Bandit de grand chemin

aziraphale

Hola ! Messieurs, veuillez vous arrêter.
Ou c'est moi, qui devrait vous stopper.
Pas de peur Mesdames, pour ce qui est de nos surins.
C'est formalité, un peu notre gagne-pain.

Cessez de trembler, que je vous explique.
Mes compères et moi, jolie petite clique,
Sommes bons chrétiens, mais dans le besoin,
Et le curé nous a dit : "Vous n'aurez rien !"

Ah ! Je devine dans vos regards,
La répugnance pour nos visages blafards.
Fi ! Nous n'avons pas besoin d'amour,
Et surement, qu'on nous pendra haut et court.

Allez ! Un peu de générosité,
Déliez vos bourses, donnez vos deniers.
Pas sur que meilleur en sera l'usage,
Mais me diriez vous, c'est d'not'age.

Mais non, vous serez a l'heure pour le diner !
Du rôtis ? Du caviar ? Ne sait-je ce que vous cuisinez !
Pour nous, pas de chichis, toujours : ragout !
Et ce soir, ce sera grâce a vous.

Madame ! Ne pleurez donc pas !
Ah ! Je sais ! La source de tracas
Que sont vos bijoux. Je vous en déleste.
Voyez ! Nul apparat, et pourtant beauté céleste.

Monsieur ! Ne m'en tenez pas rancune !
Pour vous remerciez, voila quelques prunes.
Et des meilleures, du verger de ma tante.
Souriez ! Demain, vous chierez comme trente.

Cocher ! Sait-tu quoi faire de ta soirée ?
Passe nous voir, c'est ma tournée
A l'auberge, grâce a tes maitres,
De toute façon, Dieu leur rendra, peut-être !

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