennent les grandes chaleurs.
Un projet prévoyait de détruire le parc. J'aurais enfin fini dans le brasier d'un incinérateur. Le maire s'y est opposé. Qu'il vienne donc s'asseoir, mes échardes seront les poings que je n'ai pas.
Tous mes espoirs reposent sur la foudre, les orages sont fréquents ici. Si seulement un abruti pouvait oublier près de moi son parapluie aux baleines métalliques.